2 – 4 – Les associations et manifestations supprimées

Outre les trois principaux lieux culturels cités ci-dessus, deux autres acteurs ont subies la diminution ou l’annulation des subventions municipales : Sabords 84 et Orange Bleu.

Sabords 84 est une association, constituée en 1992, qui organisait diverses foires et salons dans le département, dont un festival de bande dessinée au sein du Théâtre antique de la ville. La mairie réclama à l’association 55 000 francs pour la location des lieux, à savoir pour deux jours d’occupation. De plus, après l’arrivée de Jacques BOMPARD, la subvention municipale passa de 100 000 à 80 000 francs.

La salle publique de cinéma Orange Bleu dont la programmation mettait en avant des films dits d’auteurs, fut mise en péril faute de subventions suffisantes puis cessa son activité en 1998. Régie sous forme d’association, elle n'était plus financée ni par le département ni par l'Etat, la ville d'Orange n'ayant pas voulu participer au financement de l'action « un été au ciné » entreprise par le département. Selon les associations culturelles, ce désengagement financier de la ville d'Orange provenait d’un projet de projections de films dans les quartiers périphériques de la ville. Orange Bleu souhaitait en effet proposer la diffusion de films dans les maisons de quartiers et autres centres culturels des cités de la ville d’Orange. Réaffirmer le rôle de la culture comme facteur de lien social était un des objectifs de ce projet.

La politique culturelle menée par la ville d’Orange traduit la volonté de diffuser une culture régionale traditionnelle à laquelle semble s’opposer la création artistique sous toutes ses formes. Le refus de subventions municipales accordées jusqu’alors à Orange bleu traduit un refus et une dénonciation de la culture élitaire et d’actions culturelles en faveur des quartiers.