Jean-Marie LE PEN, Discours de clôture de l’Université d’été du F.N., Annecy, 30 août 2002

« Je me dois, en clôture de cette Université d’été (à suspense) d’exprimer, en votre nom à tous, mes remerciements :

A Dieu, d’abord qui nous a donné le cadre féerique d’Annecy, de son lac, de ses montagnes, et comme nous l’espérons de son soleil sans qui, selon les vers d’Edmond Rostand, « les choses ne seraient que ce qu’elles sont. »

Au Conseil d’Etat, qui a clairement affirmé le Droit et condamné ceux qui l’avaient violé ainsi qu’à nos juristes, toujours sur la brèche : Marine Le Pen, Marcel Ceccaldi, Maîtres Wagner et Wallerand de Saint-Just.

A la Direction et au personnel de l’Impérial Palace, joyau de l’hôtellerie française qui ont eu à cœur de nous faire oublier les difficultés que d’autres nous avaient crées.

Aux cadres supérieurs du Front qui ont fait l’honneur de leur présence, Bruno Gollnisch, J.P.Reveau, Dominique Chaboche.

Au régional de l’étape, Dominique Martin.

Aux responsables de l’IFOREL et de l’Université qui les ont organisées sans jamais se résigner malgré les embûches : Bernard Antony, Michel Hubault, Marie-Christine Boutonnet, Christelle Bouchet, Micheline Bruna et Francine Commange, ainsi qu’à tous ceux qui en ont animé les travaux, cette semaine durant.

A notre DPS, toujours solide au poste, discret et efficace.

A vous tous, amis, participants, invités et aussi journalistes qui feront connaître nos positions, Merci !

Un petit clin d’œil aux contre-manifestants dont la démonstration saugrenue d’intolérance a le mérite d’avertir les lecteurs des journaux de gauche de la tenue de notre université.

*

Après les exposés et débats remarquables de l’Université d’Eté sur le thème de la Démocratie totalitaire, vous me pardonnerez de me placer sur le terrain concret de la politique.

Nous avions bien raison de nous préparer à livrer la bataille de France !

Elle fut tout au long une bataille de mots, un combat sémantique pour essayer d’arracher au piège des mots imposé par les tenants de la Pensée Unique. Et d’abord ceux magiques (au sens de la magie noire) de République et de Démocratie, utilisés comme des antonymes, c’est-à-dire pour dire l’inverse de leur acception commune.

Cette technique qui relève du terrorisme intellectuel (soft) n’est pas innocente ni seulement grotesque. Elle vise à faire perdre leurs repères aux citoyens, par elle, décervelés !

Elle sert aux responsables politico-médiatiques à couper le peuple des réalités qu’il est pourtant chargé souverainement d’apprécier, c’est-à-dire alors réduit à une masse d’ilotes aveuglés, assourdis, hébétés par les propagandes unanimistes et monolithiques.

Elle a pour objectif de masquer les vrais problèmes soit, en n’en parlant pas, comme celui, tabou, de l’immigration, soit en affectant de croire que les voyous de banlieue sont les jeunes ou que les immigrés clandestins, par définition délinquants, ne sont que des gens à qui on aurait simplement omis de remettre les papiers auxquels ils ont droit.

Et pour le démontrer, ils envahissent les lieux les plus sacrés, religieux et historiques comme la Basilique de Saint-Denis, lieux toujours exclusivement catholiques, jamais temples, mosquées, synagogues ou loges maçonniques, mais surs il est vrai, d’y trouver un accueil complaisant, preuve s’il en était besoin qu’ils considèrent l’Eglise de France comme le ventre mou de notre civilisation et Mgr de Béranger, comme un dignitaire stalinien. Ce procédé d’angélisation de la gauche, n’est ce pas chère Arlette, est à l’inverse de la diabolisation de la droite où le patriotisme est baptisé fascisme ou nazisme et où les positions politiques de contestation du système sont réputées d’extrême-droite, puis d’extrémisme ; formule que le Président de la V° décadente utilisera comme un talisman toute la campagne présidentielle.

Justement dénoncé par Upinsky dans son livre, « La parole ou la tête coupée. »

Cette révolution du langage imposée par l’enseignement et les médias peut aller jusqu’à sanctionner judiciairement des mots adultérés employés dans leur sens premier, ainsi en a–t-il été par exemple des mots comme détail ou sidaïque, réputés impies, voire de jeux de mots sans malice mais peut-être sans finesse.

En France, il faut surveiller son langage partout, y compris, à la table familiale, comme on le faisait dans la rue ou dans les cafés pendant l’occupation.

Nous avons tous à l’esprit, le souvenir de l’attitude abjecte de la petite fille de notre camarade Lagier, dénoncé devant la Cour d’Assise comme en Union Soviétique, et accusé d’avoir tenu en famille, des propos jugés racistes qui allaient permettre de condamner cet homme coupable d’homicide par imprudence pour assassinat raciste et après de nombreuses années de prison l’y fera mourir.

Honte, oui, honte à ceux qui se servent des enfants pour combattre les adversaires qu’ils n’osent pas affronter à la loyale dans des débats télévisés, pourtant de tradition dans tous les pays démocratiques.

Honte à ces gouvernements provocateurs qui créent ou font créer par leurs sicaires des délits ou des crimes pour pouvoir les imputer hypocritement à des innocents. Nous avons là encore à l’esprit les affaires de Carpentras, du Pont-Royal et de Mantes-la-Jolie !

Honte à ceux qui font violer les libertés des citoyens, en les faisant agresser sous le nom de « harcèlement démocratique » par des milices stipendiées ; ou qui font, comme Ceaucescu, leur ancien ami, écouter leurs adversaires par les services de l’Armée (on notera que les noms des victimes, surtout les nôtres, n’ont pas été rendu publics. Je ne citerai que pour mémoire les diffamations ou provocations de certains journalistes véreux qui nous ont contraint à les poursuivre (et à les faire condamner par la justice) voire de certains pontes du régime, qui, eux il est vrai, semblent échapper à la loi commune et pas seulement dans les affaires de diffamation.

Bataille, bataille juridique, bataille financière, bataille politique, médiatique. Rien ne nous a été acquis sans combat. Songez que pendant un an, il a été diffusé des milliers de tonnes de propagandes avec un effort sans précédent pour notre mouvement dans la communication. Entre Juillet 2001 et Juin 2002, j’ai participé à 53 réunions ou meetings, 72 conférences de presse, 72 émissions Radio, 67 émission TV, 515 entretiens avec la presse écrite, régionale, nationale et internationale. 4 soirée électorale avec au soir du 1er tour plus de 400 journalistes et plus de 1000 au 1er Mai. 36 week-end sur 52. Sans compter les émissions auxquelles ont participé tous les cadres du Front National.

Conscient comme la tortue de la fable que nos jambes étaient plus courtes que celle des lièvres du système, nous sommes partis d’aussi loin que possible : le 1er Mai de l’an 2000 sous l’égide de notre héroïne nationale Jeanne d’Arc.

La campagne, nous le savions, coûterait plusieurs dizaines de millions, que nous comptions emprunter aux Banques, dont c’est le rôle, en offrant les garanties d’usage. Hélas, hélas, hélas... Nous avons sous-estimé la force des connivences qui unissent l’Argent à la Politique et nous nous heurtâmes à un véritable mur (d’Argent bien sur) et à des refus unanimes, à l’exception d’une petite banque mais qui n’en prêta pas moins.

Une fois de plus, il nous fallu mobiliser la confiance et le dévouement de nos adhérents et militants, le Front National, y allant lui aussi de son appui.

Nous avions franchi, nous allions franchir, car le problème se posera tout au long de la campagne, comme dans les contes de fées, la première épreuve. Elle n’allait pas être la seule.

Il nous fallait aussi réunir les signatures de quelques centaines de maires, ne pouvant compter que sur 140 conseillers régionaux.

Nous nous étions mis à l’abri, du moins le croyions-nous, des pressions qui pouvaient s’exercer sur eux, en leur faisant signer un engagement d’honneur préalable.

Ce n’est qu’à quelques semaines du scrutin que nous découvrions avec angoisse que 200 d’entre eux, sous les pressions et les menaces, reniaient leurs signatures et acceptaient de se déshonorer.

Dans le même temps Mégret recevait trois cent signatures RPR-UDF venant de deux régions de l’Est.

La manœuvre de l’Elysée était claire, il s’agissait de substituer avec la complicité de tous les échelons du Système, au chef de la Droite Nationale, le félon secrètement rallié.

Il fallait avoir le cœur bien accroché, nous l’eûmes. Et en quelques jours, Carl et les équipes de téléphonistes bénévoles du paquebot et des fédérations réussissaient à réunir les 200 signatures manquantes.

Honneur à tous ces Maires, nationaux et où démocrates, qui ont évité une injustice majeure.

Peu de gens savent quelle somme d’efforts, de sacrifices et de dévouement a été dépensée pendant cette campagne d’un an, menée contre vents et marées, avec des moyens cent fois inférieurs à ceux de nos concurrents.

Notre récompense, formidable surprise pour le monde politique, mais espérance comblée pour nous fut la 2° place du 1er tour et l’élimination du 1er ministre socialiste Jospin.

Cet événement considérable allait déclencher dans tout l’Etablissement français une véritable panique et le conduire à porter toutes ses forces au secours de Chirac, pourtant donné vaincu au 2ème tour.

Aucun procédé, aucune diffamation, aucune manipulation de l’opinion ne fut négligée. Ce fut là une démonstration éclatante du fait que la France était devenue une démocratie totalitaire, celle où les fonctionnaires de l’Etat, laïcs et républicains faisaient descendre dans la rue les enfants des écoles, les lycées, les collégiens avec les mots d’ordre de haine et de mort contre le candidat de l’opposition nationale.

Vous connaissez la suite et le rebond décevant de la campagne législative dont le très fort taux d’abstention allait nous coûter une perte de subvention annuelle de l’ordre de 10 millions de francs.

Cela étant, l’année 2002 restera incontestablement comme celle de notre succès à la Présidentielle.

Un succès électoral tout d’abord, lorsqu’on songe aux 6 millions d’électeurs qui ont voté pour nous, en dépit du déploiement, entre les deux tours, d’une propagande soviétoïde à l’ampleur inégalée dans l’histoire politique française.

Aussi un succès psychologique, puisque avec ce deuxième tour, l’espoir d’un changement est né.

Les Français ont aimé notre campagne, apprécié notre lucidité et notre persévérance, nos thématiques, telles que celle de la République référendaire, car ils se rendent compte qu’aujourd’hui la société politique classique, parlementaire et représentative, est bloquée, empêchant la réforme fiscale, administrative, éducative ou sociale.

Dans leur esprit, le référendum est devenu la seule voie de réforme et de gouvernement, la seule véritable source de légitimité du pouvoir.

A l’heure des tours de passe-passe raffarinesques et autres atermoiements gouvernementaux divers et variés – j’y reviendrais – je crois indispensable de poursuivre notre campagne sur ce thème, par voie d’affiches et de tracts.

Ce succès marque indubitablement une étape fondamentale dans l’ascension historique du Front.

Que de chemin parcouru depuis 1972, année de création du mouvement et 1973, première épreuve électorale.

Que de chemin parcouru depuis notre percée électorale qui est apparue aux municipales de Paris en 1983, puis à Dreux, puis la législative partielle d’Auray et enfin les élections européennes de 1984 où nous obtenions 10 députés.

Depuis le groupe à l’Assemblée nationale en 1986, nous avons participé à tous les scrutins français et européens.

Certains ont vécu avec nous, depuis le tout début, la joie de nos victoires, mais plus souvent, il faut bien le dire, les tempêtes et les échecs.

Ils ont une place toute spéciale dans nos cœurs et dans la mémoire du Front, et je pense aujourd’hui à Marie Josée Rolland, qui est ma secrétaire particulière depuis 17 ans, et qui va, sans s’éloigner du mouvement, revenir à une activité professionnelle « civile ».

On peut même dire qu’elle a voué sa vie à notre service, et à ce titre, comme à bien d’autres, elle est naturellement le premier invité d’honneur de notre Congrès de 2003. Car c’est au printemps de l’an prochain que nous tiendrons notre congrès statutaire ordinaire, rehaussé de la célébration officielle du trentième anniversaire du FN, dans un cadre et une dimension prestigieuse.

Confrontés à des difficultés sans précédents, nos compatriotes ont compris les dangers de l’immigration de masse aggravés par la dérive euromondialiste et le démantèlement de la structure nationale de la France. Ils perçoivent la dégradation du climat civil et social en raison de l’explosion de l’insécurité. Ils mesurent aussi toute la pertinence de nos analyses sur l’asphyxie fiscale, la dictature du politiquement correct et de la Pensée Unique, sur les conséquences du laxisme moral et de la dénatalité, la permanente inquiétude du chômage et le drame des retraites.

Tous nos avertissements, hélas, se révèlent aujourd’hui fondés.

Ils devraient inciter les pouvoirs publics à mettre en œuvre les mesures que nous préconisons.

*

Ils ne font, hélas, que déchaîner chaque jour davantage la fureur totalitaire de nos adversaires, tandis qu’on a donné à de nombreux français une image diabolisée et mensongère du Front national et de son Président.

Comment a-t-on construit cette image de violence ?

Comment a-t-on fait naître cette peur irrationnelle de notre mouvement, qui pourtant n’a jamais cessé d’affirmer qu’il inscrit bien évidemment son action dans le cadre constitutionnel existant et dans le respect scrupuleux des lois de la République ?

Par les mensonges, les montages et les manipulations médiatiques.

Ainsi, certains médias, quant ils évoquent la fête des BBR ou le 1er mai, ne montrent que les deux ou trois excités qui traînent aux abords de la manifestation.

Tous les partis politiques subissent la présence de ce genre d’individu lors des réunions publiques.

Il ne faut donc pas confondre présentation médiatique et réalité politique. Le Front National représente des millions d’électeurs, lesquels n’ont bien évidemment rien à voir avec les groupuscules de « skinheads », qui ne sont pas admis dans nos défilés.

Par des faux témoignages, par des ouvrages apparemment savants d’intellectuels engagés, par des photos tendancieuses on a fait croire à une partie de notre peuple que le Front se réclame du nazisme, et qu’il n’est composé que de skinheads.

On a fait croire cela à de nombreux français, de la même façon qu’au Moyen Age, on a pu faire croire à l’existence des sorcières.

De nombreux moines ont rédigé des ouvrages savants sur la sorcellerie, des procès furent organisés, qui conduisirent de nombreuses femmes au bûcher.

La main sur la Bible, des témoins certifiaient avoir vu, la nuit de Walpurgis, des sorcières qui traversaient le ciel sur leur balai pour aller s’accoupler avec le Diable sur le Blocksberg.

Certaines accusées avouaient même que le sexe de Satan était cerclé d’écaille et son sperme glacé.

Pour le FN comme pour la sorcellerie jadis, la rumeur donne naissance à l’affabulation.

Peu à peu, par les effets de la criminalisation de notre mouvement et de nos idées, on a interdit aux Français de penser, de réfléchir aux problèmes de notre société.

C’est ce qui fonctionne le mieux dans la chape de plomb du politiquement correct : l’auto-censure.

Beaucoup de Français s’interdisent de parler de certains sujets puisque le Front en parle. En parler ou même simplement y penser, ce serait en effet être comme le Front, c’est-à-dire nazi.

C’est ce terrorisme intellectuel, totalement irrationnel qui justifie que notre mouvement soit aujourd’hui proprement exclu du champ politique officiel. Ainsi, même devant la mort ils ne respectent rien. On enterrait l’Abbé Greffier mort à 97 ans après une vie consacrée à Dieu dans la fidélité à ses vœux religieux et à son patriotisme français. Ses obsèques ont été celles d’un paria. Il n’y avait là ni représentants de l’Eglise catholique, ni de la municipalité, ni des organisations d’anciens combattants. Seul, le drapeau du C.N.C. de Roger Holeindre témoignit de notre fidélité, ainsi que deux Conseillers régionaux du FN et moi-même.

En effet, au lieu de s’atteler à la résolution des nombreux problèmes de notre pays, le gouvernent Raffarin n’a rien trouvé de mieux à faire que de casser le thermomètre, c’est-à-dire de priver le Front National de toute chance d’obtenir des élus, à l’Assemblée nationale, où il n’en a plus depuis 1988, au Parlement européen et dans les Conseils régionaux.

Tout les dirigeants du PMU, pardon de l’UMP, l’avouent cyniquement : la réforme n’a pas pour but d’améliorer l’efficacité institutionnelle ou la représentation des opinions, elle vise à bâillonner une seule formation, le Front National…

C’est clair, c’est officiel, on en discute en toute sérénité dans les dîners en ville, dans les salons de l’Assemblée, voire dans les amphis de Science-Po….

Peu importe d’ailleurs que le pluralisme, clef de la liberté du suffrage, en prenne un coup. On sait bien que pour abattre le Front, tout est bon y compris le pire.

Ce mépris pour les millions d’électeurs nationaux est un déni de démocratie. Il témoigne d’un cynisme écœurant, et montre bien l’état de corruption du cloaque politicien.

On est là au cœur d’une tradition bien française.

Conformément à l’adage d’Edgar Faure, pour régler un problème, on ne s’attaque pas à ses causes, on supprime ceux qui le posent….

En 1986, la suppression de la proportionnelle au profit du scrutin majoritaire à deux tours visait déjà à priver le Front de toute représentation à l’Assemblée.

Cela ne suffisait pas, semble-t-il à assurer ad vitam aeternam la rente politique que ces messieurs et ces dames considèrent comme légitime, car le peuple n’en a pas moins continué à porter ses suffrages sur le Front national.

Hantés par le souvenir des triangulaires suicidaires lors des Législatives de 1997, dont ils portent seuls la responsabilité, ayant toujours refusé, pour des raisons mystérieuses, la sage tactique du désistement national au profit du candidat arrivé en tête au premier tour, hantés disais-je par leur propre sottise, les chiraquiens vont adopter la règle du maintien des deux seuls candidats arrivés en tête au premier tour.

Cela favorisera, pensent-ils, les duels entre l’UMP et les compères du PS, au détriment notamment de l’UDF et du Front national.

Après la cohabitation institutionnelle entre Chirac et Jospin, après la cohabitation des idées entre « la gauche » entre guillemets et « la droite » entre-guillemets au 2ème tour de la Présidentielle, on a la cohabitation de l’UMP et du PS grâce au nouveau mode de scrutin. On évolue ainsi vers le parti unique : UMPS : Union de la majorité pour le socialisme.

Je dis cohabitation, mais cette réforme consacre en fait le parti unique gauche-droite, confluent des sociaux-libéraux et des libéraux-sociaux réunis pour une nouvelle Grande Marche, sur le Sentier Lumineux de la haine de la nation et du lepénisme…

Pour nous abattre, la Chiraquie croit avoir trouvé l’arme miracle, comme l’apprenti sorcier de Walt Disney croyait avoir résolu, par magie, l’éprouvant nettoyage du vieux manoir…

La surprise du premier tour de la Présidentielle aurait pourtant dû leur enseigner la prudence….

Car si pour une raison ou une autre, les vents politiques tournent en notre faveur, la nouvelle règle, loin de nous exclure du jeu électoral, démultipliera notre percée.

C’est d’ailleurs aussi l’erreur de la réforme du mode de scrutin aux régionales et aux européennes.

Non qu’une réforme électorale n’ait été nécessaire pour améliorer la participation du peuple à l’exercice de sa souveraineté. Elle aurait rendu au Parlement ses responsabilités politiques en organisant une représentation équitable des courants d’opinion. En respectant les droits et libertés de l’Opposition. En réformant la procédure de l’élection présidentielle. En assurant le contrôle de l’exécutif et de l’administration. En instituant le vote familial. Hélas, le but exclusif de Raffarin est exactement inverse. Il ne s’agit pour lui que de renforcer l’hégémonie de ses partisans.

La réforme des régionales poursuit celle de Jospin, adoptée en 1999 et qui n’a pas encore été appliquée. Désormais, la liste arrivée en tête au premier tour obtiendrait 25% des sièges, les sièges restant étant répartis entre elle-même et tous les autres…

Là encore, Raffarin croit diminuer le nombre de conseillers régionaux frontistes : je vous le disais, c’est l’alpha et l’oméga de sa politique. Il devrait s’entraîner au lancement du boomerang et faire attention à ne pas le prendre dans la figure.

Quant aux députés européens, ils seront désormais élus dans le cadre des 22 régions, ce qui en fera les mandataires des régions et non plus les représentants de la nation.

C’est bien là l’accomplissement d’un vieux projet des eurocrates, et il était d’ailleurs logique de porter un coup à la nation en même temps qu’au Front, puisque seul le Front incarne et porte l’idée nationale dans le paysage politique français.

De ce point de vue, je ne conteste pas la cohérence des choix chiraco-raffarinesques, j’affirme seulement qu’ils sont à la fois électoralement risqués, moralement indignes et politiquement totalitaires…

Je voudrais rappeler en effet que ces réformes électorales s’inscrivent dans une politique générale de la terre brûlée, qui n’entamera jamais la détermination des électeurs, des militants et des cadres du Front National, mais qui risque de nous priver des moyens les plus élémentaires de défendre nos idées.

La liberté de réunion est en cause, lorsque notre mouvement est privé d’endroit pour se réunir, ou pour organiser une grande fête populaire.

Alors même que depuis 1981, date de la première édition à La Roche – Couloir dans les Yvelines, le Front national organise la grande fête patriotique des Bleus-Blancs-Rouges tous les ans en septembre, il n’y en aura pas en 2002, en raison des refus systématiques et totalitaires de l’ensemble des institutions d’Ile de France de nous louer un terrain.

Cette année, changement de majorité oblige, la mairie de Paris a opposé une fin de non recevoir à notre demande de location de la pelouse de Reuilly où, depuis 10 ans, dans un climat bon enfant et totalement sécurisé, des dizaines de milliers de Français pouvaient profiter des stands et des animations, avant d’écouter le grand discours de rentrée politique. Tous les terrains et hippodromes de Paris et de la région parisienne sont, selon la terminologie des organismes officiels, « occupés », « indisponibles » ou « non affectés à l’usage des manifestations politiques ».

Là encore, c’est la politique de la terre brûlée.

Nous ne trouvons pas d’endroit pour nous réunir, de la même façon que l’on nous refuse l’accès à tous les grands moyens de communication. Il n’est que de voir l’iniquité de notre temps de parole médiatique depuis 20 ans…

On voit bien le caractère insidieux des méthodes utilisés contre nous. On ne nous interdit pas, ce serait trop gros, trop choquant, au pays des libertés, mais nous sommes privés de l’exercice effectif de nos droits.

C’est cela, le totalitarisme à visage démocratique : derrière une façade de pluralisme absolu, de libertés universelles, seuls certains jouissent concrètement des droits fondamentaux.

La démocratie totalitaire, terme employée récemment par Jean-Paul II, ne date d’ailleurs pas de notre temps : on la trouve déjà sous la plume de Bertrand de Jouvenel ( dans son livre Le Pouvoir), et a fait l’objet d’une analyse minutieuse par un auteur américain, Talmon, dans un ouvrage sur la Révolution Française paru en 1952.

Selon lui, la Terreur est née d’une formule extraite du Contrat social de Rousseau : « si donc, lors du contrat social, il s’y trouve des opposants, ce sont des étrangers parmi les citoyens… ». Rappelons-nous aussi que Jacques Delors, alors qu’il était Président de la Commission européenne affirma que ceux qui n’étaient pas européistes n’avaient pas leur place dans l’hémicycle.

Robespierre n’avait plus qu’à désigner les réfractaires – réels ou supposés - au nouvel ordre politique et moral, et ceux-ci étaient retranchés de la société. Ils ne pouvaient bénéficier de la protection des lois et encore moins d’un droit à la parole dans la vie politique. Il était même légitime, voire moral, de les guillotiner…

Cette logique de terrorisme effréné aboutit évidemment aux pires excès.

Un autre exemple, encore plus proche de nous, le montre à l’évidence.

Le FN est aujourd’hui dans la situation des partis paysans dans les démocraties populaires entre 1945 et 1950 : tolérés, en liberté surveillée, avant même d’être liquidés, juridiquement puis physiquement…

On me dira que nous n’en sommes pas là.

C’est méconnaître le fanatisme engendré par les mécanismes de la démocratie totalitaire à la française.

8 militants du Front National ont été assassinés depuis 1986, 7 attentats à la bombe ont eu lieu entre 1992 et 1999 contre nos permanences à Marseille, sans même évoquer le nombre faramineux d’appels au meurtre du Président et des militants du FN sur Internet et dans la rue.

Nos adversaires devraient pourtant savoir que la violence n’entamera pas notre volonté.

Toutes ces méthodes de voyous, toutes ces manœuvres aboutissent heureusement à l’inverse de l’effet escompté.

Grâce à monsieur Raffarin, le Front national est une nouvelle fois au centre de la vie politique française, preuve de la pertinence de ses analyses et de ses solutions.

*

Je comprends d’ailleurs que le Premier Ministre préfère s’occuper de ses adversaires plutôt que de la France.

Depuis trois mois, de reculades en maladresses, il apparaît pour ce qu’il est : un communiquant à court d’audace et de volonté, un marchand d’image sans projet autre que la fusion de la France dans le magma euro-mondialiste.

Prenons d’abord l’exemple de la réforme fiscale : annoncée par le candidat Chirac à grand renfort de trompettes médiatiques, la baisse de l’impôt sur le Revenu de 30% sur 5 ans a vécu la vie d’un Super-mensonge, c’est-à-dire le temps d’un effet de manche médiatique.

On nous explique désormais – les élections sont passées – que ni l’Europe, ni la croissance ne permettent de tenir cette promesse.

En effet, en l’état actuel de nos engagements européens, la France n’est plus maîtresse de sa politique fiscale puisqu’elle a adhéré au Pacte de Stabilité.

A Séville, Chirac s’est engagé à ramener le déficit sous la barre des 0,5 % du Pib en 2004. Dès lors une baisse continue des impôts en 2003 et 2004 entraînerait une nouvelle dégradation des comptes, étant entendu qu’on sait bien qu’il n’y aura pas de diminution de dépenses équivalente.

On se souvient en effet du spectacle surréaliste d’un Ministre de l’Economie, monsieur Mer, désavouant les propos du Ministre délégué au Budget – Alain Lambert – qui avait évoqué « une baisse nette » des effectifs de la fonction publique.

Une fois de plus, la preuve est faite que Chirac ne veut, ou ne peut mécontenter les syndicats de gauche. Certainement par manque de courage – on connaît le bonhomme -, et puis aussi parce qu’il faut bien faire plaisir à ceux qui l’ont élus, socialistes et communistes ; communisme qu’il n’a d’ailleurs jamais condamné pour ses 100 millions de morts.

Vous le voyez, on est désormais bien loin des baisses d’impôts, et même plus, le gouvernement commence à évoquer la hausse de la redevance-télé et des cotisations, pour faire face au passage à 20 euros de la consultation des généralistes…

Vous le savez bien, mesdames et messieurs, les reniements n’effraient jamais les politiciens car comme le disait Edgard Faure, ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent.

Dans l’opposition, les amis de Raffarin n’ont eu de cesse de fustiger les 35 heures et les emplois-jeunes, jugés improductifs et coûteux.

La loi Aubry ne sera pas remise en cause – là encore pas question de se mettre à dos les sympathiques syndicalistes qui ont appelé à voter Chirac !

Quant aux emplois-jeunes, ils disparaissent au profit des contrats-jeunes, subtilité sémantique qui n’amène au 7ème ciel que les spécialistes appointés de l’onanisme politique, puisqu’on passe d’emplois publics purs à des emplois privés subventionnés…par l’Etat, c’est-à-dire à nouveau par le contribuable !

En matière d’immigration, là aussi, les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.

Il est vrai que Chirac est un immigrationniste déclaré. Je crois honnêtement que c’est la seule, je dis bien la seule, conviction ferme de cet homme. Il s’est d’ailleurs opposé à des sanctions infligées aux pays d’émigration ne contrôlant pas leurs frontières, lors du sommet de Séville.

En revanche, les candidats UMP, eux, ne pouvaient faire appel qu’aux seuls électeurs de droite.

Ils avaient donc promis de fermer le centre de Sangatte : non seulement il n’en est plus question, mais les autorités administratives cherchent partout sur le territoire des endroits discrets pour ouvrir de petits centres – supposés moins visibles par nos compatriotes !

Et hop, tour de passe-passe ….

Voilà une première raffarinade ! Sur ce sujet, une seconde est en préparation : la réédition de l’opération de régularisation « Chevènement » en 1997.

Il a suffi que des immigrés en situation irrégulière occupent la Basilique de Saint-Denis pour qu’une délégation soit reçue au Ministère de l’Intérieur, sommant le Ministre de procéder à une régularisation sans conditions.

Sarkozy, l’homme qui il y a quelques semaines encore voulait accroître le nombre des reconduites à la frontière, n’a rien dit.

Finies les fanfaronnades, terminé, les parties de bicyclettes gendarmiques et la visite des commissariats qui s’empressent de sauter une fois le ministre parti, l’air déterminé et le ton assuré qu’affectionne l’ancien Balladurien.

On connaît la suite. Des circulaires discrètes seront envoyées au Préfets pour procéder aux régularisations, et les rares immigrés non régularisés ne seront pas expulsés. Comme d’habitude.

C’est çà, la méthode du cousin de Tartarin de Tarascon : Baratin de Ramascon.

Des effets d’annonce tonitruants, pour aboutir en fin de compte à une pratique inverse, ou dans le meilleur des cas à des micro-mesures sans effet sur la situation.

En matière de sécurité, on avait annoncé la mise sous condition de non-criminalité des allocations familiales. On aboutit au versement des allocations aux centres fermés dans le cas des mineurs délinquants, sauf si le juge maintien le versement aux familles pour des raisons sociales !

Il y a fort à parier que l’exception va vite devenir la généralité – ô étrange hasard ! –

De même, on annonce une belle victoire dans la lutte contre la drogue grâce à l’arraisonnement d’un cargo contenant 2000 tonnes de cocaïne. En fait, seuls 80 kg ont été saisis, au prix de violations répétées des règles du droit international.

J’ai toujours été plus sarcastique que Sarko-stique mais vous avouerez qu’en matière de lutte anti-drogue, on a du mal à croire un ministre qui reçoit les organisateurs de Rave-parties, plaisante avec eux, alors que ces soirées constituent autant de véritables supermarchés itinérants de la drogue ! Et voyez-vous, en recevant en toute priorité les dirigeants des milices antiracistes de gauche, SOS Racisme, LICRA et MRAP, le nouveau ministre de l’Intérieur s’est mis les menottes à lui même.

Décidément, les perspectives de la jeunesse ne s’améliorent pas, d’autant que le Ministre de l’Education Nationale, Ferry, s’est engagé à ne pas bousculer le mammouth, et à maintenir les mécanismes de discriminations positives destinés notamment à permettre aux « jeunes » d’accéder aux Grandes Ecoles, dont Sciences-Po.

Les familles françaises seront ravies d’apprendre ainsi que les efforts des enfants ne seront plus récompensés comme il se doit puisque avec le maintien de ce genre de dispositifs mis en place par les socialistes, la méritocratie, ainsi que l’ascension sociale par le travail sont désormais les vestiges d’une époque révolue.

*

Encore une fois, la droite promet et ne tient rien, s’en tenant à un immobilisme qui consacre la nocive pérennité des lois socialistes dans tous les domaines qui intéressent la vie des Français.

C’est bien la preuve que le Front national est la seule formation qui incarne le changement.

Cet état de fait trace des perspectives encourageantes, que nous ne pourrons concrétiser que par une profonde réforme de notre appareil.

Vous le savez, beaucoup de nos électeurs se sont abstenus lors des élections législatives, entraînant une diminution d’environ un quart de notre subvention publique annuelle. Celle-ci est en effet calculée en fonction du nombre de voix obtenues par chaque parti.

Nous sommes donc contraints de revoir le format et la structure de nos dépenses.

Nous serons probablement amenés à diminuer – temporairement – nos effectifs salariés et à réorganiser nos services.

L’objectif est simple : il faudra faire aussi bien avec moins, et j’entends appuyer les efforts d’économie du Trésorier national, parce qu’il en va de l’avenir de notre combat et de nos idées.

Le Front n’a jamais caché aux Français le caractère ardu et pénible de la tâche de redressement national. Il ne cachera pas la vérité à ses militants, ni ne fuira l’urgence des décisions nécessaires.

Notre détermination et notre courage fondent la grandeur de notre combat.

Je suis sûr que chacun d’entre vous, mesdames et messieurs, a conscience de la nécessité d’aider plus encore le Front, et je pense à l’énergie militante autant qu’aux moyens financiers.

La réforme du mouvement se doit toutefois d’être plus profonde encore.

Le second tour de l’élection présidentielle a révélé les attentes de nos compatriotes.

Ceux-ci plébiscitent les idées du Front, mais il nous ont fait également comprendre qu’il est temps pour nous de devenir un véritable parti de gouvernement, c’est-à-dire une force de proposition prête à assumer les responsabilités du pouvoir.

Il nous faudra donc, et c’est un des enjeux du Congrès de 2003, crédibiliser nos propositions et nos chiffrages, mettre en place une capacité d’expertise auprès des instances de décisions, et pourquoi pas faire appel aux compétences d’hommes du secteur public et du secteur privé…

Ces évolutions, cette aération naturelle de l’appareil, nous permettront d’aborder dans les meilleures conditions les échéances régionales et européennes de 2004.

Le prodigieux bond qualitatif réalisé par le FN dans la politique française, le place en siutation alternative du pouvoir socialo-chiraquien. La Gauche en soutenant inconditionnellement la candidature d’un Chirac qu’elle dénonçait comme voleur et menteur et en assurant la victoire pour 5 ans de l’UMP s’est disqualifiée sans recours.

Il n’y a pas donc face au Système politicien décadent qu’une seule opposition en mesure de mener demain une politique nationale, seule capable d’assurer l’avenir de la France et des français.

Cette immense responsabilité nous créé des devoirs nouveaux et nous oblige à adapter notre formation à ses responsabilités futurs.

Le Congrès de 2003 qui sera aussi celui du 30ème anniversaire du Front doit nous permettre de réaliser les réformes et les adaptations nécessaires de notre appareil.

La réduction de notre subvention annuelle officielle va nous contraindre à des réorganisations internes et à des économies dans certains secteurs, tout en développant certains autres. Il doit engager le mouvement tout entier dans un effort d’adhésions et de soutien financier.

Les futures élections cantonales, régionales et européennes de 2004 peuvent être l’occasion pour nous de rebonds spectaculaires et nous permettre de renvoyer à Raffarin le boomerang qu’il nous destine.

Nous devons tirer tous les enseignements et les conséquences de nos revers et de nos échecs mais aussi nous appuyer sur les incontournables succès obtenus contre vents et marées. Nous devons aussi et surtout veiller à maintenir la cohésion et le dynamisme du Front National et l’affaire Mégret doit être pour nous un enseignement décisif. Le conflit mégrétiste ourdi de vieille date en secret pour s’emparer des leviers du FN a échoué.

Il aura fallu 3 ans pour que les échecs patents et constants de Mégret fassent apparaître le caractère scandaleux de son entreprise. Mais elle aura coûté cher à tous points de vue à notre mouvement et à la cause nationale. Elle nous a fait perdre un temps et des moyens précieux.

Ainsi, les hommes étant ce qu’ils sont, il convient que personne ne perde de vue que les risques de division qui menacent toutes les formations humaines ne puissent se développer chez nous.

Il conviendra de se tenir à l’écart de toute tentation clanique, de bannir les oppositions inutiles et les dénigrements ravageurs.

L’ambition individuelle et la surestimation du Moi ont conduit Mégret à l’aventure criminelle de la scission.

Il faut se défier de ceux qui proposent des solutions miracles qu’ils ont été incapables de mettre en service et chacun doit prouver sa valeur dans les fonctions qui lui ont été confiées sous le drapeau du Front.

Unité, discipline, dévouement, tels devront être nos mots d’ordre si nous voulons être dignes de la mission qui nous est confié.

Nous avons rendez-vous avec le Destin. Hissons-nous à la hauteur de cette tâche exaltante qu’est celle du Salut de la France.

A ce moment-là, il ne sera que temps de mettre en œuvre les solutions de bon sens nécessaires pour briser les chaînes de notre peuple, et retrouver le chemin de nos libertés et de notre prospérité.

Sur ce chemin-là, je sais pouvoir compter sur vous, et je vous donne d’ores et déjà rendez-vous dans quelques semaines pour fêter comme il se doit les décorés de la Flamme du Front lors d’une grande journée commémorative.

Vive le Front National !

Vive la France ! »