B-2) Archèïs et thoinarmostria.

1) Archèis de Sparte.

A Sparte, deux inscriptions, datées du IIème ap. J.C., mentionnent des archèïdes en rapport avec la fête des Hyakinthies, dans des décrets honorifiques1670. L’archèïs dirigeait l’organisation des Hyakinthies, et conduisait la procession. En tant que théore, elle assistait comme représentante de la cité aux jeux dans lesquels garçons et filles s’affrontaient dans leur classe d’âge respective. Elle devait même présider les jeux. Elle avait aussi le devoir de veiller sur le bon ordre de la pannychis féminine qui se déroulait à l’occasion du banquet masculin1671. L’importance du culte, la durée de la cérémonie et le fait que l’ensemble de la communauté s’y retrouvait nécessitaient la mise en place d’une organisation spécifique et des personnes dirigeant cet ensemble. Le fait que des femmes assumaient cette charge s’inscrivait dans ce mouvement d’ensemble qui voyait ces dernières participer de plus et plus à la vie sociale de leur cité, dans la sphère religieuse ou simplement financière en tant que bienfaitrices. Ainsi, notamment en Asie Mineure, certaines devinrent prytanes, gymnasiarques, agonothètes, théores, stéphanèphores 1672… Cependant, ces nouvelles positions étaient restreintes à un milieu élitiste, riche, comme pour les prêtrises, ces charges nécessitaient une contribution financière de la part de ceux et celles qui les assumaient, la cité leur octroyant en échange honneurs et privilèges. Les deux archèïdes spartiates appartenaient à ce milieu, et par des jeux d’alliances, elles étaient liées entre elles et aux autres grandes familles de la cité. Elles s’appelaient Pompeia Polla (IG V 1, 587) et Memmia Xénokratia (IG V 1, 586) 1673. Polla faisait partie de la famille des Pompeii, Xénokratia de celle des Memmii, elle assuma plusieurs services, entre autre celle de thoinarmostria.

Notes
1670.

IG V 1, 586, 5-7 ; 587, 2-6 « ἀρχηίδα καὶ θεωρὸν διὰ βίου τοῦ σεμνοτάτου ἀγῶνος τῶν Ὑακινθίων ».

1671.

J. Jannoray, BCH 70 (1946), p. 258 ; Cl. Calame, Chœurs de jeunes filles en Grèce archaïque, p. 308 ; G. Arrigoni Le donne in Grecia p. 94 ; S.B. Pomeroy, Spartan Women, p. 120-121.

1672.

Cf. R. van Bremen, The Limits of Participation.

1673.

A. Bradford, A Prosopography of Lacedaemonians, p. 319 ; A.J. S. Spawforth, « Families at Roman Sparta and Epidaurus, some Prosopographical Notes», ABSA 80 (1985), p. 244-245 et 206-208 ; S.B. Pomeroy, op. cit., p. 120-121.