Liste A) Datation incertaine et hydrophore inconnue : Didyma 309 ; 338 ; 351 ; 362 ; 365 ; 366 ; 370 ; 371 ; 379 II l. 3 ; 380 ; 385 I ; 386 ; 387.
Liste B) Datée mais hydrophore inconnue :
Liste C) Datation incertaine mais hydrophore connue :
Liste D)Datée et hydrophore connue :
La liste fait état de cent dix-neuf hydrophores, allant du IIIème av. J.C. au IIIème ap. J.C. Il faut aussi mentionner deux inscriptions fragmentaires qui pourraient en fait se référer à une hydrophore déjà connue (Didyma 363 B et 385 II). Certaines inscriptions ne sont pas datées, d’autres mentionnent une ou plusieurs hydrophores dont le nom n’est pas conservé, la plupart sont datées et les filles nommées. Il s’agit généralement de dédicaces faites par la famille pour commémorer la charge mais sur un emplacement public agrée par la cité : « le schéma général était le suivant : après avoir exercé l’hydrophorie, l’hydrophore était couramment honorée d’un décret par le peuple, surtout si elle avait assumé de nombreuses dépenses au cours de sa charge. Le décret pouvait prévoir la consécration d’un portrait ou d’une statue, ou simplement l’érection d’une stèle. Le soin en était laissé le plus souvent à la famille. Il s’agit donc en général de monuments privés, mais qui suivent une décision publique1709 ».
Les hydrophores étaient louées pour leur piété, ainsi Liste B (n° 19, 20, 22) et Liste D : Artémô, fille de Diogénès (n° 21) ; Théogénis, fille de Jason (n° 40) ; Symphérousa, fille d’Apellas (n°41) ; Flavia Nônianè Bougèneia Théodotè, fille de Flavius Titus Zôpyros (n° 45) ; Artémô, fille d’Antipatros (n° 55) ; […]èrata, fille de Gn. Vergilius (n° 56) ; Apollônia, fille d’Apollônidès (n° 59) ; Statilia Julia La […] (n° 65). Certaines reçurent l’honneur d’avoir, dans le sanctuaire d’Artémis Pythié, un portrait peint comme Nannion, fille de Jason (Liste D, n° 22), et Apollônia, fille d’Apollônidès (Liste D, n° 59), ou un portrait doré comme Artémô, fille de Diogénès (Liste D, n° 21) et une hydrophore au nom inconnu (Liste B, n° 10). Hié[ro-], fille d’Hègèsithéos (Liste C, n° 1) eut le droit d’élever deux portraits et une autre hydrophore (Liste B : n° 11) eut le droit d’ériger plusieurs portraits et une statue d’elle.
Généralement les inscriptions ne mentionnent qu’une seule fille mais certaines en nomment plusieurs :
Plusieurs inscriptions se rapportent à une même hydrophore, ainsi :
De plus, certaines inscriptions mentionnent des parentes, sans toujours donner leurs noms, qui furent hydrophores, mais dont les inscriptions commémoratives n’ont pas encore été retrouvées ou sont perdues :
Des hydrophores sont mentionnées sur dix-sept inscriptions honorant des prophètes :
De même, neuf hydrophores sont nommées sur des inscriptions pour des trésoriers :
Diverses informations sur les dédicaces permettent de savoir que nombre d’entre elles venaient de familles dont les membres occupèrent des charges importantes dans la cité.
Liste B, n° 7 : Didyma 374
L’inscription nomme deux sœurs qui accomplirent leur charge en même temps, alors que leur père était prophète d’Apollon. Il fut aussi stéphanéphore (magistrature éponyme de la cité).
Liste B, n° 13 :
Cette inscription trouvée à Milet, prés du Bouleutérion indique que l’hydrophore a assumé de nombreuses fonctions, non seulement religieuses mais aussi des magistratures civiques d’importance. Elle fut ainsi archiéreia des Augustes et des Ioniens, mais aussi stéphanéphore, agonothète, gymnasiarque, paidonome, chorège de toutes les chorègies, agonothète des Didymeia et Commodeia, décrite comme « liturge parfaite »1710.
Liste C, n° 4 : Antigona Matrôna et Liste A : Didyma 370 et 371
Antigona Matrôna (Liste C, n° 4) fut hydrophore à une époque incertaine. Elle exerça la stéphanéphorie et fut aussi archiéreia des Empereurs, prêtresse des Kourètes à vie (Didyma 370, l. 12-16 et Didyma 371, l. 4-7)1711. Ses deux nièces (Liste A : Didyma 370 et 371) furent aussi hydrophores et archiéreiai des Augustes. Les deux jeunes filles, au nom inconnu, étaient cousines, leurs mères ne semblent pas avoir accompli l’hydrophorie. Par contre, la mère de l’hydrophore de Didyma 370 fut prêtresse à vie d’Athéna Polias (l. 16)1712 et archiéreia des Augustes.
Liste B, n° 25 :Didyma 363 A et D, n° 70 et 71 : Cl[audia] Piéris et [….], filles de Cl[audius] Nikomèdès.
Cl[audia] Piéris et [….] étaient sœurs. Elles officièrent entre 225 et 275 après J.C. Leur père Cl[audius] Nikomèdès fut gymnasiarque, agoranome, prostatès d’Apollon Didyméen, boularque, commissaire au grain (seitônos/sitônes) et agonothète des Didymeia et Commodeia.
L’hydrophore [….] (Liste D, n° 71) était la mère de l’hydrophore nommée sur la dédicace Didyma 363 A (Liste B, n° 25). Cl[audia] Piéris (Liste D, n° 70) fit des distributions aux jeunes filles, aux femmes et au conseil.
Liste D, n° 7 : Eukleia dite Tatias, fille de Dracôn.
Son père fut agonothète, panégyriarque, gymnasiarque et agoranome (l. 9-12). Elle-même ne fut pas seulement hydrophore d’Artémis Pythié mais aussi de Dionysos Eligéos (l. 6-7).
Liste D, n° 9 ; 11 ; 12 ; 14 ; 23 : Hédèa I dite Bérénikè, fille d’Euandridès ; Méniskè, fille d’Epinikos ; Hédèa II Bérénikè fille d’Euandridès ; Hédèa III dite Bérénikè, fille d’Eudémos ; Minnis dite Bérénikè, fille d’Héraklitos
Le décret est en l’honneur de Minnis dite Bérénikè, fille d’Héraklitos (n° 23). Elle faisait partie d’une famille où il était courant que les femmes accomplissent la charge d’hydrophore. Sa mère était Hédèa III dite Bérénikè, fille d’Eudémos (n° 141713), hydrophore entre -50/0. Sa grand-mère Hédèa II Béréniké, fille d’Euandridès (n° 12), hydrophore entre -75/25. Toutes deux reçurent le privilège d’ériger, dans le sanctuaire d’Artémis Pythié, un portrait doré à leurs effigies. L’une des ancêtres de Minnis, son arrière grand-mère paternelle, Hédèa I dite Béréniké, fille d’un autre Euandridès, fut hydrophore en -90 (n° 9). Epiniskè, fille d’Epinikos (n° 11), était son arrière-grand-mère paternelle, elle fut hydrophore au Ier av. J.C.
Le décret dit que toutes ses parentes furent hydrophores et que sa mère, comme ses ancêtres, reçut des funérailles publiques. Si le décret fut gravé peu après sa charge, Minnis a donc perdu sa mère lorsquelle était jeune. De plus, sa grand-mère, Hédèa II Bérénikè, fille d’Euandridès, était la mère non seulement d’Hédèa dite Bérénikè, fille d’Eudémos, mais aussi d’Héraklitos, le père de Minnis. Ses parents étaient donc demi-frère et demi-sœur. Le décret mentionne son ascendance noble et ancienne, elle a pour ancêtre Eudémos, bienfaiteur de la cité à la fin du IIIème av. J.C.1714, et de nombreux membres de sa famille ont occupé des charges importantes.
Euandridès, le père d’Hédèa dite Bérénikè (n° 9), fut prophète d’Apollon la même année où elle fut hydrophore en -90. Le père de sa grand-mère, Hédèa Bérénikè (n° 12), Euandridès, fut aussi prophète d’Apollon. Hédèa Bérénikè (n° 12) épousa Eudémos qui fut prophète d’Apollon. Son nom, Eudémos, indique qu’il faisait partie de la même famille. Minnis compte donc dans sa famille de nombreuses hydrophores et de nombreux prophètes. Minnis et sa mère, lorsqu’elles étaient hydrophores, ont donné des spectacles et des fêtes pour les Milésiens, avec des artistes et des chanteurs. Toutes deux furent agonothètes de la fête des Anoigmoi pour le concours des garçons.
Le stemma établi par Albert Rehm1715 permet de noter que les alliances consanguines étaient courantes dans la famille de Minnis, probablement en vue de conserver le patrimoine.
Liste D, n° 28 et 29 : Batiô et Théodôris, filles d’Artémôn
Batîo, l’aînée, a accompli son service en 5/6 ap. J.C., cinq ans avant sa sœur Théodôris (10/11 ap. J.C.) Leur père fut prophète d’Apollon durant le service de Théodoris et exerça aussi la stéphanéphorie.
Liste D, n° 31 et 32, 39 : Claudia, fille de Claudius Ménophilos ; Julia Bassa et Claudia Laodameia, fille de Dionysios.
Claudia Laodameia (n° 39) était la fille de Julia Bassa (n° 32) et la nièce paternelle de Claudia (n° 31). Elles furent en service vers 50/100 après J.C.
Le père de Claudia, Claudius Ménophilos, assuma plusieurs charges : il fut prophète d’Apollon, stéphanéphore, agonothète des Didymeia, des Césareia et des Romaia, des Néa Sebasta, du koinon des Ioniens. Il est rappelé dans l’inscription qu’il fut aussi gymnasiarque, archiéreus et Basileus (Didyma 339, 4-15). Sa mère fut stéphanéphore à Samos (Didyma 339, l. 5-6). L’un de ses proches parents fut chorège et un autre paidonome.
Son frère, Dionysios, père de Claudia Laodameia, fut prophète d’Apollon (Didyma 334, 3). Il épousa Julia Bassa qui avait été hydrophore, dont l’inscription commémorative n’a pas été retrouvée et qui est mentionnée dans l’inscription pour sa fille1716.
Liste D, n° 33 : Malia Rufina, fille de Lucius Malius Satorninus.
L’inscription rappelle que son père fut prophète et stéphanéphore (l. 3-8) ; son grand père, Lucius Malius Reginus, fut chiliarque, stéphanéphore, paidonome, gymnasiarque (l. 10-14). Certains de ses ancêtres furent stéphanèphores et liturges de la cité (l. 15-19).
Liste D, n° 34 : Julia, fille de Gaius.
L’inscription évoque à la ligne 11, une élection à main levée (χειροτονηθεῖσα) sans qu’il soit possible de déterminer, à cause du texte très fragmenté et des lacunes en résultant, si Julia fut ainsi élue hydrophore ou si le mot était en relation avec une autre charge1717. L’inscription indique aussi la mention de six années, « χειροτονηθεῖσα εἰς τὴν ἐτῶν … Ἐπικοσμήσασα κτλ. (l. 11-12) ». L’état de l’inscription ne permet pas de juger s’il s’agit de l’âge ou de la durée du service de Julia, ni s’il se rattache en fait à sa charge1718. Il est dit que Julia a « embelli le sanctuaire (l. 12) », participant donc aux dépenses du culte, notamment dans la conservation du temple. Elle a aussi constitué un fond d’une somme d’argent assez élevée (4000 deniers) pour la fête des Anoigmoi (l. 5-11)1719.
Liste D, n° 40 : Théogénis, fille de Jason.
Elle était la fille de Mnémôsynè et de Jason, prophète d’Apollon, panégyriarque et prostatès d’Apollon Didyméen. A. Rehm pense que les parents de Théogénis faisaient peut-être partie de la même famille car tous deux sont enfants de Jason. Il les identifie comme frère et sœur mais sans certitude1720. Théogénis fit des offrandes au culte avec sa famille et a contribué financièrement à construire « de [nouvelles canalisations], puits et citernes [dans le bois sacré ainsi que] des fontaines, …. l’eau sur ses propres fonds, aux dieux du sanctuaire (l. 10-14) 1721». Comme Julia, elle participa activement à la vie du sanctuaire.
Liste D, n° 59 : Apollônia, fille d’Apollônidès.
Sa mère fut hydrophore d’Artémis à Samos. C’est la seule mention d’une hydrophore de la déesse dans l’île de Samos. L’inscription rappelle qu’elle eut dans sa famille des chorèges et liturges. Elle-même fit des distributions aux jeunes filles et aux femmes (l. 19-20).
Liste D, n° 60 : Flavia
Sa mère Babaithis fut archiéreia de la Tridécapole des Ioniens et assuma la stéphanéphorie alors qu’elle était encore parthénos (l. 5-6), l’inscription précisant qu’elle « fut la première jeune fille » ajoutant qu’elle faisait partie d’une famille ancienne et honorable : « ἧς τὸ γέ[νος] δηλοῦται διὰ τῶν ὑπογεγραμ[μ]ένων προγόνων - l’hydrophore dont la famille se distingue par les ancêtres nommés ci-dessous (l. 8-10)», le reste est malheureusement perdu.
Liste D, n° 64 : Aelia Aurelia Hèraïs
Elle devint la grand-mère d’un prophète. Elle exerça aussi la prêtrise des Kourètes et fut prêtresse à vie des Korybantes.
Liste D, n° 65 et 68 : Statilia Julia La[…] et Julia Sellia [Stati]lia Pythodôris.
Statilia Julia La[…] fut honorée pour sa piété envers la déesse dans la dédicace qui lui fut consacrée. Elle était la mère de l’hydrophore Julia Sellia [Stati]lia Pythodôris. Cette dernière fut Matrona Stolata 1722. Les parents de Statilia Julia furent stéphanéphores (Didyma 332, l. 12-15). Son père fut panégyriarque, prostatès d’Apollon Didyméen, archonte, commissaire au grain (seitônos/ sitônes), eirénarque, archiprytane (Didyma 333, l. 10-14). Son mari fut prophète d’Apollon, archonte et ambassadeur (Didyma 332, l. 4-7). Leur famille occupait une position influente dans la cité.
Liste D, n° 67 : Aurelia Dionysodôra Matrôna
Le père d’Aurelia Dionysodôra Matrôna fut agonothète, panégyriarque et archonte (l. 3), l’un de ses parents assuma la charge d’asiarque des temples d’Ephèse (l. 5). L’inscription mentionne tout ce que ses ancêtres ont apporté à la cité, les bienfaits qu’ils ont accomplis et les charges importantes comme stéphanéphores, agonothètes, bourlarques qu’ils ont assumées (l. 5-10). Aurelia Dionysodôra Matrôna a été hydrophore d’Artémis Patmia, d’Artémis Epigyrdia, d’Artémis Chitonè et d’une autre divinité inconnue. Elle fut grande prêtresse des Augustes (l. 1-2).
Liste D, n° 69 : Ambibia Ulpiana
Elle assuma aussi la stéphanéphorie et épousa P. Aelius Granianus Diodoros Phanios qui fut prophète, fils d’un prophète et d’une hydrophore et prêtresse. Son père, Ambibius Macer, fut prophète d’Apollon et stéphanéphore et sa mère, Aelia Aurelia Ulpiana, devint prêtresse à vie d’Athéna Polias. L’inscription mentionne qu’elle faisait partie d’une famille ancienne, honorable. Son fils P. Aelius Granianus Ambibius Macer fut prokythariste et chorège d’Apollon1723.
Ainsi, de nombreuses hydrophores eurent un parent prophète : cf. l’ hydrophore n° 7 (Liste B) ; Hédèa I dite Bérénikè (Liste D, n° 9 ) ; Hédèa II Bérénikè (Liste D, n° 12 ) ; Hédèa III dite Bérénikè (Liste D, n° 14) ; Batiô et Théodôris (Liste D, n° 28 et 29) ; Claudia(Liste D, n° 31) et Cl[audia] Laodameia (Liste D, n° 39) ; Malia Rufina (Liste D, n° 33) ; Théogénis (Liste D, n° 40) ; Ael[ia] Aur[elia] Hèraïs (Liste D, n° 64) ; Ambibia Ulpiana (Liste D, n° 69). Mais aussi les hydrophores n° 18 et 24 (Liste B) ; Nannion (Liste D, n° 22) ; Ulpia Ladikè (Liste D, n° 44) ; Aurélia Lésè (Liste D, n° 50) ; Julia Sellia [Stati]lia Pythodôris (Liste D, n° 68). De plus, le père de l’hydrophore n° 7 (Liste B) ; celui de Chrysô (Liste D, n° 6) ; Fl. Hi[mérios], père de Fl. Kl[éopatra] (Liste D, n° 8) ; Artémôn, père de Théodoris (Liste D, n° 29) et Ael[ius] Aelianus, père de Ael[ia] Aeliane (Liste D, n° 47) furent prophètes d’Apollon alors qu’elles exerçaient l’hydrophorie.
Certaines hydrophores étaient apparentées : cf. Didyma 370 et 371 (Liste A) et Antigona Matrôna (Liste C, n° 4) ; les sœurs hydrophores de Didyma 374 (Liste B, n° 7) ; Didyma 363 A (Liste B, n° 25) et Cl[audia] Piéris et [….] (Liste D, n° 70 et 71) ; Hédèa I dite Bérénikè, Méniskè, Hédèa II Bérénikè, Hédèa III dite Bérénikè et Minnis (Liste D, n° 9 ; 11 ; 12 ; 14 ; 23) ; Batiô et Théodôris (Liste D, n° 28 et 29) ; Claudia, Julia Bassa et Cl[audia] Laodameia (Liste D, n° 31, 32 et 39) ; Statilia Julia La[…] et Julia Sellia [Stati]lia Pythodôris (Liste D, n° 65 et 68). Mais aussi, l’hydrophore n° 21 (Liste B) était la fille de Zoïs Aelianè (Liste D, n° 42) ; An[tônia] (Liste D, n° 48) était la mère de Fl. Antonia Pelagia Stratégianè (Liste D, n° 66) ; Satyra, fille d’Aristoboulos (Liste D, n° 37) était la mère d’une hydrophore, dont le nom est inconnu (Liste B, n° 10); Artémô (Liste D, n° 16) eut une parente hydrophore.
Nombres d’entre elles avaient des parents qui assumèrent de nombreuses charges civiques et religieuses dans la cité comme nous l’avons observé auparavant (cf.). Mais aussi l’hydrophore n° 12 (Liste B) qui eut des membres de sa familles paidonomes, gymnasiarques et stratèges ; le père de l’hydrophore n° 17 (Liste B) fut agoranome, gynéconome et kotarque ; la mère de l’hydrophore n° 22 (Liste B) fut prophétesse, une charge qui fut créée à l’époque hellénistique. De même, la grand-mère de Platainis, dite Tryphosa (Liste D, n° 27) fut aussi prophétesse. L’hydrophore n° 24 (Liste B) eut un père archiéreus, et des membres de sa famille furent pyrphoros, boularques, agoranomes, archiprytanes, prostatès, agonothètes.Le père de Julia (Liste D, n° 34.) fut gymnasiarque et agoranome, celui de Vergilia Paulina fut tamias et agonothète (Liste D, n° 43). Ulpia Ladikè, fille d’Ulpius Gaius (Liste D, n° 44) eut dans sa famille des prophètes, stéphanèphores, gymnasiarques, archiprytanes, panégyriarques. Aurelia Lésè, dont le père fut prophète, eut dans sa famille des hommes qui furent chorèges et stratèges (Liste D, n° 50). Le père de l’hydrophore Artémô (Liste D, n° 55.) fut trésorier et agonothète. Certaines avaient des parents stéphanèphores comme Artémôn, père de Batiô (Liste D, n° 28).
Quelques unes ont assumé d’autres fonctions religieuses et civiques, même si leur nombre reste limité1724. Ainsi, cf. l’hydrophore n° 13 (Liste B) ; Antigona Matrôna (Liste C, n° 4) ; Eukleia dite Tatias (Liste D, n° 7) ; Flavia (Liste D, n° 60) ; Ael[ia] Aur[elia] Hèraïs (Liste D, n° 64) ; Julia Sellia [Stati]lia Pythodôris (Liste D, n° 68) ; Aurelia Dionysodôra Matrôna (Liste D, n° 67) ; Ambibia Ulpiana (Liste D, n° 69). De même, l’hydrophore n° 16 (Liste B) a exercé la prêtrise à vie des Kourètes ; l’hydrophore n° 20 (Liste B) fut agonothète. Julia Artémo, fille d’Antipatros (Liste C, n° 2), fut loutrophore des grands dieux Kabires et devint prêtresse à vie d’Artémis Boulaia. Satyra, fille d’Aristoboulos, fut phylarque (Liste D, n° 37).
Certaines ont eu une parente ou ont été hydrophore d’autres divinités : ainsi Eukleia dite Tatias, fille de Dracôn, (Liste D, n° 7) fut aussi hydrophore de Dionysos Eligéos ; la mère d’Apollônia, fille d’Apollônidès, (Liste D, n° 59) fut hydrophore d’Artémis à Samos et Aurelia Dionysodôra Matrôna a été hydrophore d’Artémis Patmia, d’Artémis Epigyrdia, d’Artémis Chitonè et d’une autre divinité inconnue (Liste D, n° 67). En dehors de Milet, ce titre est peu attesté. Il est difficile de dire quelle était la nature du culte dans ces lieux, les hydrophores des autres divinités n’étant connues que par les inscriptions de Didyme. Du moins, pour Artémis Patmia à Patmos, possession Milésienne, nous pouvons supposer une connexion cultuelle.
M.-C. Marcellesi, op. cit., p. 92.
R. van Bremen, op. cit., p. 77 ; M.- C. Marcellesi, op. cit., p. 99.
L. Robert, « Inscriptions de Didymes et de Milet», Hellenica, 11-12 (1960), p. 476-479 ; R. Van Bremen, op. cit., p. 325 n° 4 Appendix 2.
M.- C. Marcellesi, op. cit., p. 103 n. 129. Inscription relue et corrigée par P. Herrmann, « Athena Polias in Milet », Chiron 1 (1971), p. 296.
M.-C. Marcellesi, op. cit., n. 16 p. 87 pense, probablement avec raison, que le décret Didyma 322 la concerne.
F. Quass, Die Honoratiorenschicht in denstädten des Grieschischen Ostens, p. 59-60.
A. Rehm, Didyma II, p. 220 pour le stemma.
A. Rehm, op. cit., p. 217 stemma.
M.-C. Marcellesi, op. cit., p. 98.
J. Fontenrose, op. cit., p. 125 : la mention de six ans se rapporte à la durée de la charge et non à l’âge de l’hydrophore.
J. Fontenrose, op. cit., p. 126-127. L’inscription a été corrigée par L. Robert, Hellenica 11-12 (1960) p. 467-469.
A. Rehm, op. cit., p. 187.
Restitution L. Robert, OMS III, p. 1632 (restitution différente de A. Rehm l. 12) et M.-C. Marcellesi, op. cit., p. 94 pour la traduction. Sur les relations de l’eau et des sanctuaires d’Artémis : Y. Morizot, « Artémis, l’eau et la vie humaine », BCH Supplément 28 (1994), p. 201-216.
B. Holtheide, « Matrona Stolata,Femina Stolata », ZPE 38 (1980), p. 134 n° 28.
Didyma 182 et 244 + stemma ; L. Robert, « Inscriptions de Didymes et de Milet», Hellenica, 11-12 (1960), p. 446-449 ; R. Van Bremen, op. cit., p. 325 n° 3 Appendix 2.
R. van Bremen, op. cit., p. 92-93 sur les autres fonctions assumées par les hydrophores, il note que la charge de stéphanéphore était la plus courante, peu furent agonothètes, et peu devinrent prêtresses du fait que la plupart des prêtrises féminines étaient à vie. Elle juge que la norme pour les femmes à Milet était l’hydrophorie, puis occasionnellement être stéphanéphore ou prêtresse ; M.-C. Marcellesi, op. cit., p. 99 estime que la documentation ne permet pas de statuer de manière aussi formelle.