III – La représentation et la perception des politiques culturelles du Front national par les autres acteurs du champ de la médiation culturelle

Il convient dès à présent de rappeler que la majorité des acteurs du champ culturel rejettent les politiques du F.N. Le F.N. demeure un parti politique « à part » dont les actions et les discours sont fréquemment dénoncés et attaqués en justice au nom de la liberté des droits fondamentaux. Dans la mesure où « [l]a politique culturelle consiste, dans un pays, à décider quelles formes prendront les manifestations de l’idéal politique et dans quels langages esthétiques elles s’inscriront » 476 , l’intervention du F.N. dans l’espace culturel a suscité la mobilisation de la majorité des acteurs de la médiation culturelle.

Pierre-André TAGUIEFF et Michèle TRIBALAT477 ont repéré huit stratégies opposées au F.N. : la diabolisation, le silence médiatique, la complaisance calculée, la « douce alliance », le « front républicain », la lutte intellectuelle ou le « harcèlement argumentatif », l’intervention sur les causes sociales et économique, et l’action politique. Le F.N. par l’application de politiques culturelles contestées aura remis aux goûts du jour les pratiques de lutte et de résistance au nom de la morale républicaine. Ainsi, nous souhaitons ici analyser les modalités de la confrontation, dans l’espace public, des acteurs de la médiation culturelle autour des initiatives et des politiques culturelles du F.N.

Notes
476.

LAMIZET (2000), p.53

477.

TAGUIEFF et TRIBALAT (1998), p.93