II – Conception, élaboration et évaluation des politiques culturelles publiques

Nous souhaitons poser certains repères historiques du champ culturel afin de pouvoir analyser les politiques culturelles du Front national. Nous allons ainsi parler de l’évolution du lien entre politique culturelle et création, du sens du concept de création et de médiation culturelle, et des conceptions du F.N. du champ culturel.

Les textes institutionnels qui accompagnent la conception, l’élaboration et l’évaluation des politiques culturelles publiques nous ont montré que les politiques culturelles de l’Etat constituent une part des Plans quinquennaux qui définissaient les objectifs, et les moyens de financement des projets culturels. La préparation d’objectifs à moyen terme pour la politique économique et sociale de l’Etat et des entreprises était une préoccupation commune des sociétés industrielles du XXe siècle.

L’histoire de la planification s’articule chronologiquement autour de trois périodes. De la Première Guerre mondiale à la Libération, la planification cherche sa place entre le dirigisme et le libéralisme. Des années 40 aux années 60, elle est pour certain le chef d’orchestre efficace de la croissance, alors que, pour d’autres, elle ne fait au mieux que l’accompagner. Depuis les années 70, elle s’interroge sur les voies de son renouvellement afin d’enrayer son déclin.

C’est à partir du IVe Plan (1962-1965) que la Culture a fait l’objet d’un examen particulier dans une « Commission de l’équipement culturel et du patrimoine artistique ». Les planificateurs ont ainsi fixé les orientations de la politique culturelle française. Parmi les préoccupations récurrentes, citons la protection du patrimoine, l’affirmation du rôle primordial de l’école, le souhait d’organiser une intégration de tous les services de l’Etat à compétence culturelle, l’exigence d’un soutien à la création et l’impératif de démocratisation culturelle par la réduction des inégalités. Dans une perspective de démocratisation, des infrastructures telles que les « maisons de la culture » se sont multipliées.

Le IVe Plan voit apparaître les premières réflexions sur une nécessaire réforme des procédures de cofinancement entre l’Etat et les communes, et la mise en place dans les régions de fonctionnaires délégués du ministère de la Culture.