8 Conclusion

Ces deux études de cas nous permettent d’avoir d’autres points de vue sur le système d’activité « stage ».

Les systèmes d’activité retracés autour des deux élèves et deux tuteurs-enseignants permettent de pointer des éléments de l’organisation des instruments que sont le rapport et la soutenance.

Pour les deux élèves et les deux tuteurs-enseignants, l’objet du stage est orienté vers le développement de l’élève, notamment parce qu’il y a la nécessité de s’intégrer dans des équipes et utiliser ses connaissances. Le stage est une découverte qui permet à l’élève d’apprendre des choses nouvelles et d’appliquer ce qu’il sait déjà à travers le sujet qu’on va lui confier. Le stage sert ainsi de révélateur de ce que l’on sait faire, de ce que l’on veut ou ne plus faire, et il permet de donner un sens différent à sa formation.

Nous avons pu, grâce à ces études de cas, percevoir plus particulièrement des acteurs nouveaux qui interfèrent dans le système d’activité « stage 2A ». Dans la communauté de l’élève 2, à plusieurs reprises, l’existence d’une petite amie a été prise en compte, comme par exemple dans la recherche de stage, et les choix professionnels futurs.

Dans la division du travail, nous pouvons noter des rôles de tuteurs investis différemment pour le tuteur-enseignant et le tuteur-entreprise.

Ces deux études de cas pointent aussi deux visions de l’ingénieur : celle de l’ingénieur traditionnelle orientée vers une spécialité classique comme les matériaux et celle de l’ingénieur et de ses nouveaux métiers, dans la banque par exemple. Nous avons pu constater sur ce point concordance en les deux binômes. L’élève et le tuteur-enseignant se rejoignent et partagent une vision commune de l’ingénieur. Les choix des tuteurs-enseignants semblent se réaliser à partir de cette composante, partager la même idée du métier d’ingénieur.

De ces deux études de cas, nous avons pu noter une fonction tuteur-enseignant peu valorisée en l’instar de celle du tuteur-entreprise. Le tuteur-enseignant est la personne qui « est là au cas où » et le tuteur-entreprise est la personne ressource pendant le stage.

Nous souhaitions repérer les éléments de la soutenance qui permettait la réflexivité sur l’expérience pour ainsi être un temps privilégié de retour d’expérience. La soutenance et le rapport des deux élèves observés sont plutôt orientés vers une restitution d’une étude composée essentiellement d’éléments techniques sur un domaine spécifique (finance/matériaux). Ils sont cependant pauvres en éléments sur le métier d’ingénieur et sur le projet professionnel. De même, les éléments de restitution contiennent peu d’informations et de retours sur l’organisation à laquelle l’élève s’est intégré pendant quatre mois.

Dans le discours de l’élève 1, nous pouvons faire un lien entre ce qu’elle a réalisé en entreprise (une étude des entreprises d’un secteur d’activité à partir de données chiffrées et mises en corrélation), et la caractérisation essentielle du métier d’ingénieur capable de traiter de l’information avec rigueur. Là où elle s’est « sentie » le plus ingénieur dans son stage,c’était dans le recueil et l’analyse de données (cf. extrait 14). Elle semble donc avoir bien exercé des missions qui relèvent de sa représentation du métier d’ingénieur, mais ne le fait pas ressortir dans sa soutenance.

L’élève 2 restitue une recherche effectuée dans un laboratoire universitaire et souligne que le stage lui aura permis de valider une orientation professionnelle : ne plus faire de la recherche en laboratoire.

Nous allons maintenant dans la partie discussions revenir à nos hypothèses de départ.