Annexe 27 : Programme culturel du F.N. pour l’élection présidentielle de 2002

Source : Site Internet du Front national, 19 novembre 2002

LIBERTE DE LA CULTURE : ENRACINER L'AVENIR

LE GÉNOCIDE CULTUREL

Dans le carré diabolique de la destruction de la France menée par les politiciens de l’Etablissement, après l’extinction biologique (la dénatalité française), la submersion migratoire (l’immigration de peuplement), la disparition de la Nation (l’euromondialisme), le quatrième côté est celui du génocide culturel.

Depuis près de quatre décennies (en fait, depuis la « culture MALRAUX », qui ne renia jamais son engagement marxiste), la civilisation française, chef-d’œuvre patiemment construit au cours des siècles et mondialement reconnu, y compris par des peuples à qui nous opposaient des conflits violents, est systématiquement détruite.

Cette entreprise de liquidation de nos racines spirituelles et naturelles vise à rendre amnésiques les Français sur leur propre sol. Notre pays est sa cible principale, parce que sa civilisation élève l’homme et fait rempart à la barbarie.

1. « CIVILISATION » OU « CULTURE » ?

Alors que le budget du ministère de la Culture n’a jamais été aussi élevé et que son action est relayée par les collectivités locales, la civilisation française, enracinée dans le temps et dans l’espace, est subvertie dans son contraire : la culture mondiale de masse. Le glissement du terme « civilisation » au terme « culture » n’est pas indifférent.

La « civilisation » est à la fois état et mouvement. Elle est état en ce sens qu’elle forme un tout ordonné, produit du Beau, du Bien et du Vrai dans tous les ordres de l’activité humaine : la civilisation française est autant dans sa gastronomie que dans ses cathédrales, dans l’harmonie de ses paysages (pour autant qu’ils n’aient pas été normalisés par l’agriculture PAC) que dans la perspective des jardins de Versailles. Elle est mouvement en ce sens qu’elle propose un modèle vivant dont chaque génération s’inspire pour le porter plus loin, plus haut, à la fois enrichi et différent : la poésie d’un CHENIER répond à celle d’un VILLON comme DEGAS fait écho à LA TOUR et RAVEL à COUPERIN.

La « culture » au sens actuel, n’est absolument pas le produit d’un ordre qui vise l’excellence. Elle ne fait que consacrer la valeur économique ou conjoncturelle de pratiques individuelles ou collectives à prétentions intellectuelles ou artistiques. Il ne suffit pas de décréter que tout est « art » pour que cela en soit. La « culture LANG », qui en est l’archétype, refuse toute idée de Beau, toute hiérarchie, toute propension de l’activité artistique à élever l’âme et l’esprit : elle mettra sur le même plan, MOZART et le rap, les colonnes de BUREN et le vitrail de Chartres... avec une préférence pour ce qui est reconnu par l’Etat.

La civilisation fait du Beau l’étalon de toute production de l’esprit et de la main, la « culture » sacralise la laideur ou le non-sens, voire le régressif ou le sordide. D’où sa dernière caractéristique : le totalitarisme.

La civilisation, fruit du Beau objectif, autorise une grande liberté de création, parce que les pouvoirs publics en reconnaissent et en respectent les fondements. L’empereur Auguste, les Médicis, Louis XIV, par exemple, tous personnages à la forte personnalité et très conscients de leur prestige, se sont entourés d’artistes dont ils ont encouragé le génie... mais qu’ils ont laissé librement créer. La culture subventionnée par l’Etat culturel, selon l’expression de Marc FUMAROLI, ne reconnaît que ce qu’elle subventionne et ne délivre de brevet d’existence qu’à ce qu’elle contrôle. La civilisation sublime la liberté du créateur, la « culture » impose à l’artiste l’uniformité totalitaire.

2. « CULTURE DE MASSE », CULTURE « BRANCHEE », « FOLKLORE »

Il y a, tout d’abord, la culture de masse proprement dite. C’est la forme moderne du panem et circenses antique (« du pain et des jeux »), constitué par le magma des jeux télévisés, des spectacles à grand renfort publicitaire tous politiquement corrects, que distribuent au peuple, pour le tenir abêti et hébété, soumis et assoupi, les financiers du show-biz aux ordres des lobbies.

Le peuple n’est plus considéré pour ce qu’il est, communauté structurée selon l’ordre naturel des familles, des communes, des provinces, dans des professions ou des métiers, mais comme un « consommateur de culture ». A la culture populaire, la vraie, partie de la civilisation qui découle de la vie quotidienne des individus dans un pays ou une activité réels, on substitue la culture de masse, fabriquée par des « fils de pub » : pour ces derniers, la « culture » est un moyen de faire de l’argent. Ils livreront donc des productions médiatiques ou médiatisables, vite faites, vite vues, vite oubliées.

Il y a, ensuite, la culture propagée par les classes dirigeantes, fascinées par le nouveau, le périssable par essence, selon Paul VALERY, et dont les dilections culturelles sont surtout prétexte à se faire connaître dans la compétition qui les opposent à leurs rivaux. Après la culture des « bas lieux », pré-digérée pour « le peuple », la culture des « hauts-lieux », très politiquement correcte et fondée sur la transgression des valeurs morales, élève au rang de culture telle pratique ou activité, devant laquelle il convient que chacun s’incline... en attendant la prochaine mode culturelle. La tocade chiraquienne pour les « arts premiers » participe de cette culture branchée dont le néant n’a d’égal que la logorrhée qui la « promotionne ».

Enfin, il y a la culture muséable qui rationalise la mémoire collective, et gère le passé dans le but de réduire culture nationale et cultures régionales à l’état de stock folklorique inoffensif, participant du « patrimoine de l’humanité ». Le folklore n’est plus alors perçu comme la permanence de traditions de chant, de danse, de poésie, exprimant l’âme de nos provinces. On lui accorde l’attention condescendante due à des formes jugées inférieures, puisqu’elles viennent du passé et n’ont pas ce ferment de « futurisme » qui caractériserait la « véritable culture » : un morceau de rail tordu dans un tas de sable (vu au Centre national « d’art contemporain ») sera toujours pour ces gens-là supérieur à une bisquine cancalaise ou aux tissus imprimés de Provence. Certaines restaurations du patrimoine sont, à cet égard, un alibi : la remise en état du palais de justice de Rennes (ancien palais des Etats de Bretagne), gravement endommagé par un incendie, cache la division par quatre des crédits de restauration des grands monuments (châteaux et cathédrales, propriétés de l’Etat), diminution qui met en péril métiers d’art et entreprises spécialisées par dizaines.

3. LE ROYAUME DE LA PRÉBENDE

La principale caractéristique de la culture officielle est de faire travailler le cercle des « amis » en dehors duquel il n’y a point de salut. Si les moyens du ministère ont augmenté de 60% entre l’année 1990 et l’année 2000, la manne de l’Etat culturel n’est pas pour tout le monde : les commandes publiques d’œuvres d’art contemporain, qui progressent de 30% par an, vont toujours aux mêmes, les BUREN, ARMAN, CESAR, SOULAGE, DEBRE, etc. Avec la création, en 1981, du Centre National des Arts Plastiques (CNAP), l’achat d’œuvres d’art d’artistes contemporains – forme de mécénat intelligent – est totalement verrouillé puisque l’art contemporain est, a priori, conçu comme non-figuratif.

Il en résulte un réseau de créateurs dépendant exclusivement du système politico-culturel. Ils échappent ainsi à la seule vraie sanction pour un artiste : l’appréciation de son œuvre par un large public. Pendant ce temps, l’achat d’œuvres par des personnes privées s’est effondré, le ministère des Finances ayant relevé de 5,5% à 19,6% la TVA sur les œuvres d’art. Résultat : la France n’a plus de marché libre de l’art. Vendeurs comme acheteurs vont à Monaco ou à Londres, où la fiscalité est beaucoup plus modérée d’autant plus facilement que, euromondialisme oblige, le monopole des commissaires-priseurs français a été aboli !

Ainsi, par ses achats dominant le marché, l’Etat culturel règne en maître sur les artistes. Le propriétaire d’une galerie avoue : « Le système tourne en rond. Les artistes français sont inexportables » (Le Figaro, 25 octobre 1998). Tout à la fois, il les forme selon son goût, distribue faveurs, bourses, voyages d’études, ateliers, aides à l’exposition, détermine la cote des œuvres, assure leur promotion et assiste l’artiste en permanence. On retrouve ainsi le schéma bien connu des défuntes démocraties populaires. La France vit aujourd’hui sous un « art officiel ».

4. LA RUE DE VALOIS CONTRE LE BEAU, LE BIEN, LE VRAI

Quand l’Etat tient les artistes par les cordons de la bourse, l’art bureaucratique n’est pas loin. Mais la culture néo-socialiste n’a pas seulement socialisé l’art, elle exerce désormais son emprise sur toutes les autres activités de l’esprit.

Les musées, gardiens de la mémoire et de la beauté des plus belles œuvres de notre civilisation, font l’objet d’une orientation à caractère totalitaire. Ce qui va dans le sens du pouvoir est aidé, encouragé, médiatisé, ce qui ne plaît pas est occulté, voire abandonné dans l’attente de sa disparition. Il n’est ainsi pas innocent que les « armes de la Couronne » soient dispersées dans le « nouveau » Louvre ou que le château de Falaise (lieu de naissance de Guillaume de Normandie) soit flanqué d’une tour de béton style bunker. De façon plus expresse et plus caricaturale, le « Musée de la paix » de Caen mélange le Débarquement et « l’épuration ethnique » en Yougoslavie.

Des domaines tels que, par exemple, l’illustration des romans ou des livres d’histoire, l’affiche, sont considérés par l’intelligentsia comme mineurs. Il est vrai que, pour présenter des œuvres significatives en nombre et en qualité, il faut accepter le pluralisme, lequel va évidemment à contresens de l’histoire officielle. Cette politique de conformisme idéologique a vu une bibliothécaire de lycée « épurer » de ses rayonnages les ouvrages d’écrivains ou d’historiens considérés comme de « droite », de CASTELOT à d’ORMESSON, mais aussi SOLJENITSYNE ou VOLKOFF ! Si le ridicule tuait la culture de gauche, il y a longtemps que nous en serions débarrassés...

A contrario, comme au musée d’Orsay, la culture officielle soutient des projets historiquement aberrants et intellectuellement absurdes : on fait partir le 19e siècle de 1848, parce que c’est une date symbolique de l’historiographie socialiste.

Des projets de musées « sans exposition » style Futuroscope, permettant grâce aux techniques audiovisuelles modernes toutes les manipulations, sont encouragés. Les dirigeants locaux du RPR et de l’UDF ne sont pas les derniers à sacrifier à la culture officielle. Ainsi Jacques CHABAN-DELMAS laissa-t-il se dégrader son musée municipal de peinture, fort riche, pour investir à grands frais dans une ancienne halle commerciale dont il fit un musée « d’art contemporain ».

Jacques TOUBON (premier ministre de la Culture à subventionner le rap et à trouver du talent au groupe NTM...), pose ostensiblement dans son bureau parisien devant des toiles d’ALBEROLA, un des peintres favoris de la culture néo-socialiste. Quant à Philippe SEGUIN, il a doté la ville d’Épinal d’un BUREN et d’un CESAR.

Le sommet de la culture officielle a été atteint sous le règne de Mme TRAUTMANN qui fit du ministère du même nom – et des crédits payés par l’impôt de tous les Français – un outil de combat contre le Front National : « Il existe une autre menace pour la création artistique. Il s’agit d’une menace intérieure qui, au nom de la défense de l’identité nationale et régionale, prône le repli sur soi, le refus et l’exclusion des influences extérieures, tout en prétendant définir les règles intangibles du beau, du bien et du vrai » (Lettre d’information du ministère de la culture et de la communication, 7 octobre 1998, page 9). Un « ministre de la culture » contre le Beau, le Bien et le Vrai, tout est dit !

5. LES PRINCIPES

LE BEAU, LE BIEN, LE VRAI

Le Front National n’adhère, lui, en rien aux idéologies totalitaires du XXe siècle qui ont fait de la culture un instrument de leur politique et imposé des « standards » aux œuvres de la pensée, de la littérature, de la peinture, de la musique ou de l’architecture. Mais nous entendons résister au conditionnement marxiste, à la domination des puissances d’argent, à l’impérialisme culturel cosmopolite. Nous n’avons pas besoin de chercher ou d’importer un modèle, de tenir un « discours culturel ». Nous savons que la France est riche d’une civilisation exceptionnelle qui a mêlé, pour le meilleur, la Nature et la Grâce : il nous suffit d’être fidèles à cet héritage.

L’ENRACINEMENT

Toutes les grandes civilisations ont laissé des œuvres universelles, qui marquent parce qu’elles sont l’expression de la fécondité créatrice du peuple qui les a produites. Il n’y a pas de civilisation sans un sol qui lui fournisse l’homme, les conditions naturelles, le surplus propice à l’épanouissement des œuvres de l’esprit et de la main. Si l’art grec, l’art romain émeuvent encore aujourd’hui, c’est parce qu’ils sont l’expression d’un peuple et d’une histoire. Toute la France est dans les cathédrales, s’écrie RODIN, comme toute la Grèce est en raccourci dans le Parthénon. « Les cathédrales françaises, ajoute RODIN, sont nées de la nature française. C’est l’air à la fois si léger et si doux de notre ciel qui a donné à nos artistes leur grâce et affiné leur goût ».

L’UNIVERSEL

Contrairement à ce que prétend l’idéologie culturelle contemporaine, l’artiste a besoin d’un modèle, il doit obéir à des règles qui, en s’imposant à lui, le contraignent à se dépasser. Il maîtrise nécessairement une technique propre, fruit d’un difficile apprentissage. Il arrive certes que l’artiste rompe avec un passé immédiat, mais c’est alors pour retrouver un passé plus lointain. Car l’art n’est jamais imitation, mais dépassement, tension vers le Beau absolu. Il s’agit de suggérer tout autre chose que ce qu’on peut représenter ou décrire, de l’infini avec du fini, la divinité par un corps mortel, un amour qui traverse la mort. Toute belle œuvre d’art, implicitement ou confusément, recherche le Souverain Beau, même si elle n’y parvient pas. C’est ainsi qu’elle est universelle.

LE RÔLE DU POLITIQUE

L’art véhicule des valeurs spirituelles et morales comme des normes esthétiques : un peuple qui se les verrait imposer par des lobbies ou des forces étrangères perdrait jusqu’au droit à l’existence. Le rôle du Politique sera donc de faire respecter et de conforter l’identité culturelle de la Nation. Il doit appuyer dans tous les domaines, les amoureux, les défenseurs, les continuateurs de la véritable culture française dont les jeunes talents doivent pouvoir être reconnus sur d’autres critères que ceux de la médiacratie.

ENRACINER L’AVENIR

SE LIBÉRER DU CONFORMISME TOTALITAIRE CULTUREL

1. Restaurer la liberté d’expression et de création

Il faut libérer la pensée, l’expression écrite et la création artistique des entraves de tous les conformismes à la mode. L’Etat doit retrouver, en matière culturelle, sa vocation naturelle qui consiste à préserver la mémoire nationale, à encourager le rayonnement de la véritable culture française appuyée sur 1500 ans de création continue. Les subventions publiques seront accordées aux créations artistiques qui respectent notre identité nationale comme les valeurs de notre civilisation.

La composition des commissions culturelles, responsables de l’attribution des financements publics, sera revue de telle façon que les “autorités culturelles” et les groupes de pression les plus divers ne puissent plus imposer leurs lubies au public. Il sera dressé un bilan précis de l’activité des multiples établissements et fonds d’intervention en matière culturelle (CNAP, CNAL, FNAC, FRAC, notamment). Les différents circuits de financement public seront simplifiés et les établissements ou fonds inutiles supprimés.

2. Refuser la colonisation culturelle

L’américanisation de notre société, (qui importe les phénomènes les plus marginaux d’Outre-Atlantique), ne cesse de s’amplifier et de s’aggraver. Cette colonisation se nourrit de nos faiblesses.

Pour cela, il faut que les Français connaissent mieux leur civilisation et que, renouant avec leurs racines, ils en soient fiers. L’affirmation de la culture française est donc l’affaire de tous les Français et non pas du seul pouvoir politique, dont le rôle se bornera à soutenir toutes les initiatives qui iront dans ce sens.

3. Valoriser le patrimoine national et les beaux-arts

Les collectivités publiques, et en premier lieu l’Etat, ont pour mission d’assurer l’enrichissement du patrimoine national. Aussi, les moyens budgétaires nécessaires seront-ils dégagés pour la restauration, l’entretien et l’embellissement du patrimoine monumental et architectural français, ainsi que pour la préservation des sites naturels.

Les richesses archéologiques et historiques de notre pays seront mises en valeur de façon que le plus grand nombre de Français puisse y accéder. Les collectivités publiques encourageront ainsi spectacles, fêtes et reconstitutions historiques, et bien entendu aussi l’ouverture de conservatoires, de musées et de circuits touristiques. Les grandes heures de notre histoire feront l’objet de célébrations nationales.

4. Préserver les patrimoines culturels privés

L’héritier qui garde et restaure envers et contre tout une demeure familiale, l’amoureux des vieilles pierres qui consacre son épargne à la remise en état de monuments, le collectionneur qui préserve le témoignage des temps passés, tous doivent bénéficier d’une législation fiscale favorable (impôt foncier, droits de succession, TVA réduite sur travaux), car ils protègent ainsi le patrimoine de tous les Français.

PROMOUVOIR ET DÉFENDRE LA LANGUE FRANÇAISE

5. Protéger la langue française dans notre pays

« Un peuple qui perd sa langue, perd son âme » (Frédéric MISTRAL). La renaissance de la véritable culture française implique nécessairement la défense et la promotion de la langue nationale à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières. Un Conseil de défense de la langue française, constitué à partir des académies de l’Institut de France mais aussi du monde politique, scientifique et économique, sera créé pour s’opposer au jargon et au franglais qui envahissent notre langue. Les sanctions pour atteintes délibérées à la langue française seront renforcées dans le cadre de la loi de 1994.

6. Promouvoir la langue française dans le monde

Il convient, pour la diffusion du français à l’étranger, d’adopter une attitude offensive. L’enseignement de notre langue à l’étranger doit être revitalisé, en particulier parmi les jeunes Européens qui ne l’étudient plus guère. Une politique active de rénovation et d’implantation d’écoles et de lycées français à l’étranger sera conduite dans le cadre d’accords bilatéraux. L’action des services diplomatiques et de coopération français à l’étranger sera accentuée en ce domaine, notamment à l’égard des pays francophones ou traditionnellement francophiles. Le réseau de l’Alliance française sera étendu. Tous les moyens modernes de diffusion (les satellites géostationnaires notamment) seront développés pour soutenir la présence culturelle française sur tous les continents, en particulier en Amérique du nord, au Moyen-Orient, en Afrique et dans le Pacifique, où l’influence anglo-saxonne est très sensible.

7. Remettre la langue française à l’honneur dans le monde scientifique

Il est inadmissible qu’un ministre de « l’éducation nationale » (Claude ALLEGRE) ait pu dire qu’il était souhaitable que les scientifiques français publient d’abord les résultats de leurs travaux en anglais. Tout sera mis en œuvre pour doter notre pays d’un ensemble de publications internationales de qualité permettant la diffusion à l’étranger de ses travaux scientifiques. Chercheurs et scientifiques seront encouragés à publier leurs travaux d’abord en français. Les établissements de recherche, les universités et l’Académie des sciences veilleront à la publication des travaux en français. Un programme de traduction en français des ouvrages scientifiques de tous domaines publiés en langues étrangères sera lancé par le ministère chargé de la recherche.

8. Encourager la lecture et le livre

Le rayonnement d’une langue passant le plus immédiatement par le livre, il faut encourager la lecture dès le plus jeune âge. Cela suppose le rejet de la méthode globale au profit de la méthode syllabique qui, seule, donne les bases suffisantes pour une bonne maîtrise de notre langue écrite et orale. Par ailleurs, les pouvoirs publics dégageront les crédits nécessaires à la rénovation des bibliothèques et à la valorisation de leurs fonds auprès des Français. Les universités seront aidées pour rénover leurs bibliothèques et se doter d’une capacité d’édition comparable à celle de leurs homologues européennes ou américaines. Les collectivités locales mettront en place des chèques-lecture pour favoriser l’achat de livres au profit des plus jeunes.

9. Préserver les langues régionales authentiques dans le respect de la langue française

Il n’est nullement choquant qu’Alsaciens, Basques, Bretons, Corses, Picards... soient attachés à leurs coutumes et spécialement à leur langue locale. Les langues régionales authentiques doivent pouvoir être transmises, mais, en aucun cas, elles ne doivent prendre un caractère obligatoire ni remplacer la langue française, qui doit demeurer la langue officielle et courante de tous les Français.

10. Rendre possible un nouveau printemps pour le théâtre français

S’il veut regagner les faveurs du public, le théâtre devra, plutôt que de se perdre dans des recherches expérimentales souvent absconses, retrouver sa vocation populaire.

C’est ainsi que vis-à-vis des choix, au sein du répertoire contemporain et en matière de soutien aux créations, il faut mettre fin au sectarisme dont font preuve les pouvoirs publics. Le Festival d’Avignon, dont la programmation est essentiellement réservée aux créations, permet à l’ensemble des décideurs du théâtre nationalisé ou subventionné de venir choisir des pièces qui se joueront dans toutes les MJC (Maisons des jeunes et de la culture, fondées par MALRAUX et récupérées par la gauche la plus extrémiste) et dans toutes les salles subventionnées.

Or, depuis la grande époque de Jean VILAR, le Festival d’Avignon s’est considérablement étiolé. La caution de « bonne tenue intellectuelle » est invariablement assurée par les staliniens, les tenants de l’absurde et les nihilistes de service, tels BRECHT, KAFKA ou BECKETT, à qui nous ne dénions pas un certain génie littéraire mais qui masquent, à la manière d’une interminable rengaine, le relatif désert de la création officielle.

On ne peut en effet se satisfaire d’un théâtre qui, sur le plan moral et politique, ne se préoccupe que de racisme, de colonialisme (Aimé CESAIRE), de nazisme (Thomas BERNHARD, de fascisme (Antonio TABUCCHI) et plus récemment « d’homophobie ». Nous ne nions pas la qualité d’un BERNHARD ou d’un CESAIRE, mais pourquoi ne joue-t-on jamais Paul MORAND ou Léon Saint-POL-ROUX ?

Comment se fait-il qu’une pièce d’André JOSSET, de Tanguy MALEMANCHE ou de Jean YOLE, ne soit jamais programmée ? Pas plus qu’on ne voit le dérangeant et très contemporain Michel VINAVER, ancien dirigeant d’entreprise et dramaturge, qui dénonce, de façon un peu trop cruelle peut-être pour eux, un ordre établi dans lequel se sont bien installés les « héros » de Mai 68.

Qu’attend-on également pour faire connaître au public populaire les grands auteurs étrangers ? L’italien MALAPARTE, mais aussi et surtout ceux qui ont été ou qui sont les témoins privilégiés de la barbarie la plus récente, la plus contemporaine... celle des régimes communistes, comme le tchèque Vaclav HAVEL (« L’interrogatoire »), le polonais Vitold GOMBROVICZ (« Le mariage ») ou le roumain CARAJIALE, peut-être aussi génial que IONESCO.

Une politique de prix nationaux encouragera les meilleurs auteurs et les meilleures troupes qui devront progressivement être en mesure de parvenir à couvrir leurs besoins. Une politique d’aménagement de petites salles sera soutenue dans le pays. Une large place sera faite au théâtre sur les chaînes de télévision ; les grandes tournées en province et à l’étranger seront encouragées ; lycées et universités seront incités à constituer des troupes d’amateurs. Les subventions qui seront accordées comporteront une contrepartie : monter et jouer des spectacles disposant d’un public.

LIBÉRER LA CRÉATION

11. Encourager le mécénat

Pour éviter que l’art ne soit exclusivement entre les mains de l’Etat, il convient d’encourager largement la générosité privée. Le régime fiscal des fondations sera totalement réformé, et le développement du mécénat privé favorisé par une amélioration des possibilités de dégrèvement fiscal sur plusieurs années. De même, on élargira les possibilités de régler, par dation, les droits de succession. Enfin, la transformation de patrimoines privés en fondations d’utilité publique sera instituée.

12. Développer l’enseignement artistique

L’art véritable ne reposera jamais que sur le métier, la mémoire et l’imagination créatrice. Il faut donc rendre ses lettres de noblesse à l’enseignement artistique qui, seul, permet l’acquisition d’un art, en inculque la technique et les règles formelles. Comme il est souhaitable que le sens artistique de l’enfant s’éveille le plus tôt possible, ces disciplines trouveront leur place dans les programmes scolaires à tous les niveaux d’enseignement, du cycle primaire jusqu’au supérieur. Des cours d’histoire de l’art seront également prévus. Une haute qualification technique chez les professeurs d’art sera exigée par le biais des concours publics.

13. Assurer la promotion de toutes les bonnes musiques

L’apprentissage du chant choral, musique de l’âme, selon Saint François d’Assise, de la musique instrumentale et de la danse, sera encouragé à partir du plus jeune âge. Les salles de concerts et les conservatoires seront développés en province. Les lycées et les universités seront invités à organiser des concerts dans leurs locaux. Musiciens et chefs d’orchestre français se verront offrir les meilleures possibilités d’exercer leurs talents en France.

Les aides de l’Etat aux opéras seront équitablement réparties entre les grandes institutions parisiennes et les orchestres de province, des troupes de chanteurs étant reconstituées pour disposer d’un vivier de talents nationaux. Une place sur la scène lyrique sera faite à l’opérette qui a un véritable public, mais n’a pas actuellement l’heur de plaire à la culture officielle rabat-joie. Rap et techno, qui ne sont pas des expressions musicales, seront évidemment privés de tout soutien public.

14. Encourager un cinéma et un audiovisuel français de qualité

Le cinéma est un art à part entière qui est né en France (les frères LUMIERES) et s’y est particulièrement épanoui : le Front National s’honore d’avoir compté dans ses rangs un des plus grands metteurs en scène français, Claude AUTANT-LARA. Mais, aujourd’hui, l’industrie cinématographique et audiovisuelle française ne parvient pas à lutter contre les productions américaines parce qu’elle n’en est trop souvent que la copie... en pire. Le principe de l’avance sur recettes sera réformé pour qu’il cesse de bénéficier toujours aux mêmes.

Les cahiers des charges des media audiovisuels imposeront le recours aux créateurs français et à des œuvres dont le scénario a été écrit en français. La promotion de la chanson, de la musique, de la littérature et, d’une façon générale, de la culture française constituera la priorité de l’audiovisuel public.

15. Redonner aux sports leur authenticité

Il y a deux sports : le sport de réalisation ou de dépassement physique de soi et le sport médiatique. Ce dernier écrase évidemment le premier. Le sport médiatique est dévalué, comme les jeux du cirque romain, par la domination de l’argent et du vedettariat. Un nombre limité et sur-médiatisé de sportifs de haut niveau est l’enjeu d’un marché où ils sont vendus et revendus pour des sommes colossales dont ils tirent, certes, une part non négligeable, mais dont le montant va très largement au-delà de ce qui légitime leur fonction sociale, leur talent et la pérennité de leur œuvre.

Le sport est, depuis toujours, une activité qui s’inscrit dans les règles de l’effort ; comme tel, il reconnaît les lois de l’ordre naturel si souvent bafouées par ailleurs. Aussi sommes-nous favorables à une politique dynamique de soutien aux sports, conformément à l’adage mens sana in corpore sano. L’Etat, dans sa fonction d’arbitre, devra veiller et, s’il le faut, sanctionner les dérives financières du sport commercial, en particulier en limitant tout apport d’argent public, direct ou indirect, à ce dernier. En matière culturelle comme sportive, il faut remettre à l’honneur les valeurs d’excellence et d’authenticité qui fondent la grandeur de la France.