Question 8 – Questionnaire apprenant

‘Croyez-vous qu’il y a des activités dans la méthode dont on puisse « se dispenser » ? Lesquelles et pourquoi ?’ ‘Oui, tel que la rédaction de petites annonces à un journal en cherchant quelqu’un, ce serait plus intéressant si c’était de petites annonces pour louer ou vendre un immeuble ; des activités pour trouver dans un texte des verbes dans une conjugaison déterminée. Il pourrait y avoir d’autres textes combinés avec des images, etc. (Mo)’ ‘Non, tout est essentiel. (Ka)’ ‘Oui, « pause-jeux ». Mais je renforce que cela dépend de l’âge des apprenants. (LE)’ ‘Oui, les exercices mal formulés du manuel, qu’à mon avis n’ajoutent pas aucune valeur et ne font que nous ennuyer et fatiguer. (Ma)’ ‘Non, toutes les activités doivent être maintenues car chacune a une fonction dans la méthode, visant la formation en langue française.(Ju) ’ ‘Non, je crois que toutes les activités remplissent une séquence pour l’apprentissage de la langue. (Ra)’

Nous pouvons repérer que la quantité de réponses négatives à la question posée n’est pas négligeable, mais au contraire très importante et représentative d’une pensée préconçue concernant la fonction et la place du manuel et des matériels didactiques en classe. Autrement dit, cette idée qu’on ne doit pas enlever des activités proposées dans un manuel est véhiculée par un discours assez courant à l’école mais qui se montre comme vraiment contradictoire à la liberté de la pratique de l’enseignement préconisée par la didactique depuis plusieurs années.

Le raisonnement qu’on trouve dans ces réponses négatives est une conception très fortement liée à l’écrit, où on considère que tout ce qui est écrit, formalisé, édité et publié est correct et idéal ; c’est une vision très présente dans l’inconscient collectif et qui gagne encore plus de force quand on se réfère à un matériel didactique, vu à l’école comme le détenteur d’un savoir indubitable et incontestable par l’apprenant et même parfois par le professeur.

Comme nous l’avons déjà remarqué antérieurement, cette position prise par le manuel devient plus accentuée lorsqu’on parle de l’enseignement de langues étrangères, spécialement car les références, soit pour le professeur, soit pour l’apprenant, sont très loin de sa réalité. Ainsi, la méthode apparaît comme la principale et parfois unique source fiable pour l’apprentissage de la langue, lui donnant un caractère encore plus significatif et expliquant donc la réaction des apprenants.

À partir de ce que nous avons vu dans l’ensemble des réponses des apprenants, les activités et reformulations apportées par les professeurs sont reçues de manière très positive et motivante ; à la suite nous irons donc analyser cette réaction en classe, à partir de quelques extraits enregistrés pendant des séances qui se sont déroulées au CELIN.