Seuls le rap et le R’n’B696, témoins d'une culture métissée, sont bannis des publications frontistes.
Bruno GOLLNISCH, dans un rapport du groupe F.N. pour le Conseil régional de Rhône-Alpes, exprime ainsi son approche du rap : le « véritable culte que vouait l’ancien ministre de la culture [en l’occurrence Jack LANG] au groupe de rap « Nique Ta Mère » dont le violent racisme anti-français n’égale que l’absolue vulgarité des propos est à cet égard particulièrement symbolique ».697 Un an avant la tenue de ces propos, Jean-Marie LE PEN demandait à ses militant, « [c]omment [on] peut tolérer, après les appels au meurtre contre Le Pen du groupe NTM, Nique Ta Mère, qu'un autre groupe de rap puisse lancer des appels au meurtre contre la police ? ».698 Nous souhaitons montrer ici que les conceptions frontistes relatives à ces formes d’expressions actuelles se réduisent à des caricatures de groupes dont les œuvres sont souvent sujets à controverses. Aussi, selon le F.N., le rap constituerait une représentation culturelle du déclin de la nation en ce sens où les formations qui la composent seraient contraires au patriotisme et à la liberté d’expression. En effet, la dénonciation de « l’appel au meurtre » qu’aurait lancé le groupe N.T.M. contre le président du F.N. correspond selon ce dernier, à un refus des libertés et ainsi à une nouvelle expression du complot serait victime le parti et ses membres.
Le R’n’B est un genre musical, émergent dans les années 90, qui mêle hip-hop, funk, et soul.
GOLLNISCH (1998), « La dictature du politiquement correct »
Discours de Jean-Marie LE PEN lors des dix-septièmes fêtes des BBR de 1997.
Jean-Marie LE PEN fait référence au groupe Ministère Amer, et plus particulièrement à la chanson « sacrifice de poulet » en citant un extrait des paroles : « Cette fois encore la police est l'ennemie (...) le message est passé, je dois sacrifier un poulet. Pas de paix sans que le poulet repose en paix. Est-ce que tu le sais ? Ce soir, j'ai la santé, je vais sacrifier un poulet. Avant de laisser mes pulsions meurtrières, (...) j'appelle le diable pour faire couler le sang ». Jean-Marie LE PEN terminera ses propos par un commentaire démagogique : « [e]n attendant, les « jeunes » « s'amusent » pendant leurs vacances payées par les contribuables, et les banlieues continuent de brûler... ». Par ailleurs, il nous paraît symptomatique que Jean-Marie LE PEN parle de lui à la troisième personne.