2 – 3 – Les Chorégies

Le théâtre antique est devenu un lieu des représentations estivales, données à partir de 1860. En 1902, le festival prend le nom de Chorégies. En 1969 sont créées les Fêtes romaines, festival qui proposera du théâtre, de l’opéra et des concerts. Il accueillera de grands noms de la scène française, comme Sarah BERNHARDT pour Phèdre en 1903. À partir de 1969, les Fêtes romaines abandonnent les représentations théâtrales qui auront lieu au Festival d’Avignon. En 1971 commencent les Nouvelles Chorégies. L’organisation est fixée à six soirées qui ont lieu durant tout le mois de juillet, généralement deux représentations de deux opéras, ainsi que deux concerts.

Jacques BOMPARD, dès son arrivée à la mairie d’Orange, a tenté de devenir Président des Chorégies. En effet, le président de l'association était traditionnellement le maire d'Orange, mais l'association refusa de nommer Jacques BOMPARD. L’élection de Thierry MARIANI⁴⁵³ à la présidence de l’association, en juillet 1995, entraîna un bras de fer qui fut marqué par de multiples actions de Jacques BOMPARD visant à entraver de façon constante le fonctionnement des Chorégies. La subvention de la mairie fut ainsi supprimée en 1996 et 1997 et le maire obligea l’association à lui verser « une indemnité d’occupation du théâtre antique d’environ 1 million [de francs] et réclam[a] un contingent considérable de places gratuites pour les générales et le quadruplement des invitations accordées au conseil municipal pour chaque représentation ». ⁴⁵⁴ .

Le Ministre de la Culture, Philippe DOUSTE-BLAZY annonça une dotation spéciale de l’Etat pour l’année 1996 ce qui entraîna la démission des représentants de la mairie du bureau de l'Association des Chorégies. Malgré de nombreuses aides de l’Etat, des collectivités territoriales ainsi que de partenaires privés, le déficit des Chorégies a atteint 1,7 millions de francs en 1997.

Après un bras de fer engagé pendant plus de deux ans entre Messieurs MARIANI et BOMPARD, cette affaire prit fin en 1998. En effet, suite à la menace de déménagement des Chorégies à Vaison-la-Romaine et à la mobilisation nationale des différents acteurs de la médiation culturelle, le maire d’Orange fit volte-face afin de préserver ses relations avec les commerçants, du fait des retombées économiques du festival (environ 2,6 millions de francs pour la ville par saison). La mairie accepta ainsi de pourvoir les deux sièges qui lui sont attribués au sein du bureau de l'association, et signa une convention pluriannuelle avec les Chorégies rétablissant pour 3 ans la subvention municipale de 1 million de francs par an à compter de 1999.

Cette affaire marque une nouvelle intervention de l’Etat et de son Ministre, Philippe DOUSTE-BLAZY, qui s’est chargé de verser les subventions refusées par la mairie en 1996, au nom de la défense d’une culture universelle, cosmopolite et libre.