6-1-2- Procédure, variables et hypothèses

L’enseignante proposait cette tâche en la présentant oralement comme une tâche de français, de mathématiques ou de jeu, l’exercice étant le même quelles que soient les conditions. Le temps était contrôlé, c’est-à-dire en respectant une séquence habituelle de cours.

Nous avons donc trois variables indépendantes qui sont l’habillage de la tâche selon trois modalités : la tâche est présentée comme une activité de français, de mathématiques ou de jeu.

Les variables dépendantes sont la performance aux énigmes, dans la recherche générale, avec un codage à la fois des performances globales et par énigmes, de 0 pour aucune énigme résolue, à 3 pour la résolution des trois énigmes. Ces énigmes sont de niveaux de difficulté différents, et sur trois registres :

  • l’énigme 1 est simple, sur un registre textuel (jeu de mots)
  • l’énigme 2 est difficile, sur un registre logique, faisant appel à la division
  • l’énigme 3 est d’un niveau intermédiaire, typiquement mathématique et scolaire, ce qui la différencie de l’énigme 2

Une fois l’exercice terminé, l’enseignante distribuait un questionnaire aux élèves, afin d’évaluer l’activité, avec une notation sur 10. Le questionnaire portait sur l’appréciation de l’activité avec trois items traitant de l’amusement, la facilité et l’intérêt ; et trois questions plus en lien avec l’engagement dans la tâche : la concentration, l’ennui et la motivation à refaire cette activité.

En ce qui concerne l’ennui, nous faisons l’hypothèse qu’il est utilisé par les élèves en fonction de variables positionnelles : être un garçon ou une fille, et selon l’habillage de la tâche. Plus précisément, que l’ennui est évoqué par les élèves lorsqu’ils et elles sont en situations scolaires « extrêmes » ; mais également en fonction du contexte scolaire (selon la hiérarchie des matières scolaires). Ainsi, nous nous attendons à un effet principal du sexe de l’élève, à savoir que les garçons déclarent plus d’ennui que les filles.

Ensuite nous avançons l’hypothèse selon laquelle l’habillage de la tâche a un effet principal sur l’ennui, à savoir plus d’ennui déclaré en habillage de la tâche « français » que « mathématiques », en fonction de la hiérarchie scolaire des matières scolaires, et la forte valence sociale des sciences dans le système scolaire, et ce dès l’école primaire. Concernant la performance globale aux trois énigmes, et en lien avec les hypothèses précédentes, nous faisons l’hypothèse d’un effet de l’habillage de la tâche, en termes de pression évaluative et de stratégie de résolution. Plus précisément, nous nous attendons à une meilleure réussite totale en mathématiques, puis en français, qui sont deux matières scolaires, et enfin en jeu.

Enfin, nous nous attendons à dégager un lien entre la performance globale aux énigmes, et l’ennui déclaré, à savoir un ennui plus déclaré en cas d’échec aux énigmes.