III) Privilèges et honneurs.

L’influence que la prêtresse avait sur le dieu lui valait du prestige et une certaine autorité mais aussi, puisqu’elle agissait au nom de la cité et dans l’intérêt de cette dernière, de nombreux signes de gratitudes, des avantages matériels ou des attentions de reconnaissances, parfois au-delà même de sa mort. Ces profits étaient de différentes sortes, allant des modalités de payement et rémunération qui lui étaient dûs, car constitutifs de la charge, à des égards honorifiques en remerciement pour avoir accompli un sacerdoce exemplaire, faisant preuve de piété, de sagesse et d’honorabilité, mais aussi pour ne pas avoir ménager ni sa peine, ni son temps ou son argent au service de la divinité et de sa communauté. Car les deux étaient intimement liés, ce n’était pas seulement le service du dieu qui était rémunéré mais la façon dont la prêtresse (et le prêtre) s’était comportée envers la cité durant son sacerdoce. Par conséquent, les plus riches étaient aussi les plus honorées puisque leur aisance financière leur permettait de subvenir au coût des largesses qu’elles pouvaient faire. Si la charge demandait un certain engagement personnel, temporel, financier, les bénéfices qui en découlaient n’étaient pas négligeables, surtout pour les femmes. Outre l’aspect financier, la fonction offrait une visibilité dans la sphère publique du fait de leur engagement cultuel, une reconnaissance publique qui se combinait aux honneurs et privilèges accordés lesquels accroissaient encore la notoriété de ces femmes. Plus la charge était d’importance plus les honneurs étaient grands et plus cette reconnaissance était perceptible. Leur renom dépassait parfois les frontières de la cité.