Chapitre 5
Les officiantes sacrées Spécialisées

Les officiantes sacrées spécialisées (gynaikes et parthénoi)participaient, à des degrés divers, aux rites et services de la divinité, certaines assumant des charges subalternes, d’autres au contraire se positionnant à un rang égal à celui de la prêtresse, voire même assumant dans le culte des responsabilités qui faisaient d’elle une hiéreia spécialisée. Certaines de ces charges étaient attribuées à l’occasion d’un événement spécifique alors que d’autres participaient aux tâches et à la gestion du culte au quotidien, occupant une position dans la hiérarchie du sanctuaire qu’il n’est pas toujours évident de cerner. Parmi ces femmes, nous rencontrons aussi bien des officiantes d’un rang supérieur que des servantes du culte qui assistaient et aidaient la prêtresse dans sa tâche. Les distinguer n’est pas toujours évident et vouloir les classifier et les répartir en fonction d’un statut déterminé est presque impossible. Cependant, pour plus de clarté, nous allons néanmoins faire des recoupements entre certaines de ces fonctions, en notant pourtant que certaines charges pouvaient se révéler complexes et revêtir des statuts ambigus.

Au cours de la première partie, nous avons rencontré nombres de ces officiantes sacrées spécialisées, chargées d’accomplir une tâche spécifique ou de tenir un rôle au cours d’une fête pour la divinité. Ainsi des tisseuses (ergastines, ekkaideka gynaikes) et baigneuses sacrées (loutrides, plyntrides, hèrésides, gérarades, lotrochooi), mais aussi des arrhéphores, canéphores, archèïs, thoinarmostriai, anthlétriai, archousai, deipnophores, de la Basilinna, des gérairai, bacchantes et choreutes……..  Nous ne reviendrons pas ou peu sur ces services, dont les rapports avec le monde féminin ont décidé de leur positionnement thématique. Les fonctions que nous allons maintenant considérer ne se définissaient pas par rapport à ce monde féminin, ces services ne présentaient aucun aspect initiatique et leur accomplissement ne participait pas d’une vision idéelle de la femme. Mais même si ces femmes n’étaient pas désignées par rapport à leur nature féminine, elles n’en étaient pas pour autant totalement dissociées, le religieux féminin formant un tout.