2 – Les acteurs de la diffusion

2 – 1 Les acteurs d’Etat

Cette catégorie d’acteurs intervient dans le processus culturel entre l’œuvre et le public. Elle est composée aussi bien de fonctionnaires définis statutairement (bibliothécaires, enseignants, etc…), que d’opérateurs privés chargés de conduire des projets artistiques et culturels (directeurs de festival, administrateurs, etc…), et d’associations.

La conclusion de la partie consacrée aux « principes d’une politique culturelle nationale », issue de l’ouvrage de Jean-Marie LE PEN, Pour la France, illustre parfaitement, selon nous, le regard que porte le président du F.N. sur les professionnels de la médiation culturelle. « [C]eux qui orientent l’aide à la création [doivent] renoncer à croire que ce qu’ils imposent à notre temps, qui le rejette, sera admiré dans un siècle, et cesser de pourchasser les avant-gardes pour désigner parmi elles, au nom d’on ne sait quelle prescience, le classicisme de l’an 2010. Cesser de monter en épingle la nouveauté considérée comme valeur en tant que telle pour encourager la continuité, la maîtrise du métier et l’enracinement national, tels sont les principes d’une action publique qui encourage la création sans prétendre la décréter » 152 .

Le F.N. estime que le travail des professionnels de la médiation serait prioritairement axé sur la création contemporaine et sur l’imposition de leurs propres règles, tout en rejetant les traditions. L’« enracinement national » que le F.N. tend à défendre et à promouvoir se fonde sur des logiques techniques et esthétiques contraires à la création contemporaine telle qu’elle est mise en œuvre par les gouvernants. C’est donc le message qui peut être transmis par les formes esthétiques contemporaines que refuse de reconnaître le F.N. : la modernité, la critique sociale, le partage des cultures, etc…

Notes
152.

LE PEN (1982), p.171