I) L’autre femme en miroir.

Amante, épouse et mère, la gynè était une femme accomplie. Elle avait quitté le domaine initiatique, où la parthénos s’épanouissait encore, et célébrait principalement des divinités à la sexualité adulte, à la fertilité fécondante comme Dionysos, aux attributs matrimoniaux et surtout maternels, comme Héra ou Déméter, … des divinités que nous avons déjà rencontrées officiant comme kourotrophes pour les parthénoi. De fait, cette imbrication des sphères religieuses féminines empêchait toute véritable partition entre les gynaikes et les parthénoi.Cependant, lorsque le culte l’exigeait, les pratiques des gynaikes étaient exclusives et les jeunes filles n’y jouaient aucun rôle. Les gynaikes prenaient part à des processions, dansaient, chantaient, pratiquaient des rites mystérieux et secrets ; affichant des comportements souvent hétéroclites : folle bacchante errant dans les montagnes ou femme vénérable veillant attentivement sur la fertilité du monde, adoptant un comportement respectable pour l’instant d’après jurer et pester. C’est principalement à travers Déméter et Dionysos que nous allons observer, plus en détail, leur action dans la sphère religieuse, ces différents comportements et leurs significations.