4.3 Comparaison de stages de 2ème année dans différentes écoles

Nous avons souhaité comparer les pratiques de stages d’autres écoles d’ingénieurs. Pour cela, il nous fallait partir d’un matériau pouvant être considéré comme identique pour présenter les stages. Nous avons alors choisi de comparer la présentation des stages sur les sites internet d’écoles d’ingénieurs, (écoles comparables à celle observée).

Nous avons retenu les dix-neuf écoles suivantes dont l’Ecole Supérieure des Mines de Saint-Etienne :

Mines St Etienne Mines Paris Mines Nancy Mines Alès Insa Toulouse
Mines Nantes Mines Albi Mines Douai Ecole polytechnique ECAM
Centrale Paris Centrale Lyon Enpc Ensam INPG
Supelec Supaero Telecom Paris Insa lyon  

A partir des pages internet orientées sur les stages, en juin 2004, au cours de la formation d‘ingénieurs, voici ce que nous avons pu relever comme élément choisi par ces écoles pour parler du ou des stages en entreprises.

Les pages internet de l’Ecole Centrale de Paris ne présentent que le stage opérateur et le stage fin d’études. Nous n’avons donc pas retenu plus d’éléments sur cette Ecole.

Les appellations varient, nous avons pu les classer de l’appellation la plus proche de la formation, « stage d’option scientifique » (Ecole polytechnique) ou « stage d’été » (Mines Nancy) comme ancrée dans le cursus, à une gradation vers le métier d’ingénieur : « stage d’application » (ENSMSE, Centrale Lyon, INSA Lyon, ECAM) ; « stage professionnel » (Insa Toulouse) ; « stage industriel » (INPG, ENSAM) ; « stage élève-ingénieur » (Supelec) ; « stage aide-ingénieur » (Mines Albi) ; « stage ingénieur-adjoint » (Mines Douai) ; « stage ingénieur » (Telecom Paris, Sup’Aero, Mines Nantes, Mines Alès, Mines Paris). L’ENPC utilise comme intitulés « stage court » pour le stage de 1ère année et « stage long » pour le stage à effectuer entre la 2ème et la 3ème année. Nous considérons ces appellations comme ni reliées à la formation, ni reliées directement à l’entreprise. Nous notons que sur les cinq écoles qui utilisent la terminologie « stage ingénieur », deux encouragent leurs élèves à prolonger leur stage, soit en allant jusqu’à 9 à 12 mois de stage (Télécom Paris), soit en réalisant une année de césure entre la 2ème et la 3ème année (Sup Aéro).

Huit écoles sur les dix-neuf observées lient ce stage à une expérience possible à l’étranger. Réaliser ce stage à l’étranger est donc en 2004 une possibilité pour les élèves, mais pas une obligation.

Neuf écoles associent le stage à une réflexion sur le projet professionnel. Cela peut aller d’un objectif du stage qui demande à l’élève de « vérifier la pertinence de son projet personnel » (ENSM-SE), équivalent à celui de Telecom Paris qui exprime l’idée que ce stage permet de « mieux connaître les éléments qui faciliteront ses choix et son orientation scolaire ». Dans cette école, l’élève élabore son cursus scolaire par des choix de formation pour « construire son parcours de formation ». L’ECAM propose après chaque stage un «  bilan avec un professionnel pour réorienter les prochains stages » et évoque l’utilisation d’un « Carnet professionnel ». Lier le stage à une analyse distanciée de ses choix de formation et futurs choix professionnels semble concerner la moitié des écoles observées.

Pour dix de ces écoles, le stage est l’occasion pour l’élève de développer ses compétences relationnelles, ce qui rejoint les prescriptions de la profession reprises par le CEFI, vues précédemment. Ainsi, il s’agit « d’appréhender la vie professionnelle et le monde de l’entreprise en s’intégrant dans une équipe de travail » (Telecom Paris), de « s’intégrer dans une équipe de recherche » (Ecole Polytechnique), d’être une « découverte des relations sociales » (ECAM), de « développer leurs capacités relationnelles » (Supelec), , d’ « acquérir une formation économique et humaine » (Centrale Lyon), pour « permettre de comprendre les rouages, les techniques des systèmes de relations » (ENPC), ou pour « renforcer les capacités d’adaptabilité de l’ingénieur en s’intégrant dans un environnement professionnel et culturel différent » (Mines Nantes), grâce à une « observation sur l’organisation et l’environnement humain » (ENSM-SE) ou « une réflexion sur le développement de l’entreprise et ses pratiques managériales » (Mines Alès).

La durée de ces stages varie de 1 mois (qui sont indiqués comme des minimums) à six mois.

Il semble donc difficile d’avoir un stage idéal prescrit mais que le stage en entreprise peut être considéré comme la découverte d’un environnement qui permet la découverte d’une ou plusieurs facettes de ce que peut faire un ingénieur en entreprise. La diversité des possibles pour le métier d’ingénieur peut ainsi rendre légitime la demande des écoles aux élèves d’être capables de concevoir un projet professionnel tout au long de leur formation. Cependant, l’environnement est favorable pour l’élève-ingénieur qui n’a pas forcément besoin de se poser des questions sur son avenir compte-tenu de la facilité d’insertion observée des jeunes diplômés. Le début des questions sur la pertinence des stages dans une formation d’ingénieurs coïncide avec les années noires pour les cadres, les années 1990. Ainsi les écoles d’ingénieurs ont intégré des stages dans la scolarité, en réponse aux incitations de l’instance organisatrice, la CTI. Les stages de deuxième année peuvent varier d’une école à l’autre avec un stage plutôt orienté stage d’étude, d’application, période de formation particulière ou un stage plus orienté vers la professionnalisation de l’élève en lui offrant la possibilité d’exercer les missions d’un ingénieur débutant. Ainsi, le stage peut aller au-delà de la simple visite d’une entreprise pour devenir une réelle expérience professionnelle.