Médiation

Les activités de médiation ne sont pas habituelles dans l’enseignement régulier de langues étrangères, probablement parce que c’est une activité dans laquelle l’individu est l’intermédiaire entre deux locuteurs qui ne se comprennent pas car ils parlent des langues différentes.

« Dans les activités de médiation, l’utilisateur de la langue n’a pas à exprimer sa pensée mais doit simplement jouer le rôle d’intermédiaire entre des interlocuteurs incapables de se comprendre en direct. Il s’agit habituellement (mais non exclusivement) de locuteurs de langues différentes. Parmi les activités de médiation on trouve l’interprétation (orale) et la traduction (écrite), ainsi que le résumé et la reformulation de textes dans la même langue lorsque le texte original est incompréhensible pour son destinataire. » (Conseil de l’Europe, 2001 : 71)

Ainsi que les activités d’interaction, la médiation peut être orale ou écrite, qui sont représentées par les interprétations – simultanée, consécutive et informelle – à l’oral, et les traductions – exacte, littéraire –, le résumé et la paraphrase à l’écrit. Malgré leur importance, ces activités sont assez rarement proposées dans les manuels de langue générale, spécialement du niveau débutant, pour plusieurs raisons.

Une des raisons est sans doute de caractère méthodologique ; la méthode directe et l’approche communicative, méthodologies d’enseignement de langue antérieures à l’approche actionnelle et qui sont toujours appliquées par les professeurs en classe, plus ou moins explicitement, affirmaient la nécessité de travailler la langue étrangère en classe de manière indépendante de la langue maternelle, d’éviter tout lien direct entre les deux et une possible dépendance de la langue étrangère par rapport à la langue maternelle. De ce fait, il est possible de trouver des effets directs de cette pensée dans l’enseignement/ apprentissage de langues étrangères, soit en classe – à travers le travail du professeur qui ne parle qu’en langue étrangère –, soit avec les manuels, qui évitent, par exemple, la proposition d’activités de traduction.

Une deuxième difficulté est de caractère linguistique et est liée au niveau de connaissance de langue que présentent des apprenants à ce stade de l’apprentissage, sans doute loin de l’exigence requise par une médiation de ce type. Une activité de traduction et principalement d’interprétation exige de l’individu une alternance dans les deux langues de manière aisée et précise, sans fautes, ce qui présuppose un haut niveau de connaissance linguistique, qu’on ne peut avoir que dans un niveau intermédiaire supérieur ou avancé du processus.

En ce qui concerne le manuel Forum 1, il est donc possible de comprendre l’absence totale d’une activité de médiation, soit au niveau de l’oralité, bien que l’interprétation soit une pratique complexe ; soit au niveau de l’écriture, avec la traduction ou même des activités plus simples comme c’est le cas de l’élaboration d’un résumé ou d’une paraphrase. De quelque manière, cette absence écarte le manuel, au moins dans ce thème, de la proposition établie par le Cadre Commun de Référence.