C – Les pratiques rituelles et cérémonielles

Le propre des pratiques rituelles et cérémonielles dans le champ des politiques culturelles est d’inscrire l’usage esthétique et culturel dans des pratiques qui scandent le temps par la singularité de leur retour dans l’espace public. Elles n’ont souvent pas d’autres significations que l’appartenance et la sociabilité de ceux qui la mettent en œuvre.

La ritualisation de la représentation du politique dans l’espace public confère au politique, par le peuple assemblé, une reconnaissance symbolique et une reconnaissance institutionnelle. Le rituel défini ainsi un temps collectif, social et institutionnel, et, par conséquent, met en œuvre un rapport contradictoire, dialectique, à l’émotion. Si le rituel peut susciter l’émotion, l’éveiller, en faisant prendre conscience au sujet de son appartenance à un ensemble collectif dans lequel il est immédiatement plongé, il peut aussi enlever l’émotion, la refouler, en inscrivant les pratiques sociales dans un temps prévisible. En rendant le temps prévisible, le rituel limite, atténue, les effets de surprise, et fondamentalement, refoule l’émotion, en même temps qu’il peut la susciter.