III) Entre prêtresse et officiante spécialisée, la question des charges en  –phoros.

Au cours de la première partie, nous avons observé quelques-unes de ces porteuses sacrées parmi celles qui officiaient lors des processions publiques, canéphores, anthesphores, arrhéphores…. Nous avons observé que, hormis la charge arrhéphorique spécifiquement athénienne, la porteuse sacrée était préférentiellement une parthénos en âge de se marier, que la canéphorie était la plus prestigieuse de ces charges et que ces jeunes filles officiaient généralement à l’occasion d’une fête unique, défilant en procession, dignes et belles, devant tous. La charge comportait un caractère matrimonial et parfois intégratif. Les filles transportaient des ustensiles rituels ou sacrés, dont le contenant ou le contenu qualifiait leur nomination : ainsi les canéphores étaient les porteuses du kanoun, les arrhèphores celles de l’arrhichos, les liknophores celles du liknon, les anthesphores portaient des fleurs… Parmi ces porteuses sacrées, nous avions signalé l’existence de fonctions en « –phoros », dont la charge ne se limitait pas à l’exercice d’un défilé publique mais aussi à un service cultuel quotidien durant un temps limité, généralement un an. La nature de leur charge correspondait à celle d’une officiante spécialisée de rang supérieur, voire même de prêtresse. Cependant, même si leurs prérogatives étaient plus importantes que celles des autres porteuses sacrées, elles partageaient des éléments communs qui permettaient d’observer une certaines unicité des fonctions en « –phoros ». La fonction de porteuse sacrée conservait une cohésion dans sa structure.