D – La musique

1 – Le Rock Identitaire Français (R.I.F.) ou rock nationaliste

Partant de l’idée selon laquelle pour accéder au pouvoir il faut d'abord gagner les esprits et imposer ses références, le F.N. s'est lancé sur les terrains de la musique. L’objectif de la culture frontiste est de proposer une alternative musicale aux jeunes militants.En effet, ce domaine permet d'attirer plus largement des jeunes qui n'auraient pas adhéré au F.N. par une démarche purement politique. Il n'était plus possible pour un parti, dont la section jeunesse se revendique comme étant la première de France, de se cantonner à des références musicales marginales et marginalisantes, tel que le R.A.C.672, « Rock Against Communism », cher aux boneheads -skinheads d'extrême droite-.

Le Rock Identitaire Français (R.I.F.) fait partie d'une « stratégie » culturelle d'ensemble qui vise à développer une « contre-culture », une « culture rebelle » en s’adressant à des jeunes, souvent marginaux qui partagent un sentiment d’exclusion et de rejet de la société.

Les valeurs proclamées par le R.I.F. sont l'amitié, la solidarité, l'enracinement, le patriotisme, les traditions et il fait fréquemment appel à une symbolique celte et à des images médiévales.

Dans un article publié dans Jeune Résistance 673 intitulé « L’action culturelle a un impact puissant sur les cerveaux 674», un militant national radical explique en quoi il conçoit le R.I.F. comme un outil de propagande auprès des jeunes nationalistes : « Nos contemporains fonctionnent essentiellement à l’émotion. Il faut donc employer l’émotion pour les convertir à nos idées. ». Ce point de vue est appuyé par article intitulé « La musique comme vecteur politique » paru dans la revue Réfléchir & Agir 675, « la musique, moyen de distraction et de d’identification particulièrement prisé par le jeunesse […] force de pénétration, peut être aussi le ciment d’une communauté et force de libération. [Elle] apparaît donc comme un vecteur politique et culturel que nous ne pouvons pas négliger […], une puissance de persuasion inégalable. »

La musique est ainsi perçue comme un outil de propagande idéologique capable de mobiliser une population spécifique tout en la rassemblant autour de valeurs communes. Ainsi, des concerts de groupes de rock identitaire français ont été organisés lors de nombreuses manifestations du F.N.J.

La marginalisation de cette mouvance implique une certaine clandestinité ce qui explique le peu de concerts organisés en France. La promotion des groupes se fait essentiellement via Internet et surtout via « le bouche à oreilles ». L’émergence d’Internet durant ces dix dernières années a donné naissance à de nombreuses ramifications qui constituent une véritable nébuleuse identitaire.

La présentation de quelques groupes faisant partie du mouvement R.I.F. et de leur discographie va nous permettre de montrer que les sujets abordés dans les textes font eux aussi appel à la peur, à la figure du complot et à la nécessité d’organiser une résistance face au danger extérieur et intérieur. Ces groupes appellent souvent à une mobilisation afin de défendre les valeurs, les richesses, et surtout les traditions du peuple français.

Notes
672.

En pleine évolution des mouvements skins, le rock a été approché de près par la droite radicale. Le groupe The Clash a crée les concerts « Rock Against Racism » pour lutter contre toute récupérer par l’extrême droite. En réaction, les skins ont créé les R.A.C. (« Rock Against Communism ») qui sont eux-mêmes à l’origine du R.I.F.

673.

Revue identitaire, européenne et antimondialiste, créée en 1995.

674.

Jeune Résistance, n°18

675.

Réfléchir et Agir, 1993, p.11