9-3- Conclusions et discussions : trois profils d’élèves qui s’ennuient à l’école

9-3-1- Positionnement des variables observées

Il ressort de cette analyse trois Classes, articulées autour des deux variables du niveau des élèves, ce qui n’a rien d’étonnant, le niveau scolaire étant le plus discriminant en termes de catégorisations. C’est d’ailleurs sur cette variable que le corpus a d’abord été découpé, pour ensuite réaliser un second découpage à l’intérieur de la Classe, qui regroupait les sujets ayant décrit un relevé issu d’élèves en difficulté. Le poids des Classes 1 et 3 équivaut presque au poids de la Classe 2, même si celle-ci reste plus lourde. Le découpage est alors le suivant :

Figure 19 : Les trois profils d’élèves qui s’ennuient selon le découpage du corpus par co-occurrences
Figure 19 : Les trois profils d’élèves qui s’ennuient selon le découpage du corpus par co-occurrences

Le système de représentations des enseignant-e-s face à l’ennui dans le système scolaire est d’abord binaire, mais peu significatif dans cette recherche puisqu’il s’agit d’une donnée inductive. En revanche, il comprend un champ représentationnel regroupant le profil d’élèves en difficulté, ce qui signifie qu’il y aurait un système de représentations de l’ennui pour les élèves en difficulté. Alors que lorsqu’il s’agit d’élèves en réussite, nous avons deux champs représentationnels qui se distinguent, que l’on pourrait résumer ainsi :

Figure 20 : Représentations différenciées de l’ennui en contexte de réussite
Figure 20 : Représentations différenciées de l’ennui en contexte de réussite

Cependant, il semble assez difficile de distinguer au sein de ces deux cheminements de pensée quels sont le ou les critères qui font basculer l’un ou l’autre des raisonnements vers l’un des deux champs représentationnels. En effet, nous l’avons souligné, aucune variable signalétique enregistrée en fonction du sexe de l’élève n’est très significative. Cela voudrait alors dire que le sexe n’est pas discriminant dans ces deux catégories de « bons élèves », ce qui, nous l’avons souligné, n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de profils en difficulté scolaire, où l’on trouve la variable « fille ».

C’est ce qu’illustre bien la représentation graphique de l’Analyse Factorielle des Correspondances :

Figure 21 : Analyse Factorielle des Correspondances en corrélation des variables
Figure 21 : Analyse Factorielle des Correspondances en corrélation des variables

On distingue nettement l’opposition entre la Classe 2 (verte), avec la variable « Difficulté », et la Classes 1 (rouge) avec les élèves « précoces », et la Classe 3 (bleue) des élèves  « bons » eux aussi. On observe cependant un rapprochement entre fille/ difficulté qui appartiennent à la même Classe, et garçon/bon, dans les deux autres Classes, mais qui, rappelons le, regroupent la même variable de niveau scolaire. On pourrait alors penser que lorsqu’il s’agit d’un élève surdoué, ou précoce intellectuellement, les représentations que les enseignant-e-s ont d’un ou une élève qui s’ennuie ne sont pas genrées. L’idéologie du don qualifierait alors un profil d’élève, garçon ou fille, et permettrait d’une certaine manière d’« écarter » ces élèves. Une sorte de niveau intermédiaire, regrouperait ensuite les variables « bon » et « garçon », et serait alors plutôt en opposition avec « difficulté » et « fille ».