1783, n°97, 7 avril, Tableau historique, Architecture, dernière réponse à M Poyet

Il est vrai que je ne suis pas l’inventeur des Amphithéâtres antiques. Tout le monde est d’accord sur cette vérité. Ce qui convient à un Etat Républicain, ne convient pas à un Etat monarchique ; nos mœurs, nos usages, nos Spectacles, sont différents ; des gradins applicables à nos Ecoles publiques, ne rempliraient pas les points donnés pour nos salles de Spectacles, et personne ne s’est avisé adopter cette idée. Il nous faut des Loges commodes, où les rangs et les fortunes soient distingués, c’était le mot de l’énigme. Cette idée, une fois trouvée, peut être variée, modifiée, à l’infini, les Loges multipliées au besoin.

En 1775, j’ai fait à Besançon une Salle avec des loges en amphithéâtre, divisées comme à l’ordinaire, par des séparations à hauteur d’appui ; le dossier de la première Loge sert d’appui à la seconde, le dossier de la seconde sert d’appui à la troisième, ainsi de suite.

En 1783, M Poyet, après avoir vu mes Plans et avoir discuté sur l’avantage du parti amphithéâtral, a projeté une salle d’Opéra, avec des Loges en amphithéâtre divisées comme à l’ordinaire à hauteur d’appui, le dossier de la première Loge fait l’appui de la seconde, etc etc.

Je n’aurais pas revendiqué la petite gloire de l’idée première, si M Poyet s’était borné à porter l’illusion dans son cercle, s’il n’avait pas fait imprimer publiquement un Mémoire dans lequel il dit que les tentatives multipliées, mais malheureuses, de plusieurs Artistes, pour donner à nos Salles la forme des Théâtres antiques, etc etc qu’il a trouvé le seul moyen d’y parvenir, et de donner à ce genre de spectacle les avantages auxquels on n’avait pas pensé avant lui, etc etcc que la forme de la Salle est la seule qui puisse réunir autant de commodités, de grandeur, de magnificence, etc

J’ai l’honneur d’être, etc Le Doux