Composition

De tous les éléments graphiques qui doivent être mises en œuvre au moment de l’élaboration d’un matériel, la composition est peut être le plus important car elle est responsable par l’organisation et la mise en pratique effective de tous les autres éléments. Elle est essentiellement une tâche subjective, même s’il existe des règles de compositions qui serviront de base à l’établissement de la disposition du matériel.

Organisées en deux groupes, générales et spécifiques, ces règles ont comme objectif la manutention des deux éléments fondamentaux : l’unité et le rythme, où l’unité articule l’aspect harmonieux de la composition concernant l’esthétique à partir du choix des polices, des images ou des formes qui caractérisent le projet. En ce qui concerne le rythme, il est défini par la succession harmonieuse des mouvements de la mise en page. Ces facteurs essentiels sont appuyés par des recours qui permettent un développement effectif des règles générales, comme la variété, l’harmonie, l’équilibre, le contraste et la symétrie, par exemple.

Un facteur important dans la composition graphique d’un manuel est la typographie et le choix des polices qui seront utilisés dans le matériel. Ce choix est lié à l’importance de la lisibilité d’un texte.

« Uma vez que as letras são signos que representam convencionalmente sons da linguagem verbal, sua função primária é a de remeter a uma imagem visual mental padrão reconhecível pelo leitor enquanto tal. É necessário, então, apresentar determinadas formas e traços distintivos entre os diferentes caracteres, de modo a possibilitar sua identificação sem dúvidas ou confusão. A tradição tipográfica sugere três qualidades essenciais ao design de tipos: contraste, simplicidade e proporção. O uso de fontes com essas características, contudo, não basta para assegurar uma ótima legibilidade. É fundamental a sua composição no layout do texto, o contexto. » 42 (Gruszynski, 2000 : 31)

Gruszynski souligne donc l’importance d’un choix de polices qui puisse permettre une lecture facile de la part du lecteur, sans laisser des doutes ou confusions, et que cela est fait gardant trois qualités d’un design : le contraste, la simplicité et la proportion. Cette règle assurerait ainsi une facilité dans la lecture d’un texte, c’est-à-dire sa lisibilité, ce qui est encore plus important lorsqu’on considère la fonction des matériels didactiques comme c’est le cas d’un manuel, qui doit toujours privilégier l’information comme un élément essentiel et sa présentation comme un facilitateur de sa compréhension et apprentissage.

Mais l’auteur souligne aussi que le bon choix des polices n’assure pas la lisibilité d’un texte, car d’autres éléments sont en jeux : la composition du texte, son contexte. De ce fait, malgré l’éventail de combinaisons possibles touchant à l’organisation du matériel, il est incontestable que dans un manuel didactique le plus important est l’information enseignée et c’est cette information qui doit gagner une position primordiale dans la page. Pour garantir cette position, il existe une hiérarchie visuelle où les éléments plus importants doivent être bien visibles et le contenu organisé de manière logique et prévisible, ce qui aidera l’apprenant à faire attention au contenu enseigné.

En ce qui concerne le manuel analysé dans cette recherche, il existe une organisation, qui est établie de différentes manières. Nous avons déjà cité le recours de couleurs qui unie les unités qui composent le module, dans un ordre plus général. Ensuite, il est possible de distinguer une disposition interne de chaque unité, à travers l’établissement de rubriques fixes : Forum, Agir – Réagir, Connaître et reconnaître, S’exprimer, Pour aller plus loin et l’Interculturel. Dans la présentation du manuel, ces éléments sont facilement reconnaissables et apparaissent en forme de grands titres dans la partie supérieure de la feuille, ainsi que dans les marges externes des pages. Le fait que les rubriques se répètent à chaque unité proportionne à l’apprenant une sécurité nécessaire à son apprentissage, vu qu’à partir du moment qu’il reconnaît un des titres il sait ce qui sera travaillé en classe et de quelle manière il doit agir.

La composition de chaque module commence donc avec une première page composée de douze espaces carrées, dont six sont colorés et six ont des photos (trois qui se répètent) en deux tonalités différentes : une plus forte et l’autre plus claire. Les carrés colorés sont formés par différentes tonalités selon la couleur base du module et présentent le titre de chaque unité, sa page initiale, ainsi que les titres des sessions « pause-jeux », « interculturel » et « point-DELF ». Imaginée pour être le premier contact de l’élève avec la thématique du module, cette page d’introduction est confuse et polluée, spécialement à cause de la difficulté de compréhension du contenu des photos, ainsi que son rapport avec le titre de l’unité, malgré la reprise de ces images en début de chaque unité. C’est d’une certaine manière à l’enseignant de faire le pont entre les images et les contenus qui seront travaillés, établissant la bonne relation entre eux.

La deuxième page, appelée « l’univers du module », est par contre beaucoup plus propre et claire en ce qui concerne la composition graphique. Malgré la quantité d’informations, avec une mise en contexte des situations qui feront partie des trois unités qui composent le module, la page est formée par une grande illustration des personnages, leur présentation personnelle en forme de texte, ainsi que le contexte où ils sont insérés. Cette clarté est un facilitateur pour l’apprenant dans un moment important de son apprentissage où le degré de compréhension générale peut déterminer un majeur ou mineur succès dans l’enseignement.

La simplicité est aussi marquée dans les pages d’ouverture de chaque unité, en permettant que l’attention de l’apprenant soit dirigée vers ce qui est important, c’est-à-dire, vers l’information exposée. Dans ce cas, cette attention à l’information est très importante car il s’agit du « contrat d’apprentissage », un contrat didactique où l’apprenant doit prendre conscience de ce qui sera travaillé dans l’unité et s’engager dans les activités constituées pour cela. Le détaille comprend les éléments communicatif, linguistique et interculturel, ainsi qu’un cadre à la fin de la page en décrivant la situation spécifique de l’unité en question.

Dans les autres rubriques de l’unité, la composition des pages aide les apprenants dans l’organisation des contenus et des activités. Les images – photos et illustrations – servent de base pour les exercices, renforçant les informations données dans les dialogues ou dans les textes. C’est le cas, par exemple, d’une activité de l’unité 5 dans laquelle l’apprenant doit reconnaître à travers les dessins ou la photo quelques comportements culturels :

« poli ou impoli ?
1. Regardez le dessin ci-contre. À votre avis, est-ce que le geste de la petite fille est poli ou impoli ? Pourquoi est-ce que la mère lève le doigt ?
’ ‘ Gardons nos distances.
1. Regardez la photo ci-contre. Elle est prise à Paris, dans le RER, à 8 heures du matin.
a. Quelle est la distance physique entre les voyageurs ?
b. Est-ce qu’ils se regardent ?
c. Est-ce qu’ils se parlent ? » (Baylon, Campà et al., 2000a : 110)

Dans les deux cas, les éléments graphiques sont essentiels et servent à montrer de manière plus réelle à l’apprenant quelques comportements d’une communauté déterminée. Le choix entre photo ou illustration est dans ce cas probablement guidé par des raisons pratiques, considérant la possible difficulté de rencontrer une photo qui puisse représenter la situation de manière naturelle. Une autre possibilité pour le choix peut être de caractère purement esthétique, à travers le contraste de deux types d’image.

Finalement, les éléments iconiques organisent hiérarchiquement les contenus du manuel, spécialement avec le changement des polices, leurs tailles, les couleurs utilisées comme toile de fond, ainsi que la modification constante du nombre de colonnes, une ou deux, à chaque page. Ainsi, comme nous l’avons cité avant, ces éléments donnent un rythme important à l’utilisation du matériel, cassent une possible sensation de répétition et incitent l’apprenant à faire attention à ce qui est réellement important : l’apprentissage des contenus.

Notes
42.

« Vu que les lettres sont des signes qui représentent classiquement des sons de la langue verbale, leur fonction primaire est d'envoyer à une image visuelle mentale une norme reconnaissable par le lecteur tant que tel. Il faut, alors, présenter de certaines formes et de traces distinctives entre les différents caractères, afin de rendre possible son identification sans doutes ou confusion. La tradition typographique suggère trois qualités essentielles à design de police : contraste, simplicité et proportion. L'utilisation de polices avec ces caractéristiques, néanmoins, ne suffit pas pour assurer une parfaite lisibilité. Sa composition est fondamentale dans la disposition du texte, le contexte. »