1 – 5 – La création de nouvelles structures

Des cyber-maisons de quartiers ont été implantées dans l’ancien local du café-musique le Sous-Marin. Elles permettent d’attirer un public jeune, sensible à la « cyber-culture » (jeux vidéos en réseaux et Internet). En murant le Sous-Marin, la municipalité s’était attiré les foudres des jeunes de la ville. Avant ces événements, le couple MEGRET avait expulsé des groupes de musique de nombreux locaux municipaux, que l’ancienne municipalité avait transformés en locaux de répétition. Le Sous-Marin était donc devenu le seul lieu où les jeunes pouvaient se retrouver durant leurs temps libres. Aussi, la création de maisons de quartiers est censée démontrer que la mairie souhaite mettre en place des outils correspondant à leurs attentes. Elle illustre, selon nous, la volonté de la nouvelle équipe municipale, de maintenir les jeunes dans les cités, en laissant sous-entendre que cette mesure permet de renforcer et de préserver la sécurité des vitrollais. Le thème de la sécurité était en effet un axe essentiel du programme municipal de Bruno MEGRET.

Deux autres structures ont été créées afin de valoriser l’image de la ville mais également celle des MEGRET : l'Ecole municipale d'art dramatique, et l'Ecole municipale de musique et de danse. Les activités et la programmation de ces deux institutions culturelles étaient détaillées sur le site Internet de la Ville, www.ville-vitrolles13.fr431.

Une nouvelle Ecole municipale d'art dramatique a été crée en octobre 1998 dont les cours sont assurés par Pierre-Marie DUPRE, « déjà en charge de l’Ecole Régionale d’Art Dramatique de Marignane [E.R.A.D.]» 432. Un partenariat entre les deux villes a été signé afin que les habitants puissent bénéficier de ces deux institutions. Il est également précisé que les élèves vitrollais pourront bénéficier d’une subvention accordée par l’E.R.A.D. afin de suivre les ateliers scéniques et d’expression dispensés à Marignane.

Le cursus de formation se compose de trois ateliers magistraux. Le premier est l’atelier production scénique, qui s’organise autour du projet de réalisation d’une soirée cabaret. Le second est l’atelier de montage comédie qui propose la création de trois spectacles qui seront présentés à la fin de l’année 1999 : Les Brigands et La Vie Parisienne d’OFFENBACH, Nul Nez Parfait (auteur non précisé). Enfin un atelier thématique propose aux élèves de s’initier à deux pratiques artistiques : la prestidigitation et le chant. Des cours d’expression sont également dispensés afin de développer le « travail de corporalité des Elèves-Comédiens » par des leçons de claquettes et de danses de salon.

Cette école propose ainsi une formation classique tant d’un point de vue technique, que d’un point de vue des textes qui y sont enseignés. Le répertoire contemporain est absent de la programmation, ce qui est également le cas pour celui de l’Ecole municipale de musique et de danse qui propose des cours, du niveau débutant à expérimenté, ainsi que des spectacles dans divers lieux de la ville. En juin 1999, un concert de musique classique (RHEINBERGER, VIADANA, ROSSINI, BRAHMS) est proposé à l’église du centre ville, et trois spectacles chorégraphiques sont organisés afin de présenter les travaux des élèves de l’Ecole.

Concernant les cours de danse, le site Internet précise : « [q]ue ce soit dans le choix de la [discipline] dominante ou de la complémentaire : le classique devra être présent… » 433 . En effet, le modern jazz et la danse contemporaine ne figurent pas dans le catalogue de cours proposés par l’Ecole. Le F.N. privilégie ainsi les techniques de danse dites « classiques » et laisse peu de place à la créativité. Ce constat n’est pas propre à la danse, mais témoigne d’une approche culturelle essentiellement tournée vers le passé. Le refus de la modernité et de la créativité est caractéristique de l’idéologie traditionaliste qui caractérise la politique culturelle municipale.

Notes
431.

Cf. Annexe n°11

432.

Site Internet de la ville de Vitrolles, www.ville-vitrolles13.fr, 11 juin 1998

433.

Ibid