Partie 4 : l’ennui thema : consequences et perspectives dans le champ educatif

Nous avons mis en évidence une utilisation de l’ennui dans le champ scolaire, en lien avec des variables de type positionnelles, et les conséquences que cela provoque alors dans les représentations que les enseignant-e-s en ont. Notre pré-requis face à ce terrain en particulier, est de considérer l’école et le système scolaire de manière plus large, comme un « microcosme social », justifiant ainsi notre souhait de rester dans une vision holistique. De plus, nous avons pu observer le « traitement » qu’a subi cet objet de recherche jusqu’à présent, changeant régulièrement de champs d’application, et par là même de méthodes d’investigation. Nous avons tout au long de ce travail mis en place un cheminement évolutif, en prenant en considération les observations et les conclusions que nous avons dégagées des différentes études menées. Nous avons également adapté notre méthodologie, en termes de progression, en fonction des facettes de l’objet.

La première partie de ce travail a été consacrée à la réalisation une recherche de type documentaire, dans une perspective historique, avec pour objectif de mettre à jour une structure de l’ennui comme objet scientifique, en l’articulant au sens commun. Mais nous avons rapidement été contrainte de prendre en compte la réalité du terrain, relativement difficile d’accès, et très « formalisée » au niveau du discours. En d’autres termes, il paraissait assez peu réaliste de mettre en place par exemple uniquement des entretiens au regard des refus en termes de « planning », ou bien des observations. C’est pour pallier à ces différents obstacles que nous avons développé une triangulation méthodologique, afin d’appréhender toute la complexité de cet objet, en le « cernant » à plusieurs niveaux, puis en recoupant les différentes données recueillies. La triangulation des méthodes, mais aussi des données qualitatives et quantitatives permet alors de démontrer la profondeur et la validité des résultats obtenus (Denzin, 1989 ; Denzin et Lincoln, 1998). Flick (2006) dégage trois types de résultats dans la combinaison de données quantitatives et qualitatives : des résultats convergents, des résultats complémentaires, et des résultats divergents ou contradictoires. Au niveau de notre objet de recherche, il était tout à fait prévisible que l’on obtienne un certain nombre de résultats contradictoires, mais la triangulation permet alors d’apprécier, de mesurer les variations, et d’en proposer une analyse plus fine.