9-3-2- Position des Classes et principaux mots spécifiques

Les mots spécifiques à chaque Classe et leur représentation graphique nous offrent des réponses concernant ces trois positions :

Figure 22 : Analyse Factorielle des Correspondances en corrélation des variables et mots spécifiques
Figure 22 : Analyse Factorielle des Correspondances en corrélation des variables et mots spécifiques

L’opposition entre les élèves en difficulté et les élèves que l’on nommera « précoces » est très nette, et la variable « bon » appartenant à cette Classe est située dans la partie inférieure du graphique. La Classe 3, regroupant ce que l’on a nommé les « bons élèves à risque », tient bien, quant à elle, cette position d’entre-deux.

La projection graphique des mots spécifiques de la Classe 2 (verte) résume nos analyses : nous avons affaire à un profil d’élève filles en difficulté, ayant des lacunes. Le terme de remédiation est présent, ainsi que le soutien et l’aide. Il y a donc bien une représentation de l’élève autour du manque, afin de l’aider, mais les parents sont aussi présents. Nous l’avons vu, dans ce cas, il s’agit soit de proposer des exercices de remédiation au sein du groupe classe, soit de faire intervenir une aide extérieure. A l’opposé, on aura tendance à proposer, à s’adapter à l’élève « précoce », par exemple avec des exercices. Ce dernier n’est pas dans le manque mais la facilité, et l’ennui est le plus signifiant.

Au milieu, même si le nuage est plutôt à droite, ce qui oppose bien les « bons » des « en difficulté », l’élève « à risque » est le reflet d’un vocabulaire très scolaire, en termes de bilan scolaire comme nous l’avons souligné : acquérir, compétent, voie. On pourrait alors penser que la dichotomie issue de représentations historiques de l’ennui autour d’inné vs acquis prendrait sens à l’intérieur même de la catégorie des bons élèves. Ce qui ferait alors basculer les représentations des enseignant-e-s ne serait pas le fait de commenter un relevé d’un ou une élève au sein des « bons » élèves, mais plutôt au niveau de la lecture du relevé. On pourrait alors penser que les enseignant-e-s, et cette fois-ci plutôt sur un plan professionnel, auraient deux systèmes d’analyse, deux grilles de lecture. L’une, pour schématiser, autour de l’analyse des « croix » (on trouve dans cette Classe VA, qui signifie en Voie d’Acquisition, comptabilisé comme une forme, Chi2 = 20), donc très scolaire, sur les compétences et les acquisitions. Mais l’acquis reste cependant peu stable et demande une certaine vigilance et du travail.

La seconde vision serait plus globale, ce qui est confirmé par la présence de commentaire, qui fait bien alors référence au commentaire écrit sur le relevé. On se situe alors sur un versant plutôt « inné », d’où les absences significatives comme nous l’avons souligné de l’acquisition, des compétences. Et cela confirme le schéma récapitulatif des deux profils d’élèves en réussite.

Comme nous l’avons déjà dit, toute pensée de type innéiste pose problème dans le champ éducatif. En effet, il est dans une certaine mesure « rassurant » que la catégorie des « bons » élèves se divise en deux sous-catégories, sinon cela signifierait que lorsqu’un ou une bonne élève s’ennuie, l’enseignant-e n’a pas de recours pédagogique ou didactique dans ce type de situation.