Conclusion Chapitre 3 :

La force des gynaikes était un support pour la cité et la communauté, elles participaient à sa continuité en engendrant les futurs citoyens, en stimulant les forces créatrices de la sphère fertilité. Leur présence dans cet espace était exclusive, c’était leur domaine, elles seules pouvaient réellement influer sur ces forces. Et en participant au renouvellement de la cité, en la protégeant, nous retrouvons la gardienne de la cité que nous avions rencontrée dans le chapitre premier. Comme elle veillait sur sa maison, la gynè veillait sur sa cité. Ainsi, ce monde féminin, que nous avons suivi jusqu’ici, formait un tout : les rituels correspondaient aux statuts de celles qui les accomplissaient, étapes dans l’évolution des parthénoi et affirmation de la position de la gynè au sein de la cité. Cette dernière agissait principalement dans les sphères domestiques et de la fertilité, ces domaines reconduisant la vision idéelle - positive et négative - que la société avait d’elle. Elle était à la fois la maîtresse de maison - femme abeille, honorable, travailleuse et appliquée – et celle qui enfante – femme nature, belle, désirable, dont la biologie recèle des aspects sauvages, dangereux -, deux facettes qui caractérisaient le mieux la femme aux yeux des Grecs. Dans ces espaces, les parthénoi étaient en apprentissage, des gynaikes en devenir qui allaient avoir à accomplir les charges et devoirs assumés par leurs mères. Elles étaient ainsi orientées, via les rituels propres au monde féminin, pour devenir ce que la cité attendait d’elles. Dans cette reconduction du féminin dans les rites religieux, la place et le rôle de la femme dans la cité étaient continuellement reproduits, même les espaces de désordre dans lesquels s’exprimait la femme nature de la sphère fertilité participaient à cette validation de l’identité féminine.

***

Dans la première partie, nous avons principalement abordé les charges qui se définissaient par rapport à la nature féminine de celles qui assumaient le service, mais certaines fonctions religieuses transcendaient cette nature, sans pour autant la démentir. Il ne s’agissait plus alors de reproduire une vision de la femme mais d’endosser un rôle, un statut spécifique, en rapport avec le service du dieu, généralement au quotidien, dans son temple, plus rarement à l’occasion d’une cérémonie.