Annexe 22 : Biographies de quelques « auteurs-référents » de la littérature d’extrême droite

Source : Le Petit Robert des Noms propres , Paris, 2000, ISBN 2-85036-652-8

BAINVILLE (Jacques) : Historien français (Vincennes 1879 – Paris 1936). Disciple de Charles Maurras avec lequel il collabora à l’Action Française, il fit porter sa réflexion sur les rapports entre la France et l’Allemagne, et exalta la monarchie dans son Histoire de France (1924) et dans Napoléon (1931). La Troisième République (1935) le montra préoccupé sur l’avenir de la France dont la politique démocratique lui parut une faible sauvegarde contre le pangermanisme renaissant (Histoire de trois générations, 1934). Ce pessimisme se retrouve dans ses chroniques de la Revue universelle qu’il dirigea, à partir de 1920, avec H. Massis et J. Maritain. [Acad.fr 1935].

BARRES (Maurice) : Ecrivain et homme politique (Charmes, Vosges 1862 – Paris 1923). Député boulangiste de Nancy (1889). Antidreyfusard, défenseur de l’armée, préoccupé par la menace germanique, il exposa les principes de son nationalisme dans sa seconde trilogie, Le roman de l’énergie nationale (1897-1902).

BLOY (Léon) : Ecrivain français (Périgueux 1846 – Bourg-la-Reine 1917). Journaliste de combat, catholique ardent qui fustigeait le conservatisme du Vatican, comme le matérialisme, la démocratie et le positivisme par des invectives violentes.

DRIEU LA ROCHELLE (Pierre) : Ecrivain français (Paris 1893 – id. 1945). Intellectuel français épris d’action et fasciné par l’ordre, il se rallia au fascisme, Socialisme fasciste, 1934). Il dirigea la Nouvelle Revue Française sous l’occupation puis, ayant collaboré avec les nazis en manifestant avec violence son antisémitisme, il se suicida en 1945.

FUSTEL DE COULANGES (Numa Denis) : Historien français (Paris 1830 – Massy 1889). Ces principes se trouvent illustrés dans La Cité antique (1864), où il fit du sentiment religieux le principe constitutif de la famille et de la cité antique.

GRAMSCI (Antonio) : Théoricien et homme politique italien (Ales, Sardaigne 1891 – Rome 1937). Jeune militant socialiste, il prit très tôt position contre les interprétations réformistes et mécanistes du marxisme. Il vit dans la révolution d’Octobre le modèle de toute révolution prolétarienne, et, dès 1920, élabora la théorie des conseils (soviets) d’usine, premières cellules de l’Etat prolétarien. Il fut l’un des fondateurs du Parti communiste italien (1921) dont il allait devenir le secrétaire général en 1926. Député (1924), il lutta contre le fascisme. Arrêté en 1926, il poursuivit en prison (d’où il ne sortit que quelques jours avant sa mort) son œuvre de théoricien du marxisme. Philosophe de la praxis, Gramsci estime que le marxisme contient les bases « pour construire une totale et intégrale organisation pratique de la société». Pour lui, la tâche des dirigeants et théoriciens marxistes consiste donc à promouvoir cette philosophie révolutionnaire face à l’idéologie de la bourgeoisie et à permettre l’avènement d’une nouvelle culture dans laquelle le prolétariat occuperait une position hégémonique.

Œuvres principales : Opere di Antonio Gramsci (9 vol. 1947-1955), Lettres de prison (1947, trad.fr. 1953)

MADIRAN (Jean), de son vrai nom Jean ARFEL, est un journaliste et essayiste réputé dans les milieux traditionalistes catholiques et nationalistes, né en 1920. Durant l’occupation il a été le secrétaire de Charles MAURRAS, et a collaboré à l’Action française, à la Revue universelle (créée par Jacques BAINVILLE), à la revue catholique Itinéraires, et fut directeur de publication du journal Présent.

Dans le numéro du 12 octobre 2007, de la revue Valeurs actuelles, Jean MADIRAN a annoncé son soutien à Marine LE PEN pour la succession de Jean-Marie LE PEN en 2010.

Saint-Loup, de son vrai nom Marc AUGIER, était un écrivain français (1908-1990), souvent cité en référence par certaines personnalités de l'extrême droite néo-païenne, comme Pierre VIAL ou Jean MABIRE.

Saint-Loup poursuit ensuite une carrière d'écrivain et de journaliste, publiant plusieurs livres consacrés à la LVF (Les Volontaires) et à la Waffen SS française (Les Hérétiques, Les Nostalgiques) ou belge (Les SS de la Toison d'or). Son œuvre est marquée par la recherche de l'aventure et du dépassement de soi ainsi que par l'hostilité à la philosophie chrétienne. Son dernier roman, La République du Mont-Blanc, synthétise ses thèmes de prédilection en dépeignant la survie, en pleine montagne, d'une communauté de savoyards fuyant le métissage et la décadence.