A-2) Delphes.

A Delphes, les thyades étaient dirigées par une archèïs, qui assumait le rôle de bacchéchoros. Elle les guidait sur les chemins et les dirigeait dans les pratiques cultuelles. Quatre inscriptions, datant du IIème et IIIème ap. J.C., évoquent des archèides de Delphes :

  1. Flavia Kléa (LGPN III B, Κλέα, p. 231, 7). Elle est identifiée comme celle dont parle Plutarque dite « la responsable (ἀρχιλλὰ/ ἀρχιλλὰν) des thyades de Delphes ». Au IIème ap. J.C., elle a fait une dédicace où l. 9 elle se dit elle-même « Φλαουΐα Κλέα, ἡ ἀρχηΐς ». Elle a consacré une statue à sa mère, Memmia EurydikèPlutarque, Œuvres Morales, 364 E (éd. Belles Lettres, 1988, C. Froidefrond) ; J. Jannoray, « Inscriptions delphiques d’époque tardive », BCH 70 (1946), p. 254-256 n° 8 ; SEG I, 159. .
  2. Memmia Lupa, membre de la grande famille des Memmii, citée dans trois inscriptions : la première est une dédicace du Dèmos en son honneur l’identifiant comme la fille de P. Memmius Soter, prêtre d’Apollon, la désignant comme « ἀρχηίδα (l. 4); la seconde est un décret en l’honneur de [Memmi]os Nicandros dit « ἔκγονος δὲ Μ[εμμίας Λούπα]ς τῆς ἀρχηΐδος (l. 3-4)» et la troisième se trouve sur un siège de théâtre portant l’inscription «ἀρχηΐδος Λούπης », signifiant qu’elle avait reçu l’honneur de la proédrieE. Bourguet, De Rebus Delphicis, p. 13-15 et 18 ; Fouilles de Delphes, III, 1, 466 et III, 6, 2. .
  3. Gellia Dionysia (LGPN II, Διονυσία, p. 122, 13), nièce du prêtre L. Gellius Dèmostratos, fille de L. Gellius Xénagoras II. Elle reçut l’honneur d’une dédicace de la part du Dèmos et est nommée « Γελλ. Διονυσίας τῆς κρα̣τίστης ἀρχηΐδος ἐξαδελφιδοῦς  (l. 10)Th. Homolle, « Institut de correspondance hellénique », BCH 20 (1896), p. 719 ; E. Bourguet, De Rebus Delphicis, p. 15-18 ; SEG XXII, 482. ». Elle était la petite-fille de L. Gellius Xénagoras I, originaire de Delphes qui fut prêtre d’Apollon Pythien et épousa Claudia Praxagora (n° 19, Infra pais aph’Hestias, Addenda + stemma). La dédicace « ἱερέων καὶ ἀρχηΐδων πολλῶν ἀπογονή » indique que sa famille compta d’autres prêtres d’Apollon Pythien et d’autres archéïdesJ. Jannoray, BCH 70 (1946), p. 257. .
  4. Vettidia Eurydikè dont la dédicace, datée du début du IIIème ap. J.C., rapporte : « Βεττιδία Εὐρυ[δίκην] τὴν  ἀρχη[ίδα] (l. 1-2)P. De La Coste-Messelière, « Inscriptions de Delphes », BCH 49 (1925), p. 83-85 n° 11. ». L’inscription fragmentaire indique un lien de parenté avec la famille des Memmii mais impossible à établir avec exactitude.

La fonction était détenue par les grandes familles de Delphes et suivait une transmission quasi-héréditaire entre les filles de ces familles. La charge est attestée à l’époque impériale mais il est difficile de dire si elle existait avant ou si, ancienne, elle était tombée en désuétude avant de connaître un renouveau à l’époque romaine comme le suggère Thomas Homolle1669.

Notes
1669.

Th. Homolle, BCH 20 (1896), p. 719.