Question 2 – Questionnaire apprenant

‘Cette méthode (livre) est–elle adéquate à vos besoins ? Pourquoi ?’ ‘Non, parce qu’il n’enseigne pas bien. (Ma)’ ‘Oui, parce qu’il me semble qu’il cherche contempler différents aspects de l’apprentissage d’une langue. (Fa)’ ‘Oui, parce qu’il présente des textes, des documents sonores et de la grammaire française. (Ra)’ ‘Je crois que oui. Je ne connais pas les autres. Les professeurs sont bons. (Li)’ ‘Oui, parce qu’à chaque unité il présente un sujet différent. De cette manière, je peux amplifier ma connaissance. (Ka)’ ‘Non, les exercices pourraient être plus élaborés. (Ml)’ ‘Pas toujours, car il y a des doutes que je n’arrive pas à solutionner seulement avec l’aide du livre. (Gi)’

Au-delà de cette relation directe avec les réponses données pour la question numéro un, d’autres points méritent nos commentaires. Ils concernent l’importance du matériel comme outil d’enseignement proprement dit. La première réponse présentée ci-dessus nous montre que l’apprenant accorde une importance particulière à la méthode, et lui attribue comme première fonction celle d’enseigner la langue. Nous voyons là un indice d’apprenant qui a une motivation interne importante, au point de vouloir apprendre la langue sans l’aide du professeur, de manière autonome et autodidacte.

Il n’est pas le seul apprenant à montrer cette motivation. De la même façon, un autre apprenant affirme ne pas considérer la méthode comme motivante car « il y a des doutes que je n’arrive pas à solutionner seulement avec l’aide du livre », montrant qu’il cherche un travail individuel et autonome qui n’est pas possible avec le manuel. Comme ce manuel ne se montre pas favorable à ce type d’utilisation, l’apprenant se sent un peu frustré. Ces deux réactions confirment ainsi une vraie motivation des apprenants pour apprendre la langue française et manifestent leur mécontentement par rapport au matériel qui ne répond pas à leurs besoins.

D’autres apprenants montrent une crainte d’assumer une position en relation avec la qualité du matériel, comme nous le vérifions dans une des réponses, où la personne affirme ne pas avoir de référence pour un jugement, mais en même temps elle trouve que les professeurs sont bons. Il est possible d’imaginer deux possibilités pour cette réponse : soit l’apprenant n’a pas vraiment une opinion sur le sujet et essaye de le détourner en parlant de la qualité des professeurs, soit l’apprenant n’aime pas le manuel mais ne veut pas l’assumer publiquement et montre quand même que le cours a des qualités, mais qui sont liées au professeur. Culturellement, cette deuxième possibilité est aussi acceptable que la première, où l’individu ne veut pas créer un conflit avec l’autre, dans ce cas avec le chercheur qui va analyser les réponses.

Nous reprendrons plus tard la discussion concernant cette caractéristique culturelle des brésiliens, plus précisément au moment de l’analyse de la réaction des apprenants face à la pratique de la classe. À part ces questionnements, la plupart des réponses sont donc positives par rapport à l’adéquation de la méthode aux besoins des apprenants.

Dans la question 3, par contre, nous voyons un changement dans cette certitude montrée pour les deux premières réponses. Quand on demande à l’apprenant si lui, il se sent motivé pour apprendre à travers les activités présentées dans la méthode, la proportion de réponses positives descend et les opinions se montrent plus équitables :