4.3 Constats et questionnements sur l’organisation du stage 2A

Le mot introductif du directeur de la Formation, dans un article paru dans la Revue des ingénieurs en 2005 peut constituer une synthèse de la volonté de l’Ecole des Mines de Saint-Etienne de s’interroger sur la place des stages dans l’enseignement des futurs Ingénieurs Civils des Mines.

« Nous pensons que la professionnalisation des élèves-ingénieurs est un des axes essentiels de progrès de notre école, qui doit lui permettre de se distinguer dans les années à venir en proposant un modèle "Ecole des Mines de Saint Etienne". Pour ce faire, notre action se veut à la fois pragmatique, fondamentalement liée au terrain, aux préoccupations des entreprises et de nos élèves, mais aussi fondée scientifiquement. Car il nous semble essentiel, pour faire avancer et clarifier nos pratiques, de fonder nos actions sur des travaux de recherche-action, habituelle dans nos écoles des mines. C'est la raison d'être du travail de doctorat réalisé par N. Dubruc. Et nous visons à travers les actions menées à mettre en cohérence les nombreux facteurs : compréhension de l'entreprise et des multiples métiers d'ingénieurs, connaissance des différents secteurs d'activité, analyse du marché, découverte de ses propres qualités et défauts... » (Boudarel, Dubruc, Perier, 2005)’

Selon le Directeur de la Formation et la Responsable du département Management, le stage 2A pose quelques problèmes. Ce stage est alors perçu comme pouvant donnant lieu à des contenus de stage très hétérogènes, et à un encadrement très aléatoire et dépendant du tuteur-enseignant. Les restitutions faites de ce stage à travers les rapports et les soutenances sont vues comme pouvant être de niveaux très variables, avec des exigences plus ou moins importantes selon les jurys. Ces retours sur l’expérience semblent ne pas réellement servir d’analyse de la pratique et du vécu. La demande est ainsi de renforcer le dispositif stage en le rendant cohérent du 1er stage ouvrier au 3ème stage de Fin d’études. Ces deux stages sont effectivement perçus comme fonctionnant bien : le stage ouvrier est bien utilisé pour l’analyse d’une organisation en 1ère année, le stage de 3ème année, piloté par chaque responsable d’option sert de tremplin au 1er emploi.

Les questionnements de l’institution sur le stage sont divers. Ils sont tournés vers l’organisation du dispositif stage. S’il se met en place à partir d’un besoin d’une entreprise et de la volonté de l’école de former ses élèves au contact de la vie professionnelle peut-il devenir une situation d’apprentissage autour de laquelle gravitent différents acteurs qui ont chacun leurs objectifs propres (Entreprise, Elève, Ecole, tuteur) ? Les questions portent aussi sur l’apport de la préparation aux stages. Quels sont les outils et quel est le processus pédagogique proposé par l’école ? Comment est-il repris par les tuteurs et les élèves ? Le suivi de l’élève pendant le stage interroge aussi. Quel est le dispositif existant pour assurer le suivi des élèves pendant le stage ? Comment est exploité au sein de l’Ecole ce vécu de plusieurs mois à l’extérieur de l’Ecole ? Les pratiques sont-elles différentes ou uniforme d’un stage à l’autre ?

C’est autour de ces questionnements que la Direction nous a sollicité. A partir de ces interrogations autour du dispositif, nous avons progressivement élaboré notre recherche.