A-5) Bases inscrites et statues de parthénoi xoanophores et phosphoroi.

N°1  : Base Inscrite n° 1032.

A - « [Δαμόνικος …………]ς Τιμαρχὶς Δαμαρχὶδα ἱερατεύσαντες [Μεγὼ] τὰν θυγατέρα. »

B- « Τᾷ Παρθένῳ τὰν παῖδά σοί με, πότνια Ὀρθεία, Δαμόνικος ἠδ’ ὁμευνέτις Τιμαρχὶς, ἐσθλοῦ πατρός, ᾄνθεσαν Μεγὼ τεὸν χερὶ κρατεύσασαν, Ἄρτεμι, βρέτας ἅν τε πρὸ βωμῶν σῶν ἔτεινα λαμπάδα˙ εἴν δὲ κἀμὲ τὰν ἐπιπρεπέα χάριν τεῖσαι γονεῦσιν˙ ἔνδικον γὰρ ἔπλετο καὶ παισὶ τιμᾶν ἐμ μέρει φυτοσπόρους. »

A- « Damonikos, fils de […] et Timarchis fille de Damarchidas qui ont été prêtres dédient Mégô leur fille ».

B- « A toi, la Parthénos, Potnia Ortheia, Damonikos et sa femme Timarchis, de noble ascendance, me dédie, moi Mégô leur enfant, qui a porté ton image, Artémis, dans mes mains et la torche que j’ai tenue au dessus de ton autel. Je me permets de remercier mes parents car il est juste que les enfants honorent leurs géniteurs à leur tour  1752 »

N°2  : Base Inscrite n°1034

«  Θιώτας καὶ Σοφαρχὶς Τιμαρέταν τὰν θυγατέρα. Ἀρτέμιδι »

« Thiotas et Sopharchis dédient Timaréta leur fille à Artémis 1753».

N°3  : Base Inscrite n° 194

« Φλ[αβίαν - - - Φλαβίου - - - ] θυ[γατέρα - - - Ἀρτέμιδι] 1754»

L’inscription de Mégô (n° 1) fut mise en relation avec une statue datée de la même époque, représentant une jeune fille, dont il manque la tête et les bras, vêtue d’un péplos long, ceinturé haut sous la poitrine. Les plis sont travaillés de manière à dessiner les contours des jambes, visant à accentuer le mouvement : la jambe gauche avançant, la droite légèrement en retrait (Fig. 234) Un fragment de bras gauche fut retrouvé et attribué à la statue de Mégô1755. Il est plié au niveau du coude, la main ouverte et retournée, tenant ce qui semble être le xoanon de la déesse sur lequel est disposé un voile (Fig. 235). Comme le signale l’inscription, Mégô a été phosphoros, et il est possible que sa statue tenait dans l’autre main une torche, arborant ainsi les attributs de sa charge. De plus, P. G. Themelis a assigné à la base inscrite de Timaréta (n° 2), la statue d’une autre jeune fille : vêtue de façon semblable, les plis cependant moins marqués, ses proportions sont plus appuyées avec des épaules étroites, une taille allongée, une petite poitrine, des hanches larges (Fig. 236)1756. Les autres statues retrouvées dans la cella présentent de semblables costumes, caractéristiques de la vêture adolescente1757 (Fig. 237-238).

La présence de Timaréta et Flavia auprès de Mégô ne se comprend que si elles aussi avaient accompli le service cultuel auprès de la déesse. Même si l’inscription de Timaréta se présente de façon plus sommaire, les termes étaient les mêmes : la consécration par les parents de leurs filles à la déesse. L’inscription de Mégô se construit en deux temps : la première semblable à celle de Timaréta avec la consécration de ses parents rappelant qu’ils ont assumé chacun un sacerdoce, la deuxième où Mégô s’exprime en signalant sa noble origine et les devoirs cultuels qu’elle a exercés. Cette différence exprime peut-être une distinction d’ordre social, Mégô devait faire partie d’une famille de l’élite, influente de la société messénienne, noble, probablement riche. Cette consécration par des parents de leurs filles pour avoir effectué un service religieux rappelle l’inscription faite par Timanthos pour sa fille Timanthis qui fut amphipolos de la déesse Aphrodite à Argos1758.

Notes
1752.

A. K. Orlandos, Praktika (1962), p. 110-111 ; SEGXXIII, 220 ; LGPN III A, Μεγώ, 1.

1753.

A. K. Orlandos, Praktika (1962), p. 112, 3 ; SEG XXIII, 221 ; LGPN III A, Τιμαρέτα, 8.

1754.

A. K. Orlandos, Praktika (1962), 112 γ n° 9 ; SEG XXIII, 222.

1755.

A. K. Orlandos, « Ανασκαφή Μεσσήνη », Ergon (1962 a), p. 129 ; P.G. Themelis, op. cit., p. 116.

1756.

P.G. Themelis, op. cit., p. 115-116 ; J.B. Connelly, op. cit., p. 151.

1757.

J.B. Connelly, op. cit., p. 151-152.

1758.

Cf. Supra Chapitre 5 (1-2 : Timanthis, l’amphipolos).