II – La communauté des femmes.

Les rituels, auxquels les gynaikes participaient, étaient le plus souvent centrés sur les notions de fertilité agricole, humaine et civique, participant à la reconduction de la cité. Ils étaient en général secrets et les hommes n’y avaient pas accès. Ce savoir qu’elles détenaient, dont elles tiraient un pouvoir, les rendait étrangères (xénos) aux yeux des hommes, inquiétude accentuée par le fait que ces gynaikes se retrouvaient alors entre elles, formant une communauté distincte, un microcosme social qui oscillait entre sagesse et folie au gré des rituels qu’elles effectuaient. De fait, un certain trouble soufflait toujours sur les cités lorsque les femmes s’assemblaient pour assumer leur rôle, non seulement du fait de ce pouvoir allié aux forces sombres sur lequel les citoyens n’avaient aucune prise, mais aussi parce que de cette médiation dépendait l’avenir de la cité et de toute la communauté. Dans ces rituels, l’ordre était alors surpris, le quotidien bouleversé, les comportements modifiés, les femmes assumaient une certaine liberté. Cependant, cette liberté était restreinte et déterminée par un cadre religieux. Elles ne pouvaient aller au-delà des limites de l’action rituelle.