Chapitre 12 : Représentations de l’ennui et attributions : perspectives dans le champs éducatif

Nous avons pu mesurer toute la complexité véhiculée par l’ennui, à la fois dans sa définition, mais également dans l’utilisation dialogique qui en est faite dans nos sociétés, depuis toujours. C’est pour cette raison que la théorie des représentations sociales nous a paru le plus pertinent, afin d’offrir une vision holistique de l’ennui, dans notre cas, s’appliquant au champ éducatif. En effet, la vision ternaire proposée par Moscovici (1984) correspond bien à notre objet qu’est l’ennui, situé comme médiateur dans un système qui se décline de manière dialogique dans une triade.

Le fil conducteur de l’ennui est qu’il s’agit d’un objet constamment remanié, re-théorisé, en fonction des idéologies dominantes dans les sociétés, comme nous l’avons bien mis en évidence, et se déclinant toujours entre l’individuel et le groupal, les deux en parallèle parfois, comme alternative à un entre-deux. En effet, nous avons pu noter que l’ennui prenait particulièrement sens lorsque l’individu, ou la société de manière plus élargie, est en crise : crise existentielle à l’adolescence, crise idéologique dans les civilisations occidentales. Il devient alors révélateur, mais également porte parole.