1 – Vitrolles

Catherine MEGRET, élue maire en 1997, a mis en oeuvre des actions visibles sur le terrain, telles que l’augmentation des effectifs de la police de proximité, la réappropriation de la culture provençale par la modification de l’appellation de certains noms de rues et de places, ainsi que par l’augmentation du nombre de platanes sur la place principale. En s’attaquant au quotidien des Vitrollais, le F.N. agit sur le terrain par des actions peu coûteuses, qui ont surtout une visibilité rapide. Le Front national est attaché à une « renaissance culturelle », qui passe par une information précise sur les actions développées par l’équipe municipale. Informer les citoyens, c’est les faire participer aux décisions municipales afin de les faire y adhérer ; c’est aussi montrer que la municipalité travaille et agit rapidement. Ainsi, durant les premiers mois qui suivirent l’élection de Catherine MEGRET, chaque action mise en œuvre par la nouvelle municipalité fera l’objet d’un vernissage ou d’une inauguration officielle.

Pour faire adhérer les habitants à cette nouvelle politique, la transparence est de mise. Ainsi, de nombreuses campagnes d’affichage vont permettre aux vitrollais de découvrir le programme culturel de la mairie, un site Internet va être créé, des permanences avec les élus vont être organisées et le nombre d’interventions publiques va s’accroître. Mais cette volonté de transparence va surtout refléter la pauvreté du programme culturel. Des associations folkloriques dont les manifestations en costume avec clochettes et tambourins ont les faveurs des nouveaux maires, voient leurs photos publiées très souvent dans la rubrique culturelle du journal Allez Vitrolles. Les habitants de Vitrolles ont également droit, entre deux opérettes, à des radio-crochets, à des jeux interquartiers façon « Intervilles », et à l'élection de « Miss Vitrolles ». En avril 1997, le programme culturel annonçait le passage de la revue « Fairlight »⁴⁰⁸ à la salle des fêtes : « Imaginez le Lido, les Folies-Bergères et autres Moulin-Rouge à domicile ». Puis en mai, l’adjointe à la culture, Brigitte MARANDAT, va mettre à l'honneur la culture provençale chère aux élus frontistes : exposition de peinture organisée par les commerçants et artisans du centre-ville, soirée cabaret par l'Ecole d'Art Dramatique municipale, feu de la Saint Jean en compagnie de groupes folkloriques régionaux, inauguration de l’« Impasse des Cabassons ». En juin 1999, le site Internet de la ville de Vitrolles présentait les projets culturels de la municipalité et les événements du mois⁴⁰⁹ : réalisation d’une fresque en trompe l’œil, réhabilitation du domaine de Fontblanche en vue de la création d’un complexe culturel associatif, exposition de « peintures de rue » organisé par les commerçants du centre-ville, gala de fin d’année de l’Ecole régionale d’Art dramatique autour de deux œuvres d’Offenbach, championnat de France d’armes anciennes, dédicaces d’écrivains et de poètes locaux, concerts de groupes traditionnels régionaux, etc…

L’essentiel des activités « culturelles » répond à une logique partisane de mise en valeurs des traditions régionales si chères aux électeurs vitrollais selon la municipalité. L’objectif est clairement affiché par la nouvelle municipalité serait donc de rendre à la culture provençale ses lettres de noblesse. Et la majorité des actions mises en œuvres, durant les premiers mois qui suivirent les élections, participeront à cette politique.

De nombreuses manifestations seront annulées suite à des réductions budgétaires ou au faible nombre de billets pré-vendus lors de concerts. De plus, les actions menées par le couple MEGRET vont aussi exprimer une volonté d’« épuration » de la « culture cosmopolite » dénoncée par l’extrême droite en instaurant de nouvelles références culturelles.