7-2-4- Représentations différenciées selon le sexe et le niveau des élèves

Nous nous sommes dans un premier temps penchées sur la structuration lexicale des enseignant-e-s, lorsqu’ils et elles avaient comme induction le relevé de notes d’un garçon en difficulté.

L’ennui est bien au centre (s’ennuie et ennui). On trouve toujours le plus souvent associé et le plus spontanément la problématique de la difficulté (en difficulté). Nous avons fait la distinction entre ennui et amotivation qui selon certains auteurs peuvent être assimilés (Lieury et Fenouillet, 2006). A travers ces associations, il est plutôt question chez les enseignant-e-s d’un manque de motivation, qui positionne alors l’ennui comme une phase transitoire. En case 4, on trouve la passivité, posture scolaire, que l’on peut rapprocher d’inattentif et distrait. L’élève en difficulté est associé à un élève qui n’est pas scolaire. Ils et elles évoquent au niveau pédagogique d’abord les difficultés écrites, mais également EPS point fort. Même en difficulté, nous l’avons mentionné, l’enseignant-e valorise les réussites.

Dans les représentations ambiguës, sont citées les difficultés (difficultés, difficultés compréhension, lacunes), qui ont trait à la pédagogie. Puis des causes que l’on peut qualifier de plus cognitives et en lien avec l’élève lui-même (concentration). Et toujours une référence au point fort du relevé de notes avec sportif.

La case 3 est assez semblable à la case 2, avec une référence aux compétences scolaires (beaucoup de compétences Non Acquises, grosses difficultés). Ensuite en termes plutôt cognitifs peu motivé, et plus en lien avec l’élève lui-même rêveur. Il est aussi évoqué la question des besoins, et enfin toujours au niveau d’une valorisation de l’élève lecteur.

Lorsqu’il s’agit des relevés de notes de filles en difficulté, on obtient la structuration suivante :

Pour décrire les relevés de filles en difficulté, on peut d’abord observer que l’on a plus de termes. En case 1, on trouve toujours la question de la difficulté, renforcée par en difficulté. Puis ennui, et un peu plus loin s’ennuie. Contrairement aux associations fournies pour le relevé des garçons, la motivation (manque de motivation, démotivation ou pas motivation), n’est pas mentionnée. Par contre, pas intéressé est cité. De même, on trouve difficultés de compréhension et concentration, ce qui n’était pas le cas avec les associations réalisées pour les garçons.

En zone périphérique, sont évoquées les compétences acquises en Cycle II, que l’on peut rapprocher d’investi en EPS, là encore dans une dynamique de valorisation de l’élève, qui d’ailleurs est qualifié de moyen. Les seules difficultés évoquées sont en termes de difficultés d’abstraction. On ne trouve toujours pas de référence au champ de la motivation, mais encore une fois le champ de l’intérêt avec le désintérêt. Contrairement aux relevés des garçons, les associations réalisées sont très majoritairement en lien avec la personne, plus qu’avec la position de l’élève ou avec la pédagogie : rêveur, discret, étourdi, distrait, inattentif.

Les cases plus floues fonctionnent plus sur un système double, comme nous l’avons souligné pour le traitement de l’ensemble des relevés avec des élèves en difficulté et en réussite. La case 2 fait plutôt référence aux différentes façons de décrire un élève, c’est-à-dire soit en fonction de sa position dans l’espace scolaire (faible), soit plutôt au niveau pédagogique et en termes de compétences (lacunes, sportif, peu compétences acquises), soit sur un niveau dégagé de l’école et l’élève, et en lien dans ce cas au sens de l’école.

Lorsqu’il s’agit d’un relevé qui appartient à un garçon en réussite scolaire, on trouve toujours le qualificatif de bon élève, suivi de s’ennuie (un état). Puis la question des compétences, avec compétences globales acquises. Ensuite, l’élève est décrit, là encore de façon personnologisante : sérieux, polyvalent, intelligent et complet, même s’il s’agit, comme dans le cas de travailleur que nous avons souligné précédemment, de termes issus d’un discours scolaire. En périphérie est cité l’ennui, puis le fait d’être précoce et à l’aise. On retrouve la question de la motivation (manque de motivation) reliée à l’ennui chez les garçons, et enfin, des termes qualifiant l’élève : homogène, littéraire, efficace et inattentif. Le système d’explication est là encore assez interne à l’élève, aussi bien dans les termes les plus souvent cités et le plus spontanément, comme intelligent, mais également en périphérie (précoce).

Les zones plus floues font référence à des compétences personnelles, à la réussite globale ou au comportement. Il n’est pas fait mention d’une réussite particulière ou d’une acquisition, contrairement aux cas d’élèves en difficulté, où les enseignant-e-s énumèrent les points acquis et à acquérir.

Lorsqu’il s’agit de filles en réussite, là encore, quantitativement, on a plus de termes énumérés. Mais par contre, assez peu de termes sont récurrents et souvent cités, puisque nous n’en avons que 3. L’élève est bon élève, scolaire, et a acquis les compétences globales. Il n’est fait ni référence à l’ennui, ni à des explications personnologiques, comme c’est le cas pour les garçons, mais seulement aux compétences et le fait, à travers scolaire, que le « métier d’élève » est en quelque sorte maîtrisé.

En périphérie, on trouve un certain nombre de termes décrivant cette fois l’élève de façon intrinsèque et comportementale : polyvalent, précoce, travailleur, distrait, étourdi, assidu, homogène, passivité, rapide. Et au niveau des résultats : pas difficultés particulières, bons résultats, très satisfaisant.

Dans les zones floues ou ambiguës, l’ennui est cité en case 2, ainsi que des caractéristiques comme rêveur, facilités, sérieux et appliqué. Dans la case 3, le manque de motivation est évoqué, et les autres termes vont dans le sens d’un sérieux dans le travail, et d’une réussite par le travail, conformément à la case 1 : à l’aise, complet, en réussite, compétent, satisfaisant, en avance.