B – Les acteurs de cet espace public

Dans un article intitulé « Aux origines de la politique culturelle » paru dans le numéro de mars-avril 2002 de la revue Esprit, Philippe URFALINO a défini ce qu’il nomme la « démocratie culturelle » comme une triade composée de la « création » des artistes professionnels, [de l’] « expression » des groupes sociaux facilitée par les animateurs, et [de la] « confrontation » entre les deux encouragée par ces mêmes animateurs et les élus locaux».

La « démocratie culturelle » est donc ce lieu de débat dans l’espace public dans lequel interviennent différents acteurs du champ culturel. Le terme « démocratie » est légitimé par la notion de dialogue imposée par cette triade au nom du respect de la citoyenneté.

Nous avons montré, tout au long de nos analyses, que les politiques culturelles du F.N. sont contraires à toute forme de « démocratie culturelle » dans la mesure où elles ne correspondent qu’à une politique de censure et d’imposition de normes et de règles spécifiques au nom d’une idéologie populiste. Nous souhaitons à présent présenter les acteurs de la mobilisation, dite anti-F.N., afin d’analyser leurs perceptions des politiques culturelles mises en œuvre par le parti de Jean-Marie LE PEN. Les recherches réalisées sur cette question, principalement par le recensement d’articles de presse, de conférences, de manifestations, de création de comités spécifiques et d’associations, d’ouvrages et essais politiques et sociologiques, nous ont permis de relevé cinq catégories d’acteurs : le réseau littéraire, le réseau associatif, le monde politique, le réseau artistique, et le public. Bien que singulières, ces catégories ont souvent interagi entre elles dans cet espace public d’information et de débat.