5.2 Comment les apprenants réagissent-ils aux modifications du manuel ?

Les réactions que nous pouvons observer de la part des apprenants sont les plus diverses et montrent la difficulté d’un processus de transposition didactique. Lorsqu’un professeur prépare une séance pour un groupe, il doit mettre en relation plusieurs facteurs très différents entre eux et qui sont parfois même contradictoires, pour que son but de faire apprendre la langue étrangère à ses élèves soit atteint de la meilleure façon et efficacité possible.

Par contre, la présence de l’apprenant en classe n’est évidemment pas « superficielle » ou « circonstancielle », bien au contraire, elle est essentielle et devient l’objectif central du travail de l’enseignant en classe, surtout à partir des années 80, avec l’approche communicative dans la méthodologie de langues et son recentrage sur l’apprenant, qui commence à jouer un rôle plus actif dans la situation d’apprentissage. Ses motivations et intérêts sont donc pris comme sources pour la mise en pratique d’une classe efficace et attrayante, en même temps que méthodologiquement moderne et actuelle.

Pourtant, les idées du professeur ne peuvent pas toujours être que des bonnes idées, vu que quand on parle de motivations il s’agit bien de quelque chose de très variable, dépendant parfois même de l’état d’esprit de l’individu certains jours de classe, les problèmes éventuels qu’il a pu avoir, sa condition physique et mentale, etc. Autrement dit, la situation d’apprentissage est toujours imprévisible, même si on considère toutes les possibilités de réactions que les apprenants peuvent avoir.

Ainsi, au moment de la transposition didactique, le professeur se munit de toute son expérience personnelle, ainsi que sa connaissance des apprenants – quand il les connaît déjà suffisamment – ou la représentation qu’il a du groupe, pour imaginer leurs intérêts, sélectionner les activités et les mettre en cours, en ayant comme objectif final, bien évidemment, leur participation active et leur engagement dans ce qui leur a été proposé.

Mais l’imprécision du résultat de la classe est dû aux facteurs psychologiques qui jouent un rôle principal au moment de la mise en œuvre de ce qui a été originairement prévu, ainsi qu’à l’ouverture donnée à la participation active de l’apprenant. L’enseignant perd en effet le contrôle absolu – même si c’est irréel – des événements de la classe et vient à le partager avec ses apprenants, gardant quand même la priorité que lui donne le contrat didactique et la connaissance des objets d’enseignement.

Pour repérer ces différentes possibilités de réactions des apprenants en classe, nous verrons donc quelques interactions qui pourront nous éclairer sur les résultats divers que les propositions des enseignants peuvent produire dans la pratique.