5 – Le public

La participation du public à ce débat a majoritairement eu lieu lors de manifestations, dites anti-F.N., sous forme de dénonciation des actions mises en œuvre par les quatre maires frontistes. Nous souhaitons souligner le fait que le temps de la manifestation est un temps singulier dans lequel nos multiples appartenances à différents groupes sociaux se rejoignent et ne font qu’un.

Les différentes manifestations culturelles auxquelles s’associe le public peuvent interférer les unes avec les autres : je peux assister à un concert en tant que spectateur mais aussi en tant que militant et citoyen pour la défense des valeurs démocratiques qui sont la liberté, l’égalité et la fraternité. Ainsi, le public peut être à la fois spectateur, militant, électeur, journaliste mais dans un temps donné qui n’est pas le même. « La médiation culturelle articule […] le temps de l’expérience du sujet, qui est le temps du réel, le temps de sa mémoire et de sa subjectivité, qui est le temps symbolique, et le temps de sa culture et des formes esthétiques de la sociabilité dont il est porteur, qui est le temps social […]» 501 . La censure exercée dans le cadre des actions culturelles locales du F.N. et l’imposition de règles et de normes esthétiques aux acteurs de la médiation culturelle rendent impossible la réunion de ces trois temporalités à d’autres acteurs qu’à ceux du parti. En imposant une lecture du monde et en refusant toute logique de création, le F.N. rejette l’existence même de toute forme de médiation dans le lieu symbolique de la représentation.

Ces manifestations sont porteuses de sens pour le public dans la mesure où elles constituent une représentation de leur idéal politique exprimé par la volonté de débattre et d’informer dans l’espace public.

Notes
501.

LAMIZET (2000), p.140