A-2) La désignation (ἀποδείχνυμι, χαθίστημι)

C’était une méthode peu usitée, « le phénomène de désignation voit un groupe ou quelqu’un de haut rang faire un choix et nommer quelqu’un à un poste hiérarchiquement inférieur1285 ». Strabon nous relate comment les Phocéens, qui fondèrent la colonie de Massilia, désignèrent (ἀποδείξαντας) Aristarcha, prêtresse d’Artémis Ephésienne qui était venue avec eux, emportant le xoanon sacré de la déesse, suivant l’ordre d’Artémis même. Mais c’est un cas spécial puisque la déesse avait déjà montré sa préférence pour Aristarcha1286. Le plus souvent, la désignation était le fait d’une personne seule, de haut rang, pour des charges religieuses dépendantes d’une autorité sacerdotale plus élevée, d’une durée assez courte, comme le Basileus à Athènes pour les arrhéphores, canéphores ou gérairai. A Kos, au Ier av. J.C., la prêtresse de Dionysos Thyllophoros avait le droit de nommer sa sous-prêtresse (ὑφιέρεια), laquelle devait être citoyenne. Elle désignait aussi les femmes qui dans chaque dème avaient le droit d’initier aux mystères du dieu1287.

Notes
1285.

J. A. Turner, op. cit., p. 129.

1286.

Strabon IV, 14.

1287.

ICos Ed 216, A, 18-21 (225-175 av. J.C.) ; LSCG 166, 23-26 (II/Ier av. J.C.) ; J. A. Turner, op. cit., p. 131-132 : cette pratique peut s’expliquer par le fait que la prêtrise fut achetée, favorisant le pouvoir de la prêtresse, et p. 140 : c’était un moyen d’assurer l’harmonie du personnel du culte.