III – La dimension fantasmatique de l’identité politique du Front national

Il convient à présent de présenter et d’analyser les composantes de ce que nous avons choisi de nommer le fantasme identitaire du F.N., et de les articuler au champ des politiques culturelles.

A – Les fantasmes de persécution dans le champ des politiques culturelles du Front national

Les fantasmes sur lesquels repose la conception du F.N. de la culture, s’expriment dans les discours et dans la rhétorique du F.N., dans sa mise en scène et particulièrement dans le « decorum » mis en œuvre dans les manifestations organisées par le Front. Ils s’expriment aussi dans la répétition fantasmatique de certaines obsessions, comme celle du complot ou la dénonciation de menaces intérieures et extérieures, qui participent à la création et à la diffusion de la culture dite « officielle ».

Il convient ici de rappeler de l’art se fonde sur une approche de la médiation esthétique : il existe un langage de l’art, une sémiotique. Le F.N. va développer son propre langage artistique en le calquant sur son vocabulaire politique et ainsi sur son idéologie. Or, comme l’a rappelé Jean CAUNE dans son livre La démocratisation culturelle, « [à] travers la langue, la langage donne à l’homme une représentation du monde » 281.

L’expression fantasmatique de l’identité politique du Front national se fonde essentiellement sur le complot et la peur, ce qui sera décliné dans les différents textes du parti traitant des politiques culturelles.

Notes
281.

CAUNE (2006), p.70