L’artiste

Faisons tout d’abord connaissance avec le peintre Renou, puisque ses autres occupations et intérêts sont étroitement liés à sa formation artistique. Né en 1731, il fait ses premières études aux Jésuites et, par la suite, au collège des Quatre-Nations, ou il acquiert des connaissances de rhétorique. Son ami Ponce souligne l’ambition qui anime le jeune Renou‘  : ’“‘ L’amour des lettres, celui de la gloire stimulant ses efforts, il fut toujours le premier, ou au moins le second de sa classe : distingué également dans tous les concours, il obtint souvent des couronnes à l’Université ’”1086.‘ ’Henry Jouin sourit à ces remarques et, tout en prenant distance par rapport à l’enthousiasme de Ponce, ajoute son grain d’ironie: “‘ Voilà de belles promesses. Au Collège des Quatre Nations, où il avait fait sa rhétorique, Renou ’ ‘ était en mesure de tenir la plume. Nous l’avons dit : parisien et lettré ’”1087.

Quant au choix de la carrière artistique, les deux auteurs ont sur ce point aussi des opinions différentes. Selon Ponce, Renou entreprend le métier de peintre poussé par un‘ ’“‘ penchant irrésistible ’”‘ ’pour les arts du dessin, idée qui est vite adoptée par un autre contemporain, le graveur Jean Georges Wille, qui écrit à propos de Renou dans une note de ses‘ Mémoires : ’“‘ Un goût irresistible pour la peinture lui fit embrasser la carrière des arts ’”1088 ’et recopiée telle quelle par la Biographie universelle ’de 1824 :‘ ’“‘ (…) un penchant irrésistible, qui portait son génie vers les arts du dessin, le décida pour la peinture ’”1089 ’Henry Jouin est loin de partager cette image enchanteresse d’amour irrépressible qui aurait emporté le jeune parisien instruit : “‘ Selon toute apparence, ’remarque-t-il‘ , Renou ’ ‘ négligea de penser longuement à sa vocation. Le premier caprice décida de sa destinée, un événement fortuit, dont la date coïncide avec les derniers jours d’étude de notre écolier, a bien pu le détourner de la culture des lettres pour l’incliner vers la pratique des arts ’”1090.

Ce serait donc l’impatience qui lui est propre et la quête de réputation et de fortune qui poussèrent le jeune Renou vers la carrière des arts. Selon Henry Jouin, un événement qui ne saurait ne pas avoir marqué l’imagination du jeune parisien instruit, ambitieux et avide de célébrité est la construction du château de Bellevue, achevé en 1750, pendant que Renou accomplissait ses études. Elevé dans le temps record de vingt-neuf mois, sur la commande de Madame de Pompadour, les travaux du château employèrent douze des maîtres les plus connus du moment, et malgré les accusations de gaspillage adressées à la commanditaire, les artistes sont portés aux nues.‘ ’C’est un tel exemple d’éclat attaché à la condition de peintre qui, observe Henry Jouin, a pu déterminer le jeune Renou à prendre les pinceaux.

Et pour continuer avec le jeu des fausses coïncidences, le biographe rappelle que le peintre Jean-Baptiste Pierre, qui allait devenir le premier maître de Renou, faisait partie des douze artistes célébrés, employés à Bellevue. Le biographe commente ainsi le choix de Renou : “‘ Le courant l’emporta. Il eut l’espoir de conquérir sa part de réputation, d’honneurs, de fortune, s’il se donnait à l’art. Avec la promptitude, pour ne pas dire la précipitation qu’il apportera dans ses entreprises, il s’en va frapper à la porte du peintre Jean-Baptiste Marie Pierre ’”1091. ’Celui-ci, remarque Henry Jouin, incarne à l’époque, aux yeux de son élève, l’idéal de peintre célèbre, qui, sans être doué d’un grand talent, possède la richesse, les titres, les commandes, la distinction et la gloire, et tout ceci, sans la moindre trace d’effort : “‘ C’est à peine si la cour et la Ville lui laissaient le temps de désirer un titre, une fonction, une commande enviable : il obtenait toutes choses par enchantement ’”1092 ’Le jeune Antoine Renou est ainsi décrit comme mû par un fort désir d’apparence et de visibilité et par un penchant pour la légèreté, voire la frivolité et le caprice, si caractéristiques d’ailleurs de son temps.

Et pourtant, nous allons l’apprendre au fur et à mesure, Renou s’échappe toujours élégamment aux lectures univoques de sa personnalité. S’il admire la facilité et le succès de son maître, Pierre, il semble à la fois à la recherche de quelque chose de différent, ce qui le pousse à continuer ses études dans l’atelier de Joseph-Marie Vien. Comme l’observe Nicolas Ponce, Renou passe de l’atelier de Pierre à l’école de Vien. A la différence de Pierre, Vien possède, pour citer Henry Jouin, une ‘ doctrine1093, ’réunissant l’étude de la nature et la passion pour l’antique, découverte durant son voyage à Rome et renforcée par son protecteur, le comte de Caylus. Qui plus est, Vien transmet ses principes sur les arts à un nombre important de jeunes peintres de l’Académie, dont plusieurs s’affirment avec succès aux Salons de peinture des années 1770 et 1780 : Jean-Baptiste Regnault, François-André Vincent, Pierre Peyron, Jean-Joseph Taillasson, pour finir avec celui qui allait devenir le plus célèbre entre tous, Jacques-Louis David

Le premier fruit des études artistiques d’Antoine Renou est un ouvrage intitulé‘ Abraham conduit Isaac pour l’offrir en sacrifice, ’qui obtient en 1758 le second grand prix de peinture. Fondés sur la conviction que la compétition (ou‘ ’“‘ l’émulation ’”‘ , ’pour parler comme les contemporains de Renou) stimule l’apprentissage, et que pour aiguillonner les jeunes élèves, il faut les tenir dans un perpétuel état de tension, les concours d’émulation de l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont le Grand Prix, qui date de 1654, constituent des instruments importants de son appareil de formation. Ceux-ci servent à stimuler l’ambition et l’orgueil des artistes, afin de les pousser vers leur réalisation artistique, ou, comme le rappelait Cochin dans un discours, “‘ L’homme, surtout dans sa jeunesse, où la raison n’est pas encore formée, a besoin d’être excité au travail, par l’aiguillon de la gloire ’”1094. ’Nicolas Ponce estime que le premier succès d’Antoine Renou est dû à ses “‘ rapides progrès ’”‘ ’sous les yeux d’un maître aussi habile que Vien, et ne doute pas que le jeune se trouvait en chemin pour le premier prix. En revanche, Henry Jouin souligne de nouveau le caractère instable et impulsif de Renou, constamment entraîné par le vent de la fortune, qui exclut, selon lui, toute capacité d’application à long terme :‘ ’“‘ Pourtant il n’obtiendra jamais le grand prix. C’est le mal connaître que de l’estimer capable de perséverance ’”1095.

Si Renou interrompt sa course au premier prix au sein de l’Académie, c’est qu’on lui propose entre temps le poste de premier peintre à la cour de Stanislas Leczinski, qu’il occupe de bon gré entre 1760 et 1766. Forcé d’abdiquer la couronne de Pologne, le roi octogénaire se réfugie à Lunéville, dans le duché de Lorraine. Ce roi instruit, explique le secrétaire Jouin, qui maintient un commerce épistolaire avec Rousseau, Voltaire et Montesquieu a besoin, à sa cour, d’un peintre “‘ jeune, intellligent, instruit et de bon ton ’”‘ , ’et Renou ne manque pas l’occasion d’acquérir un titre très envié par tous les artistes de son temps, source sûre d’honneurs et de fortune. “‘ Renou ’ ‘ cède au mirage ’”‘ , ’commente, non sans ironie, Henry Jouin. D’une part, l’absence totale de traces de Renou dans les archives du duché de Lorraine, ainsi que dans les mémoires de l’Académie de Stanislas constitue la preuve incontestable de son inaction artistique pendant les six années passées à Lunéville‘ .

Le biographe conclut qu’à la cour de Stanislas, Renou remplit le rôle de maître du palais ou de chambellan, plutôt que celui de Peintre du roi. Il imagine que l’artiste délaissa complètement sa palette et les pinceaux, et suivit librement ses dispositions naturelles pour‘ ’“‘ le rire, le mouvement, ’ ‘ l’improvisation, l’élégance ’”‘ , ’au détriment de sa gloire de peintre, qui‘ ’“‘ impose au temps par des productions réfléchies et d’un style élevé ’”1096. ’Bref, c’est pendant cette période que Renou exprima le mieux ses qualités d’homme de cour et Henry Jouin admet que cette position lui sied à‘ ’merveille :‘ ’“‘ J’aperçois Renou ’ ‘ homme de salon, danseur, poète, comédien. Il m’apparaît comme le type du courtisan de bon aloi. C’est un duc d’Antin sans les bâtiments et sur une scène moins vaste que Versailles ’”1097 ’Quant à Nicolas Ponce, il parle également du séjour à Lunéville comme d’une période heureuse pour Renou, pendant laquelle il parvient à mettre en valeur la diversité de ses qualités :

‘(…) vers l’an 1760, il fut appelé à la cour du roi Stanislas, avec le titre de peintre de ce prince, auprès duquel il jouit de toute sa considération ainsi que de tous les avantages que ses qualités personnelles devaient lui faire obtenir. Estimé, recherché de toute la cour, distingué par un prince dont les malheurs avaient rendu les vertu et la bonté encore plus intéressantes, M Renou se trouva en quelque sorte nécessaire à cette cour par la diversité de ses talents. Doué d’une belle figure, d’une taille avantageuse et d’un bel organe, ce ton de la bonne société, qui semblent distinguer particulièrement les Français du XVIIIe siècle, il brillait également à Lunéville, soit qu’il prît le masque de Thalie, la lyre d’Anachréon, ou le pinceau d’Apelles1098.’

Une petite cour comme celle de Lorraine est le théâtre idéal pour faire briller les talents de Renou. Aucun mot, chez Ponce, au sujet du délaissement de la peinture par son ami pendant les six ans passés auprès du roi de Pologne. Au contraire, il fait l’énumération élogieuse de ses qualités, le faisant apparaître comme un personnage hautement éclectique, capable d’endosser avec facilité et raffinement un grand nombre de masques. Bien que guidés par des points de vue différents, les deux biographes peignent Renou comme un homme baroque, inquiet et curieux, instruit et vivace, guidé par le caprice et l’impatience, entraîné par les événements fortuits et les coups de fortune, versatile, passionné par les multiples métamorphoses et les jeux de masques, doué de légèreté et d’élégance, maître dans l’art de l’improvisation et du badinage agréable. Personnalité de caméléon, figure changeante et contradictoire, Antoine Renou est l’homme de tous les mirages et de toutes les fictions de son temps. S’il ne cesse de plaire et de suprendre c’est qu’il possède une grande facilité de passer d’un monde à l’autre, de parler de plusieurs voix et de changer de masque, selon les circonstances. Henry Jouin décèle, dans le profil spirituel de Renou, réalisé par son supérieur, Cochin1099, l’essence de sa personnalité :

‘La tête est celle d’un homme avisé, intelligent, prompt à l’action, mais le front fuyant décèle une volonté mobile. Le nez, aux ailes légèrement ouvertes, porte l’indice d’une irritabilité mal contenue. Tel que nous le montre Cochin, le peintre-écrivain paraît avide de se produire et de prendre parti. On dirait l’auditeur attentif d’une discussion qui l’intéresse et à laquelle il va se mêler tout à l’heure avec vivacité1100.’

Lorsque Stanislas s’éteint en 1766, le rideau tombe sur la scène de Lunéville et l’ancien Peintre du roi doit abandonner son poste douillet, pour reprendre ses pinceaux et retourner à toute allure à l’Académie. “‘ Stanislas, fort avancé en âge, paya le tribut à la nature, et notre jeune artiste, forcé de renoncer aux douces illusions que son séjour à la cour avait pu lui faire naître, revint à Paris (…) ’”‘ , ’note le graveur Ponce. Selon Henry Jouin, la brusque fin des espoirs de courtisan d’Antoine Renou est une nouvelle occasion pour mettre en évidence la promptitude opportuniste qui l’anime en toute circonstance. “‘ Sans perdre de temps, ’remarque le biographe,‘ il reprend ses pinceaux, couvre prestement quelques toiles, et, se réclamant du patronage de ses anciens maîtres Pierre ’ ‘ et Vien ’ ‘ , on le voit porter à l’Académie de peinture un certain nombre de ses ouvrages ’”1101

A peine rentré de Lorraine, il se fait agréer par l’Académie, dans la séance du 6 septembre 1766, présidée par Christophe-Gabriel Allegrain, avec un ouvrage intitulé‘ Jésus-Christ à l’âge de 12 ans, conversant avec les docteurs de la loi, ’destiné à l’église du Collège de Louis-le-Grand, aujourd’hui perdu. Une fois le premier pas franchi à l’intérieur de l’institution académique, Renou acquiert le droit d’exposer au Salon, les années suivantes étant d’ailleurs les plus fécondes en termes de productions artistiques. C’est à cette même époque qu’il reçoit sa première charge académique : la rédaction des livrets des expositions du Louvre. Pour expier en quelque sorte son délaissement de la peinture à la cour du roi‘ ’Stanislas, Renou marque dans le livret de 1767 que l’esquisse qu’il a exposé est le‘ ’“‘ projet d’un tableau pour feue SM le Roi de Pologne, Duc de Lorraine ’”1102

Pl. XIV - Antoine Renou,
Pl. XIV - Antoine Renou, Castor, ou l’étoile du matin, 1781, galerie d’Apollon, Louvre.
Pl. XV, Antoine Renou :
Pl. XV, Antoine Renou : La femme adultère , 1781, Chapelle de Fontainebleau
Pl. XVI, Ibid.,
Pl. XVI, Ibid., La Samaritaine

Les premières commandes et contributions de Renou aux expositions du Louvre sont des ouvrages à sujet religieux. En 1767, il peint pour les Ursulines de Lyon un tableau censé résumer l’histoire de leur institut, intitulé‘ Sainte Angèle présente les Ursulines, dont elle est fondatrice, à Sainte Urusule, et lui montre en même temps saint Augustin, dont elles suivent la règle. ’Au Salon de 1769, cette toile est accompagnée par une‘ Vestale formant une couronne de fleurs ’et par plusieurs esquisses et têtes. Pour le Salon de 1773, Renou délaisse la religion pour la fable, en exposant une‘ Nymphe couronnant l’Amour, ’où la nymphe est le portrait de Mademoiselle Costé. Selon les Mémoires secrets, ’cette toile aurait été‘ ’“‘ ignominieusement ’”‘ ’enlevée du Salon par l’ordre de Pierre, à l’occasion d’une visite royale, sous prétexte d’indécence1103. ’En 1775, Renou retourne à la peinture religieuse, en réalisant cette fois-ci, une‘ Présentation au Templeet uneAnnonciation ’pour la Congrégation de Saint-Germain en Laye. Au Salon de 1779, il expose une Agrippine débarquant à Brindes, portant l’urne de Germanicus, ’destinée à la maison du Roi. En 1781, Renou se présente à l’exposition du Louvre avec trois œuvres : une‘ Samaritaine ’et une‘ Femme adultère ’pour la chapelle de Fontainebleau1104 ’et un plafond ovale pour la galerie d’Apollon, intitulé Castor ou l’étoile du matin, ’qui lui valut l’admission parmi les membres de l’Académie1105.

Le 21 août 1781, le Journal de Paris annonce à la rubrique “Académies” :

‘Dans l’Assemblée de l’Académie Royale de Peinture, tenue le 18 de ce mois, M Renou, Adjoint-Secrétaire, a fait apporter le morceau ordonné pour sa réception.
C’est un Plafond ovale de 12 pieds sur 8, destiné à décorer la Galerie d’Apollon. Il représente Castor ou l’Etoile du matin, et fait pendant au Morphée, peint par Charles Le Brun dans la même Galerie.
M Renou, pour se conformer à son pendant, s’est imposé la loi de composer son plafond d’une seule figure, et par conséquent de prendre une proportion colossale. Ce morceau bien entendu de plafond, et où l’on remarque un bon parti d’effet et de couleur, a été accepté par la Compagnie1106.’

Les Mémoires secrets font écho au Journal de Paris, en reprenant textuellement la notice publiée par la quotidien1107 Toutefois, Henry Jouin brise encore une fois l’enchantement à propos du succès de son prédécesseur, en observant que le morceau de réception de Renou à l’Académie est probablement le fruit d’un plagiat. Il affirme sans ambages : “‘ Ce n’est pas que Renou ’ ‘ se fût donné beaucoup de peine pour composer le cartouche ovale, dans lequel Castor, une étoile au front, un javelot à la main, galope sur des nuages ’”1108 ’Henry Jouin cite une note du marquis de Chennevières, le premier a avoir remarqué la ressemblance entre le‘ Castor ’de Renou et une figure équestre, que l’on attribue au peintre Le Brun1109. ’Selon Jouin, Renou, qui manque de persévérance, recourt à un pareil subterfuge pour monter rapidement l’échelle des honneurs académiques.

Une fois reçu Académicien et installé dans le poste de secrétaire-adjoint de l’Académie, Renou délaisse la pratique de la peinture‘ . ’“‘ Désormais, il n’exposera plus, ’observe Henry Jouin‘ , s’il reprend les pinceaux ce sera pour brosser à grands coups quelques plafonds. Sa peinture de la galerie d’Apollon décide de sa vocation comme décorateur ’”1110 ’En effet, il est l’auteur d’un plafond à l’hôtel des Monnaies1111 ’et en 1783, du plafond du théâtre de la Comédie Italienne, construit par Heurtier et aménagé par De Wailly, dont le sujet est‘ Apollon au milieu des muses recevant sa lyre des mains de l’Amour, ’détruit lors de la restauration de la salle1112. ’Ce sont d’ailleurs les deux dernières productions picturales de Renou, qui, atteint d’un affaiblissement de la vue dès 1783, finit par délaisser le pinceau pour la plume.

Toutefois, Renou n’aime décidément pas que l’on parle de son abandon de la peinture, qu’il appelle orgueilleusement “‘ mon art ’”‘ ’dans un article publié en 1783 dans le Journal de Paris. ’Les louanges qu’il reçoit pour son œuvre théâtrale‘ Térée et Philomèle sont obscurcis par le soupçon de délaissement de son métier de peintre, d’où sa réaction prompte dans la feuille quotidienne :

‘J’ai appris par la voix publique, que M Sélis, professant pour M l’Abbé de Lille, au Collège Royal, en présence d’un auditoire assez nombreux, avait, au sujet de la Fable de Terré, cité ma Tragédie de ce nom et en avait parlé avec estime ; je l’en remercie : mais il a fini par dire que depuis je n’avais plus fait de vers ni de tableaux. Il est vrai que j’ai renoncé de bon cœur à l’infructueuse poésie, mais il est faux que j’ai abandonné la peinture. Si M Sélis avait été si bien instruit de ce qui se passe au Lycée des Arts, qu’à celui des Lettres, il aurait su que, depuis ma tragédie, j’ai exposé au Salon plusieurs ouvrages qui m’ont fait honneur, entre autres en 1779, le tableau pour le Roi représentant Agrippine arrivant à Brindes avec les cendres de Germanicus ; il aurait su que, dans le moment même où il me retranchait du nombre des Peintres, je venais de terminer le plafond de la nouvelle Salle de la comédie italienne, auquel vous avez eu la bonté de donner quelque éloge. Autant que je suis charmé que l’on sache que je ne fais plus de vers, autant il m’est préjudiciable d’avancer publiquement que j’ai abandonné mon art. Ce bruit ferait de tort à ma fortune (…)1113.’

Cette lettre met au jour l’attachement de Renou à son statut de peintre, au moment même où le public le considère déjà en-dehors de la production artistique. Même s’il a déjà achevé, selon ses propres dires, sa dernière œuvre artistique, le plafond de la Comédie Italienne, et que l’affaiblissement de sa vue soit manifeste, Renou révèle qu’il tient sincèrement à sa position et à sa réputation de peintre et qu’il se considère encore actif dans ce domaine. Et comme pour conjurer les mauvaises rumeurs, il signe la lettre de démenti citée ci-dessus “Renou , Peintre du Roi”‘ . ’En même temps, il est bien possible qu’il souffre d’une certaine perception que la critique véhicule, qui consiste à le considérer plus poète que peintre, car la peinture est décidément le domaine dans lequel il s’est appliqué avec le plus de constance. Il n’est pas banal qu’en parlant de la notice nécrologique de Chardin, publiée dans le Journal de Paris sous la signature de Renou, les Mémoires secrets le définissent sèchement “‘ plus poète que peintre ’”1114.

Comment les critiques de l’époque accueillent-ils les productions d’Antoine Renou ? Son ami, Nicolas Ponce, loue son “‘ ordonnance sage ’”‘ , ’et ses compositions‘ ’“‘ bien pensées ’”‘ ’et trouve dans ses toiles un bon mélange d’érudition et d’esprit : “‘ l’on remarque toujours dans ses ouvrages l’homme d’esprit instruit, qui ne s’écarte jamais des convenances, ni de la vérité des costumes, et qui joint à ’ ‘ un génie éclairé une érudition profonde ’”1115 ’L’unique reproche qu’il semble lui faire est lié à l’absence, dans sa formation, du voyage en Italie. Ne pas avoir vu les grands maîtres italiens devient chez Renou, le symptôme d’une incomplétude de son art.

Le Journal de Paris se montre assez généreux quant à l’espace consacré à la critiques des tableaux d’Antoine Renou. Cependant, comme il est bien probable que Renou ait participé, sinon rédigé lui-même les comptes rendus des Salons pour le Journal de Paris, ’on peut conclure qu’il est en quelque sort son propre critique. Le rédacteur du Salon de 1779 remarque que le tableau représentant‘ Agrippine, qui débarque à Brindes ’par Antoine Renou‘ ’a été‘ ’“‘ généralement goûté ’”‘ ’par le public‘ . ’Il observe que le peintre s’est‘ ’“‘ bien pénétré de son sujet ’”‘ ’et l’a rendu‘ ’“‘ avec esprit ’”,‘ ’et il le félicite de “‘ l’intérêt ’”‘ ’qu’il a su jeter sur Agrippine et sur les spectateurs‘ , ’“‘ dont il a varié les expressions et les caractères ’”‘ . ’Le critique est loin d’être avare avec les éloges de cette toile : son dessin “‘ a de la correction ’”‘ , ’l’effet du tableau est‘ ’“‘ harmonieux ’”‘ , ’la perspective‘ ’“‘ lui donne de la profondeur ’”‘ , ’sa couleur‘ ’“‘ se soutient bien contre celle de M Vien ’”‘ , ’ses draperies‘ ’“‘ sont bien jetées ’”‘ ’et pour finir modestement, il note que cet ouvrage peut être regardé “‘ comme un des meilleurs du Salon ’”‘ . ’Si les critiques sont décidément moins‘ ’nombreuses, elles ne sauraient pas manquer : on conseille à Renou de‘ ’“‘ passer sous silence, dans les têtes, des détails de nature au-dessous du style héroïque ’”‘ , ’on lui recommande plus d’ “‘ aisance ’”‘ ’dans le dessin, on lui suggère pour Agrippine une‘ ’“‘ étoffe plus légère ’”1116 ’Le‘ Mercure de France ’assigne quelques lignes à la toile de Renou, dans son compte rendu du Salon de 1779, en élogiant brièvement‘ ’“‘ la sagesse de la composition ’”‘ ’et‘ ’“‘ la belle distribution des groupes et des couleurs ’”1117.

La même année, Renou signe dans le Journal de Paris, sous le pseudonyme “Un Ami des Artistes” une série d’articles intitulés‘ Combat des Critiques du Salon, ’recueillant les avis critiques de plusieurs brochures parues à l’occasion de l’exposition du Louvre sur les artistes participants, son but étant de démontrer les multiples contradictions de ce genre d’écrits. L’espace que Renou critique consacre à Renou peintre n’est pas négligeable. D’une part, le premier montre que les brochures intitulées Le miracle de nos jours et la bonne lunette et‘ Le Visionnaire ’donnent des avis plutôt favorables de l’Agrippine ’du second‘ . ’D’autre part, il relève les critiques plus sévères de Encore un rêve, suite de la prêtresse, ’se vantant d’être attaqué avec son ami, Le Prince, et pour faire contre mauvaise fortune bon cœur, il cite quelques vers de l’Iphigénie de Gluck‘   ’:‘ ’“‘ Le sort nous fait périr ensemble, / N’en accusons point la rigueur : /La mort même est une faveur, / Puisque le tombeau nous rassemble ’”1118.‘ ’Quant à la Prêtresse, il remarque :

‘Le défaut de noblesse se fait sentir sur tous les personnages qui accompagnent la Princesse, on les prendrait pour des Goujats et des Servantes. Je conviendrais pourtant que la couleur est d’un assez bon principe. Voilà tout le bien que l’on peut dire de ce Tableau, et le Journal de Paris s’est moqué de M Renou, lorsqu’il a dit que ce morceau était un des meilleurs du Salon1119.’

Evidemment, Renou journaliste considère qu’en mettant côte à côte les observations sévères et favorables, on met au jour les contradictions des critiques des brochures, plutôt que les véritables défauts des œuvres critiquées. Le compte rendu du Salon de 1781 publié par le‘ Journal de Paris, ’dont l’auteur est probablement le même Antoine Renou, se constitue aussi comme une réponse aux critiques d’une brochure intitulée Le pique-nique préparé par un Aveugle. ’L’auteur du compte rendu‘ ’s’indigne des plaisanteries que le critique anonyme fait à propos du‘ Castor ’de Renou, œuvre qui avait fait accueillir deux mois auparavant l’artiste au sein de l’Académie. En lisant la défense du‘ Castor, ’il n’est pas difficile d’imaginer Renou parler de son propre œuvre :

‘(…) il serait juste aussi de mettre dans tout son jour la difficulté de rendre un pareil sujet, dénué de tout soutien qui pourrait faire valoir ce qu’il y a de bien, et distraire la vue de ce qu’il a de défectueux. Le Ciel bleu et les coins puces, expressions du Critique, sont des plaisanteries qui ne font assurément pas rire les gens sensés, et qui, même dites par un homme qui aurait des titres, inspireraient de l’indignation, bien loin de faire tort au mérite de ce Tableau, tant dans le faire que dans sa couleur propre, qui appuyé sur un autre fond, aurait acquis des beautés qu’un Aveugle ne peut pas plus apercevoir, qu’un homme du peuple ne peut en juger1120.’

L’un des plus farouches critiques d’Antoine Renou reste toutefois Diderot, qui fait référence aux œuvres du peintre entre 1767 et 1781. Même si, au total, Diderot s’exprime sur les productions de Renou pendant cinq salons, il ne lui arrive jamais d’être bienvéillant à son égard. Le compte rendu du Jésus-Christ à l’âge de douze ans, exposé au Salon de 1767 est une avalanche de sarcasmes et d’observations cruelles :

‘C’est un mauvais tableau qui sent le bon temps et la bonne école ; c’est d’un mauavais artiste qui en a connu de meilleurs que lui (…).
Cela a l’air d’un tableau qu’on a suspendu dans une cheminée pour le rendre ancien. Le style en est gothique et pauvre ; les figures courtes, celles du devant rabougries. Il est malproprement peint. L’enfant Jésus est blafard et a la tête plate. Les mains et les pieds n’y sont nullement dessinés. Effet médiocre ; lumières sur l’enfant trop faibles ; point de plans, point de dégradation, point d’air entre les figures ; noir, sale et discordant pour être vigoureux. Voyez ces prêtres, ils semblent affaissés sous le poids de leurs lourds vêtements ; s’ils ont du caractère, il est ignoble. Ce vieux Pharisien noir, à droite, a été peint avec du charbon pilé ; j’en dis autant de ces autres prêtre enfumés sur le fond. Tout cela sont des mines grotesques ramassées dans l’Eloge de la folie d’Erasme et les figures d’Holbein. (…)1121.’

Style “‘ gothique ’”‘ , ’mauvais dessin, effet‘ ’“‘ médiocre ’”‘ , ’lumière faible, personnages‘ ’“‘ ignobles ’”, le bilan de Diderot sur la toile qui fit recevoir Renou comme agréé de l’Académie est catastrophique. S’il ne lui accorde aucun mot d’encouragement, au moins le “‘ défaut d’harmonie ’”‘ ’qu’il observe dans le tableau de Renou lui inspire-t-il une longue dissertation autour de cette qualité, dans la peinture et dans la poésie. Quant au projet de tableau dédié au roi de Pologne, exposé la même année, Diderot passe du sarcasme au dégoût total et n’hésite pas à trancher dans le vif. “‘ On ne sait ce que c’estt, ’dit-il‘ , rien de fait ; de la couleur gâchée, spongieuse, des figures de bouillies ; cela veut être heurté et cela n’est que barbouillé ’”1122.‘ ’Diderot n’oublie pas non plus les‘ Etudes de Têtes, ’qui semblent lui donner une nouvelle occasion pour décocher ses flèches envenimées. “‘ C’est Renou ’ ‘ qui a fait le livret, ’souligne Diderot‘ , il a cru que nous lui donnerions au Salon autant d’attention qu’il occuperait d’espace sur le catalogue ’”‘ , ’pour pousuivre sur un ton sarcastique :‘ ’“‘ On dit qu’il est lettré, on dit même qu’il a fait une tragédie ’”1123.

Même pour Henry Jouin ceci est trop ; il ne peut mettre l’archarnement de Diderot contre Renou que sur le compte d’un éventuel froissement inconnu entre les deux.‘ ’“‘ Tant de fiel sent la rancune ’”1124, ’affirme le biographe. Un détail intéressant semble confirmer l’hypothèse de Henry Jouin. Diderot s’étonne lui-même de trouver dans ses propres notes des jugements contradictoires à propos d’une étude intitulée Vieillards. ’“‘ Il est impossible qu’ils soient du même tableau ’”1125, ’conclut-il. L’opinion de Diderot à propos d’Antoine Renou ne semble pas s’améliorer dans les autres Salons, et quand il ne le critique pas sévèrement, il le traite avec indifférence. Ainsi, après l’avoir maltraité en 1767, dans le Salon de 1769 il déclare sèchement‘  : ’“‘ Je ne connais pas ce Renou ’”‘ , ’et ajoute avec dédain‘  : ’“‘ C’est apparamment un de ces nouveaux enfants que l’Académie a reçus dans son giron, et qui ont excité quelques murmures contre son indulgence ’”1126. ’Le Salon suivant, sous le long titre de‘ Sainte Angèle, ’Diderot marque‘  : ’“‘ Je ne les ai point vus ’”1127. ’En 1773, Diderot est en visite chez Catherine II, qui l’a chargé de sa bibliothèque ; Renou peut donc respirer. Au Salon de 1775, Diderot rend compte avec la même cruauté de la‘ Présentation au Temple ’et de‘ l’Annonciation, ’qu’il caractérise comme un “‘ mauvais rêve après un trop bon souper ’”‘ , ’pour ajouter plus loin‘  : ’“‘ Ce serait à ne point finir, s’il fallait faire une énumération de toutes les sottises ’”1128.‘ ’Ce n’est pas‘ ’avec plus de bienveillance que Diderot traite le morceau de réception à l’Académie de Renou‘ , Castor ou l’Etoile du matin, ’exposé au Salon de 1781 :

‘Ce tableau n’est pas beau. La figure du cheval mal dessinée, la tête ne dit mot ; on ne voit qu’une jambe qui fait le cerceau et d’une mauvaise couleur ; le cheval, bien qu’aérien, est une grosse, vilaine, lourde bête qui n’a jamais existé que dans la tête de l’artiste. Les choses sont-elles bien placées ? je n’en sais rien ; comme l’attitude n’est pas ordinaire, pour en juger il faudrait consulter la nature et l’écuyer. Le ciel est dur et cru1129.
Il n’y a, dans les observations de Diderot sur Renou, aucun trait favorable, aucun signe d’encouragement, aucun espoir d’amélioration. Pour Diderot, Antoine Renou demeure un mauvais peintre, sa présence parmi les peintres de l’Académie étant le signe d’un excès d’indulgence de cette institution.’

On trouve, chez les critiques du XIXeme siècle deux perceptions différentes d’Antoine Renou peintre. La première est l’écho fidèle des jugements de Nicolas Ponce dans sa nécrologie de l’artiste. Ainsi, la Biographie universelle ancienne et moderne du 1824 reprend presque à la lettre les observations de Nicolas Ponce : compositions d’une “‘ belle ordonnance ’”‘ , ’“‘ érudition profonde et génie éclairé ’”‘ , ’absence visible du voyage en Italie1130.

L’autre image de Renou peintre est celui d’un artiste médiocre et peu connu. Les Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des Membres de l’Académie Royale de peinture et de sculpture, ’publiés en 1865, désignent Renou comme un “‘ triste peintre ’”1131 ’Une notice consacrée à l’artiste, insérée dans un recueil de pièces choisies sur le Salon de 1808, le décrit comme‘ ’“‘ peintre et poète, reçu en 1781 membre de l’ancienne Académie Royale de peinture et de sculpture, dont il fut depuis secrétaire perpétuel ’”‘ , ’qui‘ ’“‘ n’a produit qu’un petit nombre de tableaux, parmi lesquels il n’y en a aucun de remarquable ’”‘ . ’Pierre-Marie Gault de Saint-Germain, qui publie la même année un ouvrage intitulé‘ Les trois siècles de peinture en France, ’est à-peu-près du même avis, car il écrit, dans la notice dédiée à Renou ‘ : ’“‘ Cet artiste n’a montré que des productions très faibles en peinture, dont il reste un morceau de la galerie d’Apollon ’”1132. A quelques décennies après sa mort1133, ’on semble ignorer presque complètement l’héritage de Renou peintre :‘ ’“‘ Nous ne connaissons pas d’autres tableaux de M Renou ’ ‘ , que quelques sujets de la vie de la Vierge, qu’il a peints pour l’église de la Charité, à ’ ‘ Saint-Germain-en-Laye ; un sujet de l’histoire de Salomon, et un plafond de la galerie d’Apollon, représentant Castor ’”‘ ’On considère, de surcroît, comme nulle son influence sur l’art de son temps : “‘ Comme peintre il n’eut aucune influence sur le goût ni sur les progrès de l’art ’”1134.

Notes
1086.

Mélanges sur les beaux-arts..

1087.

Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts.

1088.

Georges Duplessis, Mémoires et Journal de J.G Wille, Graveur du Roi, (Paris, Jules Renouard éditeur, 1857).

1089.

Biographie universelle ancienne et moderne, p 367.

1090.

Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts.

1091.

Ibidem.

1092.

Ibidem.

1093.

S’est-il rendu compte de ce qu’il y a de factice dans les procédés de Pierre ? A-t-il eu l’intuition du rôle prépondérent que Vien va bientôt remplir dans l’école française? Il se peut. Les peintures de Vien ne jouissaient pas d’une grande vogue, mais il avait du moins des principes, une doctrine. Vien préconisait l’étude de la nature”, Ibidem.

1094.

Reed Benhamou, Public and Private Art Education in France (1648-1793), Studies on Voltaire the Eighteenth Century 308, p.80, (Oxford, Voltaire Foundation, 1993).

1095.

Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts.

1096.

Ibidem.

1097.

Ibidem.

1098.

Mélanges sur les beaux-arts.

1099.

L’ouvrage de Henry Jouin s’ouvre par une planche représentant une gravure avec le profil d’Antoine Renou, par Charles-Nicolas Cochin.

1100.

Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts.

1101.

Ibidem.

1102.

Dictionnaire des artistes exposant dans les salons des XVIIe et XVIIIe siècles à Paris et en province, 1673-1800, tome IIIe, (Editions de l’Echelle de Jacob, mai 2004). On y trouve la description de cette esquisse: “La Pologne et la Lorraine présentent le médaillon du Roi à l’Immortalité. Au pied de son trône est enchaîné le Temps, dont les ailes sont arrachées et la faux brisée. Il soutient une table d’airain sur laquelle la Vérité vient d’écrire: Stanislas le Bienfaisant. Amor invenit, Veritas sculpsit. Tandis que des femmes représentant les Génies des Arts ornent de fleurs l’Autel, y jettent de l’encens en l’honneur de l’entrée du médaillon dans le temps, la renommée prend son vol pour publier ses vertus.

1103.

Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts.

1104.

Ces deux oeuvres sont conservées aujourd’hui au Musée national du château de Fontainebleau.

1105.

Antoine Renou est reçu Académicien dans la séance du 18 août 1781, en même temps que les peintres Gérard Van Spaendock et Jean Simon Berthélemy. Le procès verbal de la séance déclare: “Conformément à la délibération du 24 février 1776 où il est dit que le sieur Renou jouira de sa voix pour toujours, aussitôt sa réception à l’académie comme artiste, M Renou , dès cet instant, même ne faisant point les fonctions de secrétaire, aura voix délibérative dans toutes les circonstances, nonobstant les statuts de 1777, postérieurs à sa réception par lesquels le Roi n’a pas accordé de voix à l’adjoint-secrétaire, mais par lesquels aussi il a dit prétendre ne rien innover dans l’état dont jouissaient alors chacun des membres de l’Académie”.Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts.

1106.

Journal de Paris, 21 août 1781, “Académies”.

1107.

Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts.

1108.

Ibidem. Les Mémoires secrets sont bien habitués à copier des morceaux entiers, sinon des notices complètes de la rubrique artistique du Journal de Paris.

1109.

Dans l’oeuvre de Le Brun, au cabinet des estampes, à la suite des gravures de Saint-André, se trouve placée une pièce anonyme et sans lettre, représentant un jeune homme à cheval qui galope sur les nuages; son épée pend de côté, il tient la bride de la main droite, une lance de main gauche; sa tête est relevée vers le ciel, et au-dessus de son front est une flamme. Cette figure équestre, dont l’invention doit, en effet, appartenir à Le Brun nous a paru n’être pas étrangère à l’inspiration du Castor de Renou , représenté sous les traits presque identiques d’un jeune chevalier galopant sur les nuages avec une étoile au-dessus de la tête et un javelot à la main”.Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-arts”.

1110.

Ibidem.

1111.

Antoine Renou peut avoir rédigé les deux articles contenant une description détaillée de l’Hôtel des Monnaies, publiées dans le Journal de Paris le 1er et le 2 avril 1777, étant donné son rapport d’amitié avec l’architecte Antoine, qui s’est occupé des travaux.

1112.

Mélanges sur les beaux-arts.

1113.

Journal de Paris, 3 mai 1783, “Arts, Aux Auteurs du Journal”.

1114.

Mémoires secrets, 21 décembre 1779.

1115.

Mélanges sur les beaux-arts.

1116.

Journal de Paris, 9 septembre 1779, “Arts, Examen du Salon, La Critique est aisée et l’Art est difficile”.

1117.

Mercure de France,18 septembre 1779, “Lettre d’un Italien sur le Salon”.

1118.

Journal de Paris, 6 octobre 1779, “Arts, Suite du Combat des Critiques du Salon”.

1119.

Ibidem.

1120.

Ibidem, 24 septembre 1781, “Arts, Suite de l’examen d’une critique du Salon”.

1121.

Denis Diderot, Oeuvres, Esthétique- théâtre, tome IV, Salon de 1767, p.766, (Robert Laffont, 1996).

1122.

Ibidem, Salon de 1767, p. 783.

1123.

Ibidem, Salon de 1767, p. 784.

1124.

Antoine Renou, premier secrétaire de l’école nationale des beaux-art.

1125.

Oeuvres, Salon de 1767, op. cit., p.784.

1126.

Ibidem, Salon de 1769, p. 871.

1127.

Ibidem, Salon de 1771, p.929.

1128.

Ibidem, Salon de 1775, p. 966.

1129.

Ibidem, Salon de 1781, p.981.

1130.

Biographie universelle ancienne et moderne.

1131.

L.Dussieux, E Soulié, Ph de Chennevières, Paul Mantz, Antoine de Montaiglon, J.B Dumoulin, Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des Membres de l’Académie Royale de peinture et de sculpture, Paris 1865.

1132.

Pierre-Marie Gault de Saint-Germain, Les trois siècles de la peinture en France ou Galerie des peintres français, depuis François Ier, jusqu’au règne de Napoléon, Empereur ou Roi, Où l’on aperçoit l’influence des moeurs, de la politique et des réputations, sur les progrès et la décadence de cet art, (Paris, Belin fils, 1808).

1133.

Antoine Renou meurt à Paris, en décembre 1806.

1134.

Charles-Paul Landon, Salon de 1808, Recueil de pièces choisies parmi les ouvrages de peinture et de sculpture exposés au Louvre le 14 octobre 1808, et autres productions nouvelles et inédites de l’Ecole française; gravées au trait, avec l’explication des sujets, un Examen général du Salon, et des Notices biographiques sur quelques artistes morts depuis la dernière exposition, ds Annales du Musée de l’Ecole moderne des beaux-arts, (Paris, Imprimerie des Annales du Musée, 1808).