1 – La dimension symbolique de la culture

Le rôle du politique étant de transformer du symbolique en réel, la culture transforme du symbolique en pratiques individuelles et collectives.

Jacques RIGAUD76 dans son ouvrage Pour une refondation de la politique culturelle souligne que : «[l]’histoire de la Ve République révèle […] qu’à travers les alternances une réelle continuité d’inspiration et d’action marque pour l’essentiel la politique culturelle depuis près de 40 ans ».

Qu’il s’agisse de l’Etat, des collectivités locales, des régions, les élus ont perçu le caractère symbolique de la culture. En tant que représentants du peuple, leur légitimité se fonde sur la reconnaissance qui leur est accordée. Or cette reconnaissance repose sur des faits, des actes, des décisions.

Dans «La décentralisation culturelle : l'émergence de nouveaux acteurs», Erhard FRIEDBERG et Philippe URFALINO77 ont montré toute l'importance de la dimension symbolique de la culture. Selon eux, « la politique culturelle est le domaine par excellence d'une politique symbolique » dans la mesure où « elle valorise en même temps qu'elle identifie et situe l'instance politique qui la mène, et elle permet de véhiculer des perspectives, des références, un sens » 78.

Ainsi, tout au long de nos travaux, il nous a paru essentiel de prendre en compte la dimension symbolique et même idéologique de l'action culturelle, qui permet l'affirmation de l'identité et du pouvoir de l'acteur, mais aussi sa légitimité, par l'action et par l'image qu'il en donne.

Notes
76.

Jacques RIGAUD a été Directeur de Cabinet de Jacques DUHAMEL de 1971 à 1973.

77.

Il convient de préciser qu’ils se sont inspirés des travaux de Murray EDELMAN.

78.

FRIEDBERG et URFALINO (1985)