3 – 5 – L’association Jeunesse toulonnaise

Cette association para-municipale, dirigée par Gilbert PEREA468, a été montée de toutes pièces par Cendrine LE CHEVALLIER, adjointe chargée de la jeunesse, et entièrement financée par la ville. Son but était de proposer des activités de loisirs aux jeunes de la ville. Cendrine LE CHEVALLIER, en tant que catholique pratiquante, n’a jamais caché ses objectifs de réconciliation des jeunes toulonnais avec les valeurs chrétiennes. Dans une interview réalisée par le journal L’Express, elle précisera qu’elle « voudrait faire un travail avec les 5-6 ans. En faire des petits citoyens français et pas des révolutionnaires. […] C’est mon rôle de convertir un maximum de gens ». 469 Les missions de l’association étaient parfaitement calquées sur la politique municipale, tant dans sa conception des politiques culturelles axées sur le patrimoine régional, que dans l’application d’une culture traditionaliste et conservatrice. Jeunesse toulonnaise organisera ainsi de nombreux rassemblements durant lesquels la culture politique du F.N. sera inculquée grâce notamment à la lecture et aux chants.470

Les actions culturelles mises en œuvre à Toulon expriment une politique clientéliste axée sur une culture catholique et traditionaliste dont découlent des actions visant à promouvoir la culture provençale. Jean-Marie LE CHEVALLIER aura ainsi appliqué le programme du Front national en prenant en compte les logiques de gestion municipale spécifiques à Toulon, avec comme objectif de satisfaire ses principaux électeurs et les notables de la ville.

Notes
468.

Gilbert PEREA s'est présenté sous l’étiquette M.N.R. aux élections municipales de mars 2008 à La Seyne sur mer, où il a obtenu 4,30% des vois au premier tour.

469.

ROSSO, L’Express, 2 avril 1998

470.

Le 4 mars 1999, le Tribunal de Grande Instance a prononcé la liquidation judiciaire de l’association, qui en raison de sa mauvaise gestion a laissé une ardoise évaluée à 15 millions de francs (soit 2, 287 millions d'euros).

Jean-Marie LE CHEVALLIER a été condamné le 19 janvier 2001 à un an de prison avec sursis et à 100 000 francs (soit 15 244,90 euros) d'amende pour détournement de fonds publics et complicité d'abus de confiance, dans l'affaire de l’association Jeunesse toulonnaise, qui concernait la création d'un emploi fictif pour un montant total de 289 000 francs (soit 44 057,77 euros). Christian SERRETTA s'était vu offrir le poste de directeur général adjoint de l’association. Le 19 janvier 2001, Christian SERRETTA et Gilbert PEREA ont tout deux été condamnés à huit mois de prison avec sursis.