3-5) Xoanophore et phosphoros d’Artémis Ortheia.

A Messène, à partir du IIIème av. J.C., le sanctuaire d’Artémis Ortheia se trouvait dans l’Asclépeion, au Nord Ouest, dans la salle K du bâtiment (Plans 9,1-9,3)1750. Il y fut retrouvé onze bases en pierre, dont cinq inscrites, placées en cercle dans la cella, entourant la table d’offrande mais laissant dégagé l’espace direct devant la table (Plans 9,2 b et 9, 3). Trois de ces bases, datant du II/III ème ap. J.C., honoraient des prêtresses de la déesse ; les deux autres, datées du Ier av. / Ier ap. J.C., commémoraient le service de jeunes filles, consacrées à la déesse par leurs parents. Huit statues de femmes et jeunes filles furent aussi retrouvées dans la salle K : cinq de taille humaine, datées du Ier av. J.C. représentant des jeunes filles et trois de taille plus petite, représentant les prêtresses de la déesse1751.

Notes
1750.

Sur le culte d’Artemis Ortheia à Messène : A. K. Orlandos, « Ανασκαφή Μεσσήνη », Ergon (1962 a), p. 119-132 et (1962 b), p. 99-112 ; P. G. Themelis, «Artemis Ortheia at Messene, the Epigraphical and Archaelogical Evidence », p. 101-122 ; S. Bettinetti, La statua di culto nella pratica rituale greca, p. 233-237 ; M. L. Zunino, Hiera Messeniaka, p. 48-61 ; N. Deshours, « Cultes de Déméter, d’Artémis Ortheia et culte impérial à Messène », ZPE 146 (2004), p. 115-127 ; L. Piolot, « Nom d’une Artémis, A Propos de l’Artémis Phôsphoros de Messène », Kernos 18 (2005), p. 113-140 ; J.B. Connelly, Portrait of a Priestess, p. 147-157. C’est à la fin du IIIème av. J.C. que le culte d’Artémis, situé au lieu dit Σ 7 dans l’Asclépeion, fut transféré dans un nouvel édifice appelé maison d’Artémis Phosphoros, Salle Κ, à proximité. L’ancien sanctuaire ne fut pas détruit mais ensérré dans une terrasse entre le nord/ouest de l’Asclépeion et le nouveau Artémision, situé un peu plus au sud. On pouvait encore accéder à l’ancien lieu de culte par des escaliers. Le site de la salle Κ fut fouillé en 1962-1963 (A. K. Orlandos, Ergon (1962 a), p. 119-132 ; Ergon (1962 b), p. 99-112 et Praktika, (1962), p. 102-112.) Il se composait de trois ailes, séparées par des colonnes ioniques, la plus grande salle comprenant l’autel et les bases inscrites. (Plans 9,1-9,3) Il y avait deux statues de la déesse : le xoanon archaïque et une autre réalisée par Damophon, sculpteur messénien, au IIème av. J.C., représentant la déesse comme une Artémis Phosphoros (Pausanias, IV, 31, 10). Les inscriptions ne mentionnent qu’ Artémis Ortheia, cependant la plupart des chercheurs estiment qu’Artémis portait différents noms, entre autres qu’elle était aussi dénommée Phosphoros, du fait de la statue de Damophon, et Oupésia, en relation avec un collège sacré d’homme dénommé la gérousia d’Oupésia, terme dérivé d’Oupis, mentionné dans les inscriptions honorant les prêtresses de la déesse, au II/IIIème ap. J.C. (P.G. Themelis, op. cit., p. 106-115 ; M. L. Zunino, op. cit., p. 58-59 ; N. Deshours, ZPE 146 (2004), p. 120). Contra : L. Piolot, Kernos 18 (2005), p. 113-140 qui étudiant les différents termes utilisés pour nommer Artémis, considère que seul Ortheia est véritablement assuré par les inscriptions. Elle estime que le terme Oupésia ne s’adressait pas directement à Artémis, et que le collège ne s’occupait pas exclusivement du culte de la déesse, il est ainsi mentionné en relation avec celui des Sébastoi (SEG XXXIII, 208 ; IIIème ap. J.C.). Elle estime que le terme de Phosphoros s’adresse à un type iconographique et non pas à une épithète réelle.

1751.

Eirana, fille de Nymphodotos (SEG XXIII, 215 ; Fig. 227) ; Claudia Sitèris (SEG XXIII, 217 ; Fig. 228)  et Callis, fille d’Aristoklès (SEG XIII, 216 ; Fig. 229) (cf. P.G. Themelis, op. cit., p. 115-119  et Supra Chapitre 4 (3-2, C-2 : L’érection de statues).