3-2) Des attentions de reconnaissance.

Limités à l’époque classique, les honneurs se multiplièrent à l’époque hellénistique et se poursuivirent durant la période romaine. Les prêtresses étaient honorées pour la façon dont elles avaient effectué leurs charges, vantant le plus souvent leur piété, leur honorabilité et leur application dans le service, mais aussi leur implication dans la communauté, notamment aux époques hellénistiques et romaines où le coût des sacerdoces était reporté sur le détenteur de la charge. Ces honneurs apportaient prestige et renommée à la femme mais aussi sa famille, celle-ci se situant dans une lignée. A l’époque hellénistique, une nouvelle classe de notable prit de plus en plus d’importance, basée sur la richesse, et se constituant en élites locales, socialement implantées dans leur cité, participant activement à la vie communautaire, se substituant parfois en temps de crise aux autorités civiques en pourvoyant financièrement aux besoins de leurs concitoyens. Impliquées dans la vie religieuse, avec des membres de leur famille - dont leurs filles et leurs femmes - accomplissant un ou plusieurs sacerdoces, ces élites étaient désireuses d’entériner cette participation, de laisser une trace pour les générations futures, lesquelles à leur tour se réclamaient de ces ancêtres illustres. Il existait différentes sortes d’honneurs1486 : éloge proclamé en public, octroi d’une couronne, gravure d’un décret honorifique placé en un lieu que tous pouvaient consulter, ou encore la proédrie(siège réservé au théâtre) et bien sûr l’érection d’une statue. Plus rare étaient les enterrements publics, le plus grand honneur qu’une cité pouvait accorder à une personne.

Notes
1486.

A. Bielman, Femmes en public dans le monde hellénistique, p. 303-305 ; J. B. Connelly, Portrait of a Priestess, p. 203-213.