3 – Dimension liée à l’âge

Les représentations de l’identité mises en œuvre dans les politiques culturelles du F.N. peuvent être également liées à l’âge. Dans sa définition du rôle du politique dans le champ des politiques culturelles, le F.N. estime que « les jeunes talents doivent pouvoir être reconnus sur d’autres critères que ceux de la médiacratie » ⁵²⁵ . Le F.N. estime ainsi que l’imposition de critères conformistes par les gouvernants participe de la logique de complot que le F.N. dénonce au nom du peuple. Ainsi, dans une conférence donnée le 21 novembre 1987, Bruno MEGRET estime que trois « attaques » majeures⁵²⁶ contre la création artistique française seraient à l’origine du déclin de « notre culture ». Parmi elles, « la sous-culture rock et Coca » aurait comme qualité d’être « populaire et [d’être] portée par les jeunes, mais elle est anglo-saxonne et se traduit trop souvent par une perversion du goût et une inversion des valeurs.» ⁵²⁷ Cette « sous-culture », imposée notamment par des logiques marchandes, aboutirait selon le F.N. à une forme de perversion et de déclin de valeurs défendues par le F.N. au nom de la « renaissance de la France ».Par ailleurs, l’imposition de références esthétiques lors de la mise en œuvre d’actions culturelles destinées aux jeunes, et la censure pratiquée par le F.N. à l’encontre d’acteurs du champ de la médiation culturelle, au nom de la protection de la jeunesse, expriment l’importance accordé par le F.N. à cette catégorie de la population.

Le Front national estime que l’avenir de la France repose sur la jeunesse. Il dépend notamment de sa fidélité aux mots d’ordre du parti et de son enthousiasme pour sa mission. Cette dimension de l’identité nationale liée à l’âge exprime une valorisation du peuple fondée sur l’approche vitaliste de l’idéologie frontiste. Dès 1982, Jean-Marie LE PEN a rappelé la reconnaissance des conceptions vitalistes au sein du parti. Sous l’expression « la vie vaut plus que la mort »⁵²⁸,