4.3 Données générales du public

Le public du Centre de Langues de l’Université Fédérale du Paraná est variable ; la majorité des apprenants est fonctionnaire ou étudiant de l’ université elle-même, mais le Centre est ouvert à tout public, pourvu qu’on ait fini le 1er cycle et qu’on ait un minimum de 17 ans. Ces exigences existent afin de circonscrire le public pour faciliter l’apprentissage, vu qu’à partir de cet âge on le considère comme un public adulte. De toute façon, même si cette délimitation est discutable, comme nous aurons l’opportunité de l’exposer au long de cette étude, officiellement le CELIN la garde pour des raisons d’organisation, particulièrement en ce qui concerne les méthodes de langues adoptées.

Par son caractère indépendant d’un curriculum lié à un cours universitaire, les apprenants s’inscrivent au CELIN pour des raisons les plus diverses, mais notamment pour augmenter leurs possibilités d’étudier à l’étranger ou pour faire du tourisme. Les motivations professionnelles pour apprendre la langue existent aussi, mais dans une proportion beaucoup moins importante, si bien que les cours sont basés sur la langue étrangère « généraliste », à partir d’un vocabulaire et d’une thématique plus étendus. Ces caractéristiques sont suivies par les apprenants de toutes les langues du CELIN.

Parmi les langues apprises au CELIN, trois figurent comme les plus cherchées et ensemble comptent plus de 60% des apprenants du centre : l’anglais, le français et l’espagnol, comme nous le montre ce tableau présentant les données référents au 2e semestre 2007 :

Tableau 2 : Données du Centre de Langues référents au 2e semestre 2007 :
Total d’apprenants Total de professeurs Total de groupes
Anglais 1208 35 92
Français 708 27 61
Espagnol 586 22 47
CELIN 3939    

Ce tableau nous montre que l’anglais est la première langue étrangère choisie par ceux qui vont au CELIN pour étudier. En effet ces chiffres ne sont pas surprenants et expriment la tendance nationale et régionale à l’étude de l’anglais, comme nous en avons parlé auparavant dans cette étude. La demande pour l’apprentissage de l’anglais dans des centres de langues est toujours stable, même si on l’étudie à l’école, souvent critiquée pour ne pas réussir à avoir des résultats concrets concernant les différentes compétences communicatives.

Ce qui surprend dans ce tableau est en fait la position du français, différemment de la tendance qu’on trouve ailleurs, de dépasser l’espagnol comme deuxième langue étrangère la plus enseignée au CELIN. Langue précédemment très étudiée au Brésil, sinon la plus recherchée dans la première moitié du XXe Siècle, le français a perdu sa place au profit de l’anglais et ensuite de l’espagnol, ce qui sera encore renforcé au moment de son entrée comme langue obligatoire dans l’enseignement fondamental public.

Mais ce qui paraît un point positif en faveur de l’apprentissage de l’espagnol peut être aussi un point plus négatif en ce qui concerne les centres des langues ce qui par conséquent peut expliquer la force du français. A la différence de l’anglais, l’espagnol est une langue très proche du portugais, à tel point qu’il est fréquent d’entendre que les Brésiliens n’ont pas besoin de l’étudier car les deux langues sont identiques. Ainsi, apparemment malgré les critiques relatives à l’enseignement des langues étrangères à l’école, il ne serait pas nécessaire pour certains étudiants d’étudier l’espagnol hors de l’école, laissant la place au français dans les centres de langues. Il est bien clair que c’est une représentation complètement erronée que les brésiliens se font de la langue espagnole, basée notamment sur le fait qu’on peut communiquer assez facilement avec des hispanophones, c’est une réalité, mais bien parler une langue exige d’autres maîtrises beaucoup plus complexes. De toute façon, nous verrons clairement dans cette étude que parfois beaucoup plus important qu’un fait est la perception et la représentation qu’on a de la situation.

Un autre facteur qui peut compter beaucoup dans ce cas est le fait que le français est une langue très cherchée comme deuxième langue étrangère ; autrement dit, elle est souvent choisie par des apprenants qui parlent déjà soit l’anglais, soit l’espagnol, et ceci est un profil caractéristique des apprenants qui vont au CELIN : ils étudient plusieurs langues et fréquentent les cours pour plusieurs années.

Après cette contextualisation de la situation de l’enseignement de langues étrangères au Brésil et plus spécifiquement au Centre de Langues (CELIN) de l’Université Fédérale du Paraná, objet de notre étude, nous ferons dans les prochains chapitres (partie II) une contextualisation de l’apprentissage de langues par rapport au phénomène de sa transposition didactique.