2 – 5 – L’association « Les Troubadours des Princes »

La mairie organise, avec la collaboration d’une nouvelle association, « Les Troubadours des Princes », deux fêtes médiévales avec grand défilé de « croisés allant bouter les Sarrasins hors de France » ⁴⁵⁵ avec repas gratuit à base de porc. Cette association reçut de la mairie, une subvention de 120 000 francs pour l’organisation de ses manifestations.

Le fait de proposer des repas à base de porc ne peut être considéré comme un acte anodin mais comme une volonté de stigmatiser une population et de lui refuser l’accès à une manifestation publique. Il s’agit aussi d’une simplification et d’une caricature de la culture islamique.

Ainsi, Jacques BOMPARD aura mis en oeuvre une politique culturelle plus pernicieuse que celle de trois autres maires frontistes dans la mesure où il s’est aussi bien attaqué à des institutions publiques qu’à des structures privées. En effet, par le biais d’un important réseau de sympathisants issus notamment de syndicats et d’associations, Jacques BOMPARD a réussi à diffuser son programme et ses convictions politiques.

Les villes de Vitrolles et d’Orange ont ainsi été administrées par des maires aux personnalités despotiques : les politiques culturelles sont progressivement devenues un outil de représentation et d’expression du pouvoir dans l’espace public et particulièrement au sein du F.N. Le projet de gouvernement des esprits par la culture, mis en avant par la Nouvelle droite, aura été appliqué par Bruno MEGRET et Jacques BOMPARD afin d’acquérir un leadership au sein du FN. Les multiples polémiques provoquées par la majorité des actions culturelles mises en œuvre dans ces deux villes vont permettre, notamment par une forte mobilisation médiatique, d’accentuer la visibilité de ces deux maires. Bien qu’elles s’inscrivent dans deux courants culturels distincts, en l’occurrence une culture populiste à Vitrolles et une culture autoritaire à Orange, les politiques culturelles de ces deux municipalités sont révélatrices de la pratique du pouvoir du F.N. En effet, elles témoignent non seulement de tensions internes dû, en grande partie, à la présence de plusieurs mouvances idéologiques au sein du parti, mais aussi d’une revendication et d’une quête de pouvoir qui était jusqu’à présent détenu en interne par Jean-Marie LE PEN.